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Santé mentale : 70% des personnes que nous accompagnons souffrent de troubles de la santé mentale. 1024 576 L'Ilot

Santé mentale : 70% des personnes que nous accompagnons souffrent de troubles de la santé mentale.

L’angoisse persistante d’une agression, le manque de sommeil, le froid, la faim, la recherche d’un toit pour la nuit… Le sans-abrisme aggrave considérablement les troubles anxieux et les états dépressifs, menant potentiellement à des pathologies plus sévères et complexes.

Au sein de L’Ilot, la santé mentale est une préoccupation majeure. 70% des personnes que nous accompagnons souffrent de troubles de la santé mentale, dont au moins 25% de troubles psychiatriques plus graves, tels que la psychose ou la schizophrénie.

Cette réalité, observée dans nos Maisons d’accueil et nos Centres de jour, s’inscrit dans un contexte de pauvreté grandissante qui plonge un nombre toujours plus important de femmes, d’hommes et d’enfants dans des conditions de vie indignes.

Aujourd’hui, 2 144 000 Belges, soit 18,7% de la population, courent un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale.

Notre psychologue clinicienne Vasiliki, nous éclaire sur les réalités souvent invisibles des personnes sans abri. Elle observe que nombre d’entre elles minimisent leurs problèmes de santé allant jusqu’à se détacher de leur propre corps pour atténuer la souffrance physique et émotionnelle causée par la vie en rue.

Le rôle des psychologues est indispensable : ils et elles aident activement les personnes en souffrance à s’ouvrir, à partager leurs expériences douloureuses et à prendre conscience de leur parcours. Ce soutien psychologique est vital pour prévenir les crises violentes et accompagner chacun et chacune dans un processus de guérison et de réintégration sociale.

L’expérience nous montre que notre approche psychosociale ne se contente pas d’améliorer la santé mentale des personnes, elle les aide à dépasser leurs craintes ou blocages pour restaurer leurs relations familiales, amicales ou professionnelles. C’est le cas par exemple de Vincent* que nous avons accompagné au sein de notre Maison d’accueil pour hommes et qui, grâce à des entretiens réguliers avec notre psychologue, a repris contact avec sa fille. Nous avons également réalisé un travail exceptionnel avec Timéo*, jeune homme de 21 ans qui a vécu plusieurs mois en rue. Au fil des rencontres, Timéo* a pris conscience de ses schémas destructeurs et de leurs conséquences. Il mène aujourd’hui une vie stable : il habite en colocation, travaille et entretient des relations sociales épanouissantes.

Cependant, nos services se trouvent actuellement submergés par un nombre croissant de personnes sans abri présentant des troubles psychologiques, voire psychiatriques graves. Cette situation est exacerbée par une pénurie de personnel, en particulier de spécialistes formés en psychologie.

Nous avons impérativement besoin de votre soutien pour renforcer nos équipes et assurer un soutien psychologique dans chaque Maison d’accueil et chaque Centre de jour d’urgence.

* Prénom d’emprunt. Nos témoignages sont reconstitués d’après plusieurs expériences de terrain pour ne pas mettre en péril l’anonymat de nos usagers et usagères.

Soirée stand-up au profit de L’Ilot ! 1024 576 L'Ilot

Soirée stand-up au profit de L’Ilot !

Ce vendredi 15 mars, L’Ilot organise une soirée stand-up avec une programmation 100% féminine, dont les humoristes belges Fanny Ruwet et Lisa Delmoitiez. Cette soirée sera l’occasion de soutenir l’ouverture en septembre dernier du premier Centre de jour pour femmes sans abri en Belgique et de se projeter déjà sur son déménagement futur dans un lieu aux espaces repensés !

En plus de passer un moment rigolo, chacune de vos présences nous aideront à faire ensemble ce pas en avant gigantesque pour la reconnaissance du sans-abrisme au féminin.

INFOS PRATIQUES
  • Quand ? Le vendredi 15 mars de 19h à minuit
  • Où ? À La Tricoterie
  • Prix ? Prix standard : 30 euros / Prix de soutien : 100 euros
AU PROGRAMME
  • 19h-20h30 : accueil, bar & petite restauration et tombola pas pour rire
  • 20h30 – 22h30 : soirée plateau animée par Fanny Ruwet et Lisa Delmoitiez
  • 22h30-03h00 : bar (au rez-de-chaussée) et soirée Java (au sous-sol)

Réservation obligatoire avant le 1er mars via info@ilot.be

L-Slam pour Circé de L’Ilot 1024 576 L'Ilot

L-Slam pour Circé de L’Ilot

Ce 26 janvier, les voix des slameur.euses du collectif L-Slam ont résonné très fort à La Tricoterie : des récits puissants et remplis d’émotions pour visibiliser le sort des femmes sans chez-soi.

Merci à Lisette Lombé, poétesse nationale et marraine du Centre Circé de L’Ilot et aux autres slameur.euses incroyables Biche de Ville Mel Moya Camille Coomans et Christelle Niyotwizera pour leur confiance.
Merci à de Cindy Vandermeulen, fondatrice de Courgette_éditions pour l’animation de la soirée. Merci à Tessy Oudèna de nous avoir partagé quelques bribes de son récit « Mon nom de rue est personne ». Et merci à vous toutes et tous pour votre présence et pour votre soutien.
Les revendications clés du secteur bruxellois d’aide aux personnes sans abri en vue des élections 2024 1024 576 L'Ilot

Les revendications clés du secteur bruxellois d’aide aux personnes sans abri en vue des élections 2024

Face à l’augmentation du nombre de personnes sans abri et mal logées en Région de Bruxelles-Capitale et à la complexification des problématiques qu’elles rencontrent, des associations du secteur de l’aide aux personnes sans abri ainsi que les deux fédérations représentatives du secteur ont décidé d’unir leurs forces afin de communiquer de manière commune sur les actions prioritaires à mettre en place afin de lutter contre le sans-abrisme et le mal-logement à Bruxelles.

En effet, le 9 juin 2024 se dérouleront des élections cruciales qui éliront nos représentants politiques pour les 5 prochaines années au niveau régional, fédéral et européen. Il ne suffit plus de gérer la problématique du sans-abrisme mais de véritablement agir afin de lutter contre cette forme de précarité la plus extrême. 

Afin que nos décideurs politiques fassent de cette lutte une priorité et agissent de manière concrète et efficace, nous avons besoin de vous pour nous aider à porter ces messages. Alors n’hésitez plus, prenez connaissance de nos dix priorités, partagez-les sur les réseaux sociaux, débattez-en avec vos proches et interpellez vos élus !

Crise du logement

Aujourd’hui à Bruxelles, si votre seul revenu est le RIS (revenu d’intégration social du CPAS) il n’est financièrement pas possible de se payer un logement sur le marché privé de la location.  Le RIS pour un isolé est de 1263 euros par mois, alors que le prix moyen d’un studio à Bruxelles a maintenant dépassé les 800€ par mois et celui d’un appartement les 1159€ par mois (chiffres Federia 2023). Les logements sociaux étant saturés (minimum 8 ans d’attente, le double si vous êtes une famille nombreuse), la perte de logement signifie donc souvent le début du sans-abrisme. Ce n’était pas le cas, ou en tout cas pas aussi fort, il y a 10 ans. De la même manière, une fois devenu sans-abri, sortir de la rue est un casse-tête : nos services sont démunis lorsqu’ils accompagnent des personnes en recherche de logement.   

Face à ce constat, L’Ilot a choisi de faire plus en matière de logement. Avec d’autres, nous avons imaginé la Cellule Création et Captation de logement (CCL) qui vise justement à faire passer des biens du privé vers le logement social afin d’y loger des personnes sans abri. Pour compléter cet effort, nous avons participé à la création de la coopérative Fairground qui vise à sortir du marché spéculatif un maximum de l’immobilier bruxellois. Le but est de le protéger de la spéculation immobilière. Malgré des succès incontestables, nous ne nous battons pas à armes égales face à une situation du logement à Bruxelles qui se détériore toujours plus au dépend des plus précaires.

Nous avons donc besoin que le prochain gouvernement attaque ce problème à bras le corps. Si la protection des locataires ne s’améliore pas, nous verrons les chiffres du sans-abrisme à Bruxelles continuer à augmenter de manière inquiétante. C’est un autre choix de société que nous appelons de nos vœux. Cela implique, parmi d’autres choses, de : 

  • Augmenter l’offre de logement social sur Bruxelles 
  • Donner plus de moyens aux services chargés de la prévention des expulsions 
  • Faire des jugements d’expulsion par défaut (en l’absence des concernés) l’exception 
  • Lutter davantage contre la spéculation immobilière : un logement est un droit avant d’être un bien d’investissement 
  • … et beaucoup d’autres propositions encore comme celles développées par le RBDH (Rassemblement Bruxellois du Droit à l’Habitat) qui rassemble 50 organisations dont L’Ilot.

Détresse psychique et usage de drogues

Les crises successives ont démultiplié les situations de détresse psychique et les dommages liés à l’usage de drogues. Les services d’aide aux personnes sans abri sont confrontés à une explosion des problématiques de santé mentale et d’assuétudes. Le plus souvent sans avoir les moyens ou l’expertise pour y faire face. Pour y remédier, nous militons pour un renforcement du secteur de la santé mentale et exigeons une politique publique ambitieuse en matière de réduction des risques liés à l’usage de drogues.

Difficultés d’accès aux droits sociaux

En Belgique, l’accès à certains droits sociaux tels que la mutuelle, le CPAS sont indissociables de l’accès à un logement. Actuellement, des centaines de personnes n’ont pas accès aux droits de base en raison d’une absence de logement ou tout simplement d’adresse. Le secteur social demande depuis des années de dissocier les droits des personnes de leur adresse, d’abroger le statut de cohabitant, de faciliter l’accès à une adresse de référence et de maintenir les guichets physiques des services. Ces changements sont à notre portée, rendons les possibles.

Crise de l’accueil

Le droit international impose aux Etats d’héberger les personnes qui demandent l’asile pendant la durée de la procédure. La Belgique s’était toujours acquittée de ce devoir jusqu’à cette législature durant laquelle le gouvernement fédéral n’a plus jugé prioritaire de respecter le cadre légal sur cette question. Résultat, des milliers de demandeurs et demandeuses d’asile sont laissées à la rue. C’est évidemment la Région bruxelloise qui concentre l’écrasante majorité de cette population. Dans la capitale, des milliers de nouvelles personnes sans abri s’ajoutent ainsi aux milliers préexistantes dans un contexte où les services bruxellois du secteur sont déjà largement saturés. La Belgique a été condamnée plusieurs fois à l’Europe et 8.800 fois par la justice belge sur cette question sans que cela ne change réellement l’attitude du gouvernement fédéral. Cette situation ne peut plus durer. Nous voulons un accueil digne pour toutes et tous.

Sans papiers, sans droits, sans abri

Aujourd’hui, parmi le public sans abri accueilli à Bruxelles dans les centres du Samusocial, 70 % sont des personnes sans papiers ou sans titre de séjour valable. Notamment des personnes âgées, des personnes malades, des femmes victimes de violences conjugales / intrafamiliales ayant dû fuir leur foyer…Pour protéger les plus vulnérables et sortir de l’impasse opérationnelle actuelle, il faut que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités. Le statu quo n’est plus tenable, des solutions existent  !  Voir notamment la campagne du Samusocial et de 22 autres organisations

Sortie d’institution →  entrée en rue ?

« Aucune sortie d’institution (aide à la jeunesse, prison, hôpital, …) ne doit se faire sans offre de logement. » Cette proposition fait partie d’un texte signé par tous les pays européens à Lisbonne en 2021. En Belgique, rien n’a été mis en place pour y parvenir : les personnes sortent de prison sans accompagnement, amenant une importante part d’entre elles à se retrouver sans logement. C’est aussi le cas de l’aide à la jeunesse qui, une fois leur majorité atteinte, peine à accompagner suffisamment les jeunes : 25 % des jeunes en errances sortent d’institutions d’aide à la jeunesse. Nous refusons qu’une sortie d’institution soit une entrée en rue.

Public pluriel, réponse unique ?

Plus d’une personne sur dix recensée sans chez-soi est mineure, une sur cinq est une femme et une sur cinq est âgée de 18 à 25 ans. Des jeunes, des femmes, des personnes victimes de violences intra-familiales, des personnes LGBTQIA+, etc. À chaque personne son histoire et ses besoins spécifiques, le secteur doit pouvoir y répondre en offrant des solutions adaptées à tou.te.s. À cette fin, un soutien est nécessaire à la spécialisation et à la formation des structures.

Des services saturés

Face à l’augmentation alarmante du nombre de personnes sans chez-soi en Région de Bruxelles-Capitale, les structures d’accueil sont saturées et les équipes de terrain toujours plus sollicitées. Les 7134 personnes sans chez-soi recensées lors du dénombrement effectué par Bruss’help en 2022 masquent une diversité des profils cumulant parfois les problématiques (santé mentale, assuétudes…). Aujourd’hui, l’accueil et l’accompagnement de ces publics spécifiques nécessitent un renforcement des équipes, notamment par des compétences pluridisciplinaires non prévues par le cadre légal en vigueur.

Personnel à bout de souffle

D’année en année, le secteur de l’aide aux personnes sans abri voit ses obligations croître afin de compenser les guichets qui se ferment, la crise du logement, la saturation des services d’aide en santé mentale et physique, etc. Face à ce tsunami, le sens au travail s’abîme. Aujourd’hui, le métier de travailleur·se social·e est en pénurie et les équipes de notre secteur font face à des conditions de travail de plus en plus dures. Afin de garantir une aide psycho-médico-sociale de qualité, il faut revaloriser le travail social grâce à des hausses salariales ainsi qu’une diminution de la pénibilité de leur travail.

Coordonner les efforts

La fin du sans-abrisme et du mal logement ne peut se réaliser qu’en s’attaquant de manière structurelle aux causes et en actionnant l’ensemble des leviers vers une insertion durable. Les compétences pour s’y atteler (Logement, Action sociale, Migration, Santé, etc.) étant réparties entre plusieurs niveaux de pouvoirs (fédéral, régional, communautaire…), des coordinations et des concertations doivent être mises en place avec les acteurs de terrain et les personnes concernées afin de créer un seul et même plan d’actions concret pour mettre fin au sans-abrisme.

Un plan grand froid… et après ? 1024 576 L'Ilot

Un plan grand froid… et après ?

Au cœur d’une semaine passée sous les températures négatives, le focus était forcément, et comme souvent, soudainement mis sur le secteur sans-abri. L’occasion pour L’Ilot de rappeler que le sans-abrisme, c’est une problématique qui ne connait pas le thermomètre. Et qui souffre autant en hiver qu’en été.

Depuis ce lundi 8 janvier 2024, la Région Bruxelles – Capitale a activé son plan « Froid Extrême ». Concrètement, cela signifie que 150 places de plus sont actuellement disponibles pour les personnes sans abri. Un dispositif pour pallier l’urgence d’une situation de grand froid bien entendu nécessaire, mais loin d’être suffisant, comme nous l’explique notre directrice Ariane Dierickx. « À L’Ilot, on a tendance à dire que le sans-abrisme ne connait pas le thermomètre. Les chiffres le prouvent d’ailleurs puisqu’il y a autant de morts en rue en été en qu’en hiver ».

Ce qui offre forcément un regard différent sur ces mesures d’urgence prises en hiver quand, soudain, les températures chutent drastiquement. « Sans compter que ces 150 places en plus ne vont pas permettre de mettre tout le monde à l’abri dans cette période de grand froid » précise d’ailleurs d’entrée Ariane Dierickx.

Comprendre qu’au sein de notre ASBL où nos deux Centres de jours et nos quatre Maisons d’accueil sont déjà saturées toutes l’années, on peut difficilement pousser les murs. Et que pour nous, la vraie solution, ce n’est pas d’augmenter sans arrêt le nombre de places, mais plutôt de s’orienter vers des solutions à long terme axées sur la remise en logement.

« Le problème, c’est que pendant très longtemps, les autorités politiques ont pratiqué une gestion du sans abrisme plutôt qu’une lutte contre le sans abrisme », précise Ariane Dierickx. Ce n’est pas la même chose. Un lourd passif qui s’est traduit ces dernières d’années par une augmentation substantielle du nombre de personnes à la rue.

« Rien qu’à Bruxelles et sur les dix dernières années, la population sans abris a quadruplé », complète Benjamin Peltier, responsable de plaidoyer à L’Ilot et lui aussi désolé de voir autant d’argent investi dans des solutions peu pérennes. « Ce plan grand froid, c’est encore une mesure d’urgence et, par définition, celles-ci seront toujours insuffisantes. »

Comprendre qu’ouvrir des Centres d’urgence quand il fait froid, c’est bien, mais que cela ne sortira jamais personne durablement de la rue. « C’est un peu comme un paquebot qui perdrait structurellement des gens à la mer et auquel on ne penserait à lancer des bouées de sauvetages que quand la mer devient agitée », métaphorise encore Benjamin Peltier. « Malheureusement, cela ne fait remonter personne à bord et cela n’empêche surtout personne de tomber. Ce qu’il faudrait d’abord penser à faire, c’est stopper cette fuite en avant. »

Comprendre qu’ouvrir des Centres d’urgence quand il fait froid, c’est bien, mais que cela ne sortira jamais personne durablement de la rue. « C’est un peu comme un paquebot qui perdrait structurellement des gens à la mer et auquel on ne penserait à lancer des bouées de sauvetages que quand la mer devient agitée », métaphorise encore Benjamin Peltier. « Malheureusement, cela ne fait remonter personne à bord et cela n’empêche surtout personne de tomber. Ce qu’il faudrait d’abord penser à faire, c’est stopper cette fuite en avant. »

« Il faut reconnaitre un sursaut ces dernières années. Et une prise de conscience des autorités politiques par rapport à l’ampleur du phénomène et à la gravité du problème, » réagissait Ariane Dierickx sur BX1 lundi matin au micro de Fabrice Grosfiley.

« Cela s’est traduit par des augmentations de budgets assez importantes pour le secteur sans-abri. Et une réorientation des politiques vers des solutions de sortie de rue. Du logement, notamment via les programmes « Housing First ». Malheureusement, on assiste aujourd’hui à un effet de rattrapage. C’est-à-dire qu’il y a plus de personnes qui arrivent en rue au quotidien que de personnes qu’on arrive à reloger et à sortir de la rue. On voit bien que les solutions proposées sont insuffisantes. Mais ce qu’il faut, c’est une augmentation très nette des politiques sociales en Belgique. Il faut changer de paradigme et oser aborder aujourd’hui le vrai problème qu’est la crise du logement. Cela passe par l’encadrement des loyers et des mesures qui permettent véritablement aux personnes d’avoir de nouveau accès aux logements. Le logement doit revenir un droit et non pas un bien d’investissement. »

Fonds d’Urgence : certaines personnes ne peuvent plus attendre ! 1024 576 L'Ilot

Fonds d’Urgence : certaines personnes ne peuvent plus attendre !

Nuits d’hôtel, frais médicaux ou de justice… L’Ilot a décidé de constituer un Fonds d’Urgence permettant de dégager des sommes non-budgétisées pour résoudre des situations mettant la santé physique ou mentale de nos usagères et usagers en danger..

Notre association se retrouve trop souvent confrontée à des situations critiques, imprévues, pour lesquelles des solutions doivent être trouvées sans attendre.

L’Ilot aide au quotidien des hommes et des femmes à effectuer des démarches administratives, à retrouver leurs droits ou encore à disposer d’un revenu et d’un logement. Seulement, parfois, nos équipes sociales sont complètement démunies face à des situations urgentes, qui demandent une réponse le jour-même et qui ne peuvent pas attendre un financement public ou une démarche administrative bien trop longue.

Pour toutes ces raisons, nous avons décidé de créer en cette fin d’année 2023 un fonds d’urgence pour nous permettre une plus grande réactivité face aux situations extrêmes devenues le lot quotidien de nos équipes de terrain.

Imaginez plutôt : Claire*, 38 ans, victime de violences conjugales depuis de longues semaines, vient trouver refuge et des solutions dans notre centre de jour. Elle cherchait dernièrement, désespérément, une solution pour la nuit, pour elle et ses deux enfants. Nous avons dû, la mort dans l’âme, la laisser rentrer auprès de son agresseur faute de places dans nos maisons d’accueil. Cette situation est humainement insupportable pour nos équipes de terrain.

Ces scénarios ne sont malheureusement pas des fictions mais la réalité quotidienne de nos services. Découvrez ci-dessous le témoignage de Philip De Buck, directeur du Centre de jour mixte de L’Ilot, qui abonde dans ce sens.

* Prénom d’emprunt. Nos témoignages sont reconstitués d’après plusieurs expériences de terrain pour ne pas mettre en péril l’anonymat de nos usagers et usagères.

Aide alimentaire : le hold-up des start-ups ? 1024 576 L'Ilot

Aide alimentaire : le hold-up des start-ups ?

À L’Ilot, nous attachons une grande importance aux questions de santé alimentaire. Trop souvent par le passé, il a été estimé que les personnes sans abri « pouvaient être déjà contentes qu’on leur donne quelque chose à manger ». Non, tout le monde a droit à vivre avec dignité et cela passe aussi par le droit à une alimentation saine et de qualité. Toutefois, cet impératif n’est pas simple à atteindre dans un contexte où la stabilité financière des institutions du secteur est souvent précaire.

Le moyen que nous avons trouvé pour y parvenir à L’Ilot, c’est en mettant en place une collecte alimentaire : nous récupérons des invendus dans des grandes surfaces avant leur date de péremption. Cela nous permet d’abord de faire tourner nos cuisines sans faire exploser notre budget d’achat, et ensuite de pouvoir garantir à nos usagers et usagères des produits de qualité que nous n’aurions pas pu nous payer nous-mêmes. Cette collecte, nous la réalisons pour notre compte (les Cuisines de L’Ilot, quatre maisons d’accueil et deux centres de jour) mais nous redistribuons aussi une partie à des organisations plus petites qui n’ont pas les moyens d’organiser leur propre collecte.

Ce modèle est en danger.

L’arrivée des start-ups conjuguée à la franchisation croissante des grandes surfaces conduit souvent les magasins à préférer passer des deals avec ces start-ups par facilité et attrait du gain. En effet, ces pratiques monétisent les invendus nous mettant dans une situation de concurrence que nous sommes assurés de perdre.

Nous avons budgété que si demain à L’Ilot nous devions acheter 100% des denrées alimentaires que nous consommons, cela nous coûterait plus de 200.000€ par an. Une somme que nous n’avons pas et qui contribuerait à détériorer nos conditions d’accueil et qui, une fois de plus, pénaliserait ceux et celles qui sont les plus précarisés.

L’Ilot est membre du réseau LOCO : réseau d’organisations réalisant de la collecte et redistribution d’invendus alimentaires aux profits des plus nécessiteux. À ce titre, nous nous joignons à cet appel.

Un incendie impacte le site de L’Ilot à Marchienne-au-Pont 1024 576 L'Ilot

Un incendie impacte le site de L’Ilot à Marchienne-au-Pont

Dans la nuit de ce samedi 9 au dimanche 10 décembre, un incendie a ravagé le hangar de stockage de la Recyclerie Marchienne-au-Pont et les quelque 15m3 de dons qui y étaient stockés. Aucune victime n’est heureusement à déplorer.

Coup dur pour les activités de L’Ilot. Ce week-end, un incendie a détruit l’un de nos entrepôts, indispensables au bon fonctionnement des activités commerciales de la Recyclerie.

Heureusement, l’intervention rapide des pompiers a permis au feu de ne pas se propager à l’ensemble du site et au voisinage.

Cela reste une difficile épreuve pour nos équipes de la Recyclerie, comme pour celles de la Maison d’accueil pour hommes (13 lits) attenante.  

Si l’incendie n’a pas directement touché ni le bâtiment abritant la Maison d’accueil ni la Recyclerie, elle contraint cette dernière à fonctionner au ralenti jusqu’à nouvel ordre. Et la prive d’un important espace de stockage, nécessaire à son bon fonctionnement quotidien.

De fait, privé de ce dernier, la Recyclerie va devoir temporairement revoir son organisation : aucune collecte ni réception de dons matériels n’est actuellement possible. En espérant pouvoir rapidement envisager la reconstruction de l’espace détruit. Le magasin devrait, quant à lui, ouvrir comme prévu ce mercredi.   

Un an et demi après l’incendie qui avait impacté plus durement encore la maison d’accueil de Jumet, c’est un deuxième chantier d’importance qui vient chambouler les activités de L’Ilot.

L’horreur : le quotidien des femmes sans abri 1024 576 L'Ilot

L’horreur : le quotidien des femmes sans abri

Jessica* a fui un mari violent pour se réfugier dans notre maison d’accueil pour femmes.
Photo : © Layla Aerts

La journée du 25 novembre est dédiée dans le monde entier à la lutte contre toutes les formes de violences à l’égard des femmes. Bientôt trois mois après l’ouverture par L’Ilot du premier Centre de jour pour femmes sans abri à Bruxelles (Circé de L’Ilot), cette journée résonne encore un peu plus aux oreilles des équipes et des usagères de notre association.

Comme nous l’avions craint, les situations des celles fréquentant ce nouveau dispositif (un peu plus de 80 à ce jour) sont assez terrifiantes : des femmes particulièrement vulnérables et demandant des accompagnements les plus lourds arrivent en masse et osent désormais pousser les portes d’un centre où elles sentent qu’elles seront enfin entendues et correctement accompagnées.

Si
l’étudeaction « Sans-abrisme au féminin : sortir de l’invisibilité » que nous avions menée il y a deux ans nous avait permis d’anticiper le type de situations que l’équipe aurait à gérer une fois le centre ouvert, nous avonsnousmêmes été surpris·es par le niveau d’horreur et de gravité de ces situations et par le caractère quasi systématique de ce que les femmes vivant en rue subissent en termes de violences physiques, sexuelles et psychologiques.

Vu ce niveau de gravité et d’horreur, chacune de ces situations nécessite un accompagnement individuel et intensif de la part de notre équipe. Pendant ce temps, des dizaines d’autres femmes attendent leur tour pour bénéficier d’un accompagnement psychosocial de la part de l’équipe. Malgré la réelle volonté des autorités publiques de soutenir et financer ce projet, cet état de fait démontre que le cadre de financement tel que prévu pour un tel dispositif est déjà insuffisant.

Sonia* a vécu l'enfer

Sonia* fréquente régulièrement les services de L’Ilot. Comme toutes les femmes sans abri, elle a connu un parcours de violences multiples. Sa reconstruction est difficile, tant les traumatismes subis sont multiples.

Aujourd’hui, ce cadre de financement public est en effet le même pour tous les centres de jour, quel que soit le seuil d’accès et le type de public accueilli. Malheureusement, les situations évoquées cidessus ne peuvent pas être correctement accompagnées avec un tel cadre de financement.

En conclusion et seulement trois mois après l’ouverture du centre, l’équipe pourtant extrêmement engagée est déjà à genoux et nous savons que ces travailleuses ne pourront pas tenir sans un renfort rapide de personnel.
Or, le constat d’indispensabilité de structures spécialisées pour ce public spécifique est désormais implacable. C’est pourquoi nous profitons de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes pour rappeler la nécessité de financer dignement les aides apportées aux femmes sans abri ou en risque de sansabrisme.

L’interview de Katima, usagère du Centre Circé de L’Ilot.

Le parcours de Mina : ferez-vous les bons choix ? 1024 576 L'Ilot

Le parcours de Mina : ferez-vous les bons choix ?

Victime de violences conjugales, sans ressources, sans contacts… Incarnez Mina, une maman de trois enfants devant fuir un mari devenu violent. À qui faire confiance ? Où aller ? Choisirez-vous les options lui évitant la rue ?

Tout part d’un constat, mis en avant par l’étude-action “Sans-abrisme au féminin : sortir de l’invisibilité” publiée par L’Ilot début 2022 : le nombre de femmes sans abri ou mal logées est largement sous-évalué et l’offre de services ne leur est pas adaptée alors même qu’elles subissent plus de violences – notamment liées au genre – que leurs homologues masculins.

Dans une démarche intersectorielle et avec l’aide d’un groupe d’expertes du vécu, L’Ilot a développé une série de recommandations pour proposer des solutions concrètes, dignes et durables. Parmi elles : la création d’un centre de jour par et pour les femmes sans abri.

Le Centre de jour Circé de L’Ilot a donc ouvert ses portes en septembre 2023. Les récits terrifiants partagés par ses premières occupantes démontrent encore une fois qu’il était plus qu’urgent de proposer sans délai un refuge à celles sur qui s’abattent les pires violences qu’une société patriarcale est capable d’exercer sur les femmes. L’histoire que vous allez découvrir n’est malheureusement qu’un exemple parmi d’autres de cette triste réalité.

Mina a quitté le Maroc avec ses trois enfants pour rejoindre son mari en Belgique. Après quelques mois, celui-ci est devenu violent. Craignant pour sa vie, Mina a fui le domicile conjugal. Elle se retrouve dehors, sans domicile, sans argent, sans connaître la langue… Où aller ? À qui se confier ou faire confiance ? Comment s’en sortir ?

Le parcours est semé d’embûches et les choix que vous poserez pourraient bien être lourds de conséquences…

L’interview de Katima, usagère du Centre Circé de L’Ilot.

L’interview d’Anne, coordinatrice du Centre Circé de L’Ilot.