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Incendie à Jumet : « j’espère que ça ira dans ma vie » 1024 768 L'Ilot

Incendie à Jumet : « j’espère que ça ira dans ma vie »

Paul* était résident à la Maison d'accueil pour hommes sans abri de L'Ilot à Jumet.

Il fait partie des personnes temporairement hébergées au sein de notre Maison d'accueil de Marchienne-au-Pont. En déplacement pour le travail lors de l'incendie, il a découvert le drame en s'y rendant dimanche matin.

Grâce aux liens déjà créés entre les équipes de Marchienne-au-Pont et Jumet, les adaptations de fonctionnement en urgence suite à l'incendie se sont déroulées sereinement, même si elles rendent plus difficile le travail social au quotidien.

*prénom d'emprunt

Incendie à Jumet : « ça nous demande énormément d’efforts, de pousser les murs » 1024 498 L'Ilot

Incendie à Jumet : « ça nous demande énormément d’efforts, de pousser les murs »

Henri est le directeur de la Maison d'accueil pour hommes sans abri de L'Ilot à Marchienne-au-Pont.

Pour accueillir certains hébergés et l'équipe sociale de notre Maison d'accueil de Jumet, ravagée par un incendie dans la nuit du 14 au 15 mai, ses collègues et lui doivent réaménager l'espace de leur maison, trouver de la place, "bouger les murs" dans l'urgence et sans financement supplémentaire.

Depuis quelques semaines, Emmaüs Marchienne-au-Pont a définitivement cédé la gestion de sa maison d'accueil pour hommes sans abri et de sa recyclerie à notre association.

Forts des liens déjà créés entre les équipes de Marchienne-au-Pont et Jumet, les adaptations de fonctionnement en urgence suite à l'incendie se sont déroulées sereinement, même si elles rendent plus difficile le travail social au quotidien.

Incendie à Jumet : « à deux minutes près, j’étais mort. » 700 503 L'Ilot

Incendie à Jumet : « à deux minutes près, j’étais mort. »

Philippe* a failli perdre la vie dans l'incendie qui a ravagé notre maison d'accueil pour hommes à Jumet.

Choqué, hospitalisé suite au drame, il n'a désormais plus d'endroit stable et sécurisé pour notamment passer un peu de temps avec sa fille de trois ans.

*Prénom d'emprunt

Incendie à Jumet : le reportage de Télésambre 1024 578 L'Ilot

Incendie à Jumet : le reportage de Télésambre

 

Dans la nuit du 14 au 15 mai, un incendie a ravagé notre maison d'accueil pour hommes de Jumet. Nos équipes témoignent sur Télésambre.

Ariane Dierickx, Directrice de L'Ilot, et Simon Niset, Directeur de la Maison d'accueil pour hommes de Jumet, témoignent sur Télésambre de l'ampleur de la catastrophe et de l'absolue nécessité de rapidement trouver des solutions et des fonds pour rouvrir la maison au plus vite et apporter des solutions aux personnes sans abri de la région de Charleroi.

Le reportage dans son intégralité

Photo d'illustration : © Télésambre

Incendie à Jumet : « Voir la maison vide, je n’y aurais jamais cru… » 1024 1013 L'Ilot

Incendie à Jumet : « Voir la maison vide, je n’y aurais jamais cru… »

Dans la nuit du 14 au 15 mai, un incendie a ravagé notre maison d'accueil pour hommes de Jumet. Eric, responsable du potager participatif et ancien usager de la maison, témoigne.

Éric, sur place depuis plusieurs jours, est perdu au milieu des décombres. Épuisé, il est submergé par l’ampleur des dégâts et leur impact psychologique sur l’équipe sociale et les résidents. Il nous décrit son désarroi et ses craintes pour l’avenir.

Un incendie ravage notre Maison d’accueil de Jumet 1024 768 L'Ilot

Un incendie ravage notre Maison d’accueil de Jumet

Un véritable drame s’est joué ce week-end à Jumet : un incendie a pris dans les étages de notre Maison d'accueil pour hommes, ravageant le bâtiment et mettant en danger les résidents comme l'équipe éducative. Grâce aux efforts combinés de l'éducatrice présente sur place et des pompiers, aucun blessé grave n'est à déplorer. Trois résidents ont néanmoins été intoxiqués par les dégagements de fumée. Leurs jours ne sont, fort heureusement, pas en danger.

Si les dégâts physiques sont minimes, notre Maison d'accueil est, en revanche, détruite et hors d'usage : la toiture est partie en fumée, les flammes ont attaqué la structure du bâtiment, les litres d'eau déversés par les pompiers ont terminé de rendre le lieu inutilisable pour une période indéterminée… Une situation catastrophique pour les hommes sans abri qui y étaient hébergés et pour lesquels des solutions d'urgence – et donc temporaires – ont dû être trouvées.

Cet événement tragique met en péril nos solutions d'accueil dans la région de Charleroi, de même que toutes les personnes fragilisées dont la survie en dépendait. Nous avons urgemment besoin du soutien de chacun et chacune pour leur assurer des alternatives viables et dignes et réparer les dégâts – matériels comme émotionnels – engendrés par les flammes.

L’Ilot : 5 axes de travail 1024 389 L'Ilot

L’Ilot : 5 axes de travail

L’Ilot développe son action autour de cinq axes de travail : l'accueil d’urgence, l'hébergement temporaire, la santé alimentaire, l'emploi et la formation et le logement.

Merci à Ariane, Charline, Philip, Kasole, Stephan, Ana, Simon, Eric, Khalid, Véronique, Fred, Julie, Edgar, aux travailleurs et travailleuses, aux bénévoles et aux résident·e·s qui participent à la vie de L’Ilot jour après jour.

Centre de jour femmes sans abri
Aidez-nous à trouver un lieu pour notre futur Centre de jour pour femmes sans abri ! 820 312 L'Ilot

Aidez-nous à trouver un lieu pour notre futur Centre de jour pour femmes sans abri !

L’Ilot ambitionne de créer le premier centre de jour pour femmes en situation de sans-abrisme à Bruxelles.Ces derniers mois, j'ai travaillé sur les besoins spécifiques des femmes en situation de sans-abrisme et j'ai imaginé, avec elles, le projet « idéal » de dispositif d’accueil de jour, bas seuil, uniquement pour femmes.Mes constats, mes recommandations et la description de ce projet, co-construit avec des femmes ayant connu l’errance, avec des associations du secteur sans-abri, du secteur féministe et des académiques, sont à lire dans le rapport« Sans-abrisme au féminin : sortir de l’invisibilité » disponible ici. Retrouvez aussi mon intervention sur les réalités du sans-abrisme féminin dans la vidéo ci-dessous.

Il est maintenant temps de passer du rêve à la réalité !

Et cela implique avant tout de trouver un espace où installer ce fameux centre,« le point fixe des femmes sans domicile », comme l’a qualifié Marie, l’une des expertes du vécu ayant planché avec nous sur ce projet.

Et nous avons besoin de vous ! Pour résumer nos critères de recherche  :

  • Superficie à partir de 300 m², idéalement 600 m²
  • Localisation centrale (dans le pentagone)
  • Proche d’une station de métro/tram

Peut-être avez-vous connaissance, dans vos réseaux, de bâtiments inoccupés, de propriétaires engagés désireux de s’investir avec nous dans ce projet novateur ?  

De nombreux types de bâtiments pourraient nous convenir : grands espaces modulables, type équipements communautaires (ancienne école, salle de sport, etc.), grande maison unifamiliale à réaménager, rez-de-chaussée commercial, anciens bureaux, …

Le temps nous est compté ! Un lieu doit être trouvé avant le 30 juin. N’hésitez pas à en parler autour de vous, et à nous contacter si vous avez une quelconque piste concrète à nous proposer.

Nous avons la conviction qu’un dispositif d’accueil de jour, uniquement orienté vers le public sans-abri féminin, avec une approche « genre » et une équipe entièrement formée à ces problématiques, est malheureusement une nécessité, et une urgence, dans la capitale de l’Europe. Vous pouvez peut-être contribuer à faire de ce projet une réalité !  

Contactez-moi en répondant par mail ou par téléphone au 0489.67.28.53. Merci de tout cœur !Elodie BlogieChargée de projet "Centre de jour pour femmes"

Je m’appelle Olivia. J’ai 5 ans. 900 414 L'Ilot

Je m’appelle Olivia. J’ai 5 ans.

Je m’appelle Olivia. J’ai 5 ans.

J’aime beaucoup mon papa, ma maman, mon papy, mes copines. Et Elmer aussi. C’est mon nounours préféré.

Notre maison est super. J’ai une grande chambre pour tous mes jouets. J’aime bien jouer dans ma chambre. Mon Papa m’a fait une cabane. Il est trop fort !

Parfois maman et papa crient. Alors on se cache dans la cabane avec Elmer. J’ai moins peur quand il est là.

Ma Maman me réveille pendant la nuit. Papa dort, je l’entends. Elle dit qu’on part en vacances. Mais alors pourquoi on ne prend pas nos vêtements ? Je serre Elmer dans mes bras. Elle me dit de ne pas pleurer.

C’est tout noir. C’est la nuit. Je me réveille, il y a des lumières et du bruit. Beaucoup de voitures qui vont très vite quand je regarde à gauche.

Maman parle au téléphone, celui qui ne fait pas de vidéos, pas comme celui de Papa. Elle a une drôle de voix bizarre. J’ai quand même envie de pleurer.

Je me réveille, maman dort encore. Elle a mis des draps sur les fenêtres de la voiture.  Comme pour faire une cabane. Je vois des gens dans les trous. Je serre fort Elmer contre moi, je lui dis que tout va bien. J’ai un peu peur. C’est le matin, j’ai froid.

Maman et moi, on se lave dans les toilettes du parking. C’est un jeu, elle dit. On dirait la piscine, mais sans tobogan.

On doit se dépêcher, des gens nous regardent.

Maman me donne un pain au chocolat. Et aussi un jus de pomme. C’est trop bon ! Maman n’a pas faim, elle me dit qu’elle mangera plus tard.

Papy est là. Maman et lui se disputent, il dit que c’est sa faute. Je ne comprends pas tout. Il donne des sous à Maman et me fait un bisou. Papy claque la porte, ça me fait peur.

Maman dit qu’on va dormir encore une fois dans la voiture. Dans un autre parking.

Elle dit que c’est la dernière fois, que c’est promis. Elle a une voix bizarre.

Elle dit que je suis courageuse.

Il y a du bleu autour de son œil.

L’accueil spécifique des enfants à L’Ilot 900 414 L'Ilot

L’accueil spécifique des enfants à L’Ilot

Quand ils arrivent à L’Ilot, les enfants sont parfois considérés par leurs parents comme de simples bagages, des objets secondaires, plus des personnes à part entière. C’est le résultat des nombreuses souffrances que la famille a invariablement traversées avant de trouver refuge dans l’une de nos maisons d’accueil. Si l’amour qui les unit à leurs enfants demeure toujours le plus fort, beaucoup de mères et de pères, noyés dans les problèmes, rongés par les difficultés, envahis par la honte d’en être arrivés là, n’arrivent plus à gérer, n’ont plus la force de faire passer leurs petits en priorité. Mais qui l’aurait ? 

Les équipes sociales de notre association – et plus particulièrement les responsables du soutien à la parentalité et les référents enfants – sont notamment là pour redonner une place aux enfants dans le parcours de leurs parents, qui estiment souvent qu’un bébé ou un enfant en bas âge ne comprend pas grand-chose à la situation traversée. S’il n’a pas encore accès au langage, l’enfant ressent cependant beaucoup de choses : le stress, l’anxiété, l’insécurité… 

En fonction de leur âge, de la relation qu’ils entretiennent avec leurs proches, les enfants arrivent à L’Ilot plus ou moins perturbés par les épreuves qu’ils ont traversées. Certains n’expriment ou ne montrent pas non plus directement à quel point ils sont marqués par les évènements.  

Les professionnel·les sont donc particulièrement attentif·ves aux émotions exprimées, à la place qu’on laisse aux enfants, au respect de leurs besoins (de rythme, de jeux, d’écoute, etc.). Car quand les choses restent taboues, cela entraîne invariablement des conséquences négatives sur la famille. Un important travail est donc réalisé pour libérer la parole des enfants qui fréquentent la maison d’accueil, par le biais d’activités spécifiques et d’entretiens individuels. 

Les enfants, quand tout se passe bien, sont finalement très contents d’être à L’Ilot : il y a plein de copains, des jeux, des activités… C’est la continuité de l’école, un autre petit cocon loin des problèmes. Des liens d’affection et de confiance se créent, avec les éducateurs et éducatrices, d’autres résident·es et leurs enfants. L’équipe doit rester attentive à ce que ces liens n’entraînent pas plus de difficultés au moment du départ : quand on s’attache, il est encore plus difficile de dire « au revoir », de recommencer le processus de reconstruction dans une autre maison d’accueil ou dans son nouveau logement si notre équipe a pu en trouver un pour la famille. Pour palier cela, les activités de soutien à la parentalité peuvent continuer pendant un certain temps après le départ de la famille de la maison d’accueil de L’Ilot. 

Même si les équipes font tout ce qu’elles peuvent pour préserver leur innocence, les enfants sont régulièrement confrontés à la violence, aux crises ou aux problèmes de santé mentale des autres habitants et habitantes de la maison. Les membres de l’équipe socio-éducative peuvent en parler avec eux… à moins que leurs parents refusent, ce qui arrive, malheureusement, assez fréquemment. 

Beaucoup de progrès peuvent encore être faits pour que l’accueil et le séjour des enfants se déroule dans les meilleures conditions possibles, à commencer par des locaux mieux adaptés à leurs besoins spécifiques : il est actuellement impossible, dans la maison d’accueil, d’avoir un entretien avec un parent et / ou ses enfants sans être dérangé ou entendre des gens qui parlent, parfois hurlent, dans le couloir… 

Il est urgent que des moyens structurels soient dégagés pour que les enfants jouissent de locaux entièrement adaptés à leurs besoins et que des initiatives soient mises en place pour les accompagner, les encadrer, de la meilleure des manières dès que leur famille est touchée par la précarité. 

© Illustration Prisca Jourdain