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Les prémisses d’un projet novateur pour lutter contre le sans-abrisme au féminin 1024 576 L'Ilot

Les prémisses d’un projet novateur pour lutter contre le sans-abrisme au féminin

La Fondation Fair Ground Belgium, la coopérative immobilière sociale Fair Ground Brussels et l’association L’Ilot viennent de signer l’acte d’achat de trois immeubles remarquables à Schaerbeek. La première pierre d’un projet ambitieux pour l’accueil des plus précaires.

À croire que la Rue des Palais n’a jamais aussi bien porté son nom. En officialisant l’achat de trois immeubles remarquables à Schaerbeek, la Fondation Fair Ground Belgium et l’ASBL L’Ilot se réjouissent surtout de pouvoir officialiser le lancement de projets à très forte plus-value sociale. “C’est une formidable nouvelle pour notre Fondation reconnue d’Utilité publique. Nous sommes à l'essence de notre but social en retirant ces biens du marché spéculatif. Les projets qui y seront développés sont uniques et permettent de considérablement faciliter autant qu'adoucir la vie de celles et ceux qui en bénéficieront. Les rénovations vont permettre d’avoir des espaces dignes et pérennes pour personnes sans abri en plein cœur de Bruxelles”, commente Pierre-Arthur de Béthune, administrateur de la Fondation Fair Ground Belgium et signataire de l’acte.


“Nous sommes ravis de pouvoir durablement installer notre Centre de jour par et pour les femmes sans abri - le premier de la Région de Bruxelles-Capitale - dans un bâtiment de ce standing, à cet endroit”, note Ariane Dierickx, directrice de L’Ilot. “Ce centre est un lieu de paix nécessaire pour les femmes en situation de sans-abrisme qui, malheureusement, vivent dans des milieux difficiles où elles doivent souvent faire face à des violences multiples. Leur permettre, même temporairement, de s’y ressourcer est une première étape vers la reconstruction.”

De gauche à droite, les n°32 - où sera le Centre de jour pour l’accueil d’urgence -, 34 - où sera la Maison d’accueil pour l’hébergement temporaire -, et 36 où 6 logements seront mis en location.

En acquérant l’emphytéose pour 99 ans sur les numéros 32 et 34 de ce vaste immeuble, L’Ilot pourra ainsi durablement y installer son Centre de jour par et pour les femmes sans chez-soi. L’association ouvrira également une Maison d’accueil au n°34, avec chambres et espaces communs, pour permettre au public de se poser et d’envisager une nouvelle trajectoire de vie.

Un projet complet, qui permettra donc à la fois l’accueil d’urgence et l’hébergement temporaire des femmes vivant en rue.

Du soutien de très court à long terme dans un bâtiment remarquable 

La qualité du bâti et les rénovations qui y seront apportées dans les prochains mois auront une incidence certaine sur la qualité de l’accueil et du travail social qui y seront proposés. “Cela prend du temps de se reconstruire, mais nous savons que c’est possible, surtout quand des outils tels que ceux-ci sont mis à disposition des publics fragilisés”, explique Ariane Dierickx. “Le fait que le bâtiment soit beau est aussi une aide certaine avec un impact psychologique évident. La beauté est un vrai déterminant pour retrouver une certaine estime de soi”.

La 3e maison, située au numéro 36, sera dédiée à du logement à long terme, via la coopérative Fair Ground Brussels qui en a aussi acquis l’emphytéose pour 99 ans. “Des logements existent déjà et sont gérés par une Agence immobilière sociale (AIS)”, détaille Esther Jakober, Présidente de la coopérative immobilière sociale Fair Ground Brussels. “Nous continuerons à travailler avec cette AIS mais rénoverons le bâtiment conformément à ce que nous essayons toujours de faire : offrir des logements de qualité, durables, à faible consommation énergétique et à bas coût. Au total, nous pourrons, au fil des rénovations, offrir 6 logements pour environ 13 personnes”.

Un tel projet est significatif à l’échelle de Bruxelles. Maintenant que l’acte est signé, l’enjeu est que ces Palais puissent le plus rapidement possible être entièrement opérationnels : l’inauguration est en effet attendue pour l’horizon 2027.

Note

L’achat s’est fait via un démembrement entre le tréfonds (ou sol ou foncier), qui a été acquis par le Fondation Fair Ground Belgium. 

Des emphytéoses ont été cédées pour les murs (ou le bâti) à L’Ilot pour les n°s 32 et 34 et à la coopérative Fair Ground Brussels pour le 36.

Contact
Nouvelle réglementation concernant les attestations fiscales 1024 576 L'Ilot

Nouvelle réglementation concernant les attestations fiscales

Une nouvelle réglementation a été votée fin 2023 concernant les attestations fiscales. Celle-ci demande aux ONG et asbl qui délivrent des attestations fiscales (comme c’est le cas pour L’Ilot) d’inscrire les numéros nationaux de leurs donateurs et donatrices dans l’attestation fiscale (Obligation SPF Finances – art 323/3 CIR92). 

Votre avantage

Cette mention devrait permettre aux donateur·rices de bénéficier automatiquement de la déductibilité dans leur proposition de déclaration simplifiée en 2025. Vous bénéficierez toujours d’une réduction fiscale de 45% du cumul de vos dons par année civile. Ainsi, si vous faites un don de 100€, vous bénéficierez d’une réduction d’impôts de 45€. 

Pour plus de facilité, pourriez-vous dès lors nous transmettre votre numéro d’identification du registre national, pour les particuliers, il se trouve au dos de la carte d’identité belge. Pour les entreprises, il s’agit du numéro de la Banque Carrefour des Entreprises (BCE).

Comment l’envoyer 

Vous pouvez l’indiquer lors d’un don via la plateforme en ligne.

Si vous souhaitez nous faire parvenir directement votre numéro national, vous pouvez le faire par email à dons@ilot.be en mentionnant votre nom, prénom et adresse postale complète. 

Des Pots de L’Ilot pour les fêtes ! 1024 576 L'Ilot

Des Pots de L’Ilot pour les fêtes !

Les Pots de l’Ilot est un projet d'insertion socio-professionnelle centré sur la fabrication de produits alimentaires durables. Nos tartinades certifiées BIO, locales et végétariennes sont réalisée par nos stagiaires, auxquel·le·s nous offrons un encadrement et une (pré)formation aux métiers de l’HoReCa.

Offrir une box cadeau Les Pots de L'Ilot pour célébrer Noël ou la nouvelle année, c'est faire plaisir avec un produit solidaire de qualité, local et BIO !

Faites votre choix et commandez !

Pot de L'Ilot en cadeau
Un Pot de L'Ilot au choix emballé dans un Furoshiki, un emballage zéro déchet d'origine japonaise.

Pack Dégustation
Deux Pots de 90 g aux choix + des crackers

Pack Gourmand
Deux Pots de 155 g au choix + des crackers

Box Petit Délice

  • deux HUMMUS
  • une TAPENADE de champignons
  • un CAVIAR d'aubergines

en Pots de 90 g

Box Grand Délice

  • deux HUMMUS
  • une TAPENADE de champignons
  • un CAVIAR d'aubergines

en Pots de 115 g

Nos recettes

HUMMUS

Inspiré d'une préparation culinaire traditionnelle originaire du Moyen-Orient, notre recette est revisitée avec du curcuma et du citron.

CAVIAR d'aubergines

Notre Caviar est l'histoire d'une transmission : celle d'une grand-mère grecque à son petit-fils belge. L'association aubergine - feta - amandes apporte un petit goût unique à cette préparation traditionnelle.

TAPENADE de champignons

Cette recette, originaire du nord-est du Maroc, est cuisinée avec des queues de pleurotes bruxelloises poussant sur fond de marc de café BIO.

Pour contacter Les Pots de L'Ilot :

pots@ilot.be
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Illustratie : Prisca Jourdain
Une guidance à domicile dans la prévention du sans-abrisme 1024 712 L'Ilot

Une guidance à domicile dans la prévention du sans-abrisme

L’explosion des coûts énergétiques et l’inflation généralisée ont poussé un grand nombre de personnes vers la précarité. Trouver un nouveau logement pour les personnes sans abri est une première étape ; encore faut-il qu’elles parviennent à le conserver.

C’est pourquoi le développement d’une offre de logements dignes, accessibles et durables est indissociable d’une guidance à domicile régulière et coordonnée. Cette mission est celle de nos deux Services d’Accompagnement À Domicile (S.Ac.A.Do.), l’un actif à Bruxelles, l’autre dans la région de Charleroi. En s’adaptant au rythme de la personne ou de la famille relogée, ils jouent un rôle primordial dans sa nouvelle vie et agissent sur de multiples facettes pour qu’elle puisse s’approprier son logement et s’y stabiliser.

Quelques actions concrètes menées par les services S.Ac.A.Do. : recevoir un soutien administratif pour gérer la paperasse, bénéficier d’une guidance budgétaire pour prioriser le paiement des factures et des dettes, entendre les conseils de professionnel·les pour mieux comprendre et obtenir les aides sociales auxquelles on a droit, être accompagné·e lors d’une inscription en maison médicale ou lors de la recherche d’un logement plus digne ou plus adapté à ses moyens, apprendre à recréer du lien social ou encore à s’intégrer dans le quartier… Parfois, tout simplement, se sentir écouté·e et bénéficier d’un soutien psycho-social pour ne pas craquer…

Un réseau soutenant tissé autour de la personne est une condition importante avant de mettre fin à son accompagnement. Quand celle-ci va mieux sur le plan financier, médical, administratif, du logement, etc., se pose la question de la solitude et de la peur de se retrouver seul·e entre quatre murs. Cette solitude risque fortement de créer de nouvelles problématiques (alcoolisme, repli sur soi, tentation de retour en rue pour retrouver son ancien réseau de survie, etc.).

En 2021, une de nos équipes S.Ac.A.Do. a ainsi accompagné Marie qui payait un loyer de 900 euros avec un revenu du CPAS au taux isolé avoisinant le même montant, l’empêchant fort logiquement de vivre décemment. Suite à un accident de travail, Marie avait vu ses capacités cognitives diminuées. Nous l’avons donc soutenue dans ses démarches auprès du Service Public Fédéral Sécurité Sociale afin d’obtenir une reconnaissance comme personne handicapée. Elle a finalement eu droit à un revenu complémentaire lui permettant ainsi de pouvoir vivre plus décemment.

En 2020, la crise sanitaire nous avait contraints à adapter notre manière de travailler et à cesser les visites à domicile. Le manque de contacts avait fortement impacté les personnes accompagnées : elles avaient énormément souffert de solitude, ayant par ailleurs peu de contacts sociaux et un réseau familial quasi inexistant.

Durant cette année, nous avons plus que jamais compris l’importance de notre travail et d’un de nos lieux essentiels d’action : le domicile des personnes. C’est pourquoi, en 2021, nous avons fait de la reprise des visites à domicile une priorité. Bien entendu, celles-ci ont été réalisées dans le plus grand respect des mesures sanitaires. Nous avons également repris l’organisation d’activités collectives, qu’elles soient culturelles, sociales ou récréatives. Pique-nique, cinéma-débat, bowling ou encore visite du marché de Noël ont ainsi été mis en place pour briser le cycle de la solitude initié par la pandémie.

 

>> Retrouvez notre rapport d'activité dans son intégralité.

Un Centre de jour par et pour les femmes 1024 608 L'Ilot

Un Centre de jour par et pour les femmes

Alertés par des chiffres qui semblaient incohérents compte tenu de la réalité de la pauvreté des femmes en Belgique mais aussi par des retours de terrain indiquant une grande difficulté de notre secteur à accompagner correctement les femmes vivant en rue, il nous a paru indispensable de mener une étude-action afin de mieux comprendre les trajectoires qui amènent les femmes en rue et sonder leurs besoins spécifiques. C’est ce que nous avons réalisé en 2021 et nos constats sont sans appel : le nombre de femmes sans abri ou mal logées est largement sous-évalué et l’offre de services ne leur est pas adaptée alors qu’elles subissent plus de violences que leurs homologues masculins.

La sous-évaluation du nombre de femmes sans abri est notamment liée à ce qu’on appelle le « sans-abrisme caché » qui les touche davantage : pour éviter la rue, elles dorment une nuit chez une amie, la suivante dans une voiture, etc. et finissent par passer sous les radars, disparaissant des statistiques. Ayant pour la plupart connu des parcours de violences (conjugales et intrafamiliales le plus souvent, mais aussi des violences sexuelles et/ou des violences liées à la traite des êtres humains ou encore à l’exil) avant de perdre leur logement, ces femmes vont, une fois en rue, vivre à nouveau sous la constante menace d’agressions multiples. Elles adoptent donc des stratégies d’invisibilisation : elles se masculinisent, négligent volontairement leur hygiène ou se déplacent sans cesse, ce qui contribue non seulement à les rendre invisibles, mais affecte aussi fortement leur santé physique et mentale.

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Face à ces trajectoires faites de violences, l’offre de services proposée par notre secteur n’est pas (suffisamment) adaptée aux besoins des femmes : les structures mixtes ne fonctionnent pas, car elles sont majoritairement occupées par des hommes et la mixité est insurmontable pour certaines victimes de violences graves. De ce fait, les femmes évitent ces lieux, comme en attestent les chiffres de fréquentation de nos services.

Dans une démarche intersectorielle et avec l’aide d’un groupe d’expertes du vécu, nous avons donc développé une série de recommandations pour proposer des solutions dignes et durables à ces constatations, dont la création d’un centre de jour par et pour les femmes.

Dans la lignée de nos valeurs, ce centre sera basé sur l’autonomie des bénéficiaires. Grâce à une formation des équipes sur les violences de genre et sur l’ensemble des enjeux liés aux droits des femmes, il s’agira d’un lieu où les femmes pourront se sentir en sécurité et où leur expérience sera valorisée.

Outre les besoins spécifiques des femmes, cette nouvelle structure aura également un impact sur les enfants. En effet, on sait que près de 20 % d’enfants sans abri dénombrés dans notre secteur accompagnent dans la très grande majorité des cas leur mère, et que les familles monoparentales sont presque exclusivement soutenues à bout de bras par les femmes. En agissant sur les mères, nous évitons que la précarité ne se transmette de génération en génération et que ces enfants ne deviennent, à leur tour, des adultes sans abri.

*prénom d'emprunt

>> Retrouvez notre rapport d'activité dans son intégralité.

Service d’Installation en Logement 1024 734 L'Ilot

Service d’Installation en Logement

Déménagement, emménagement, mise à disposition de matériel et de meubles, installation de mobilier, nettoyage, réparations, petits travaux, sont autant d’actions concrètes offertes par le SIL, notre Service dʼInstallation en Logement, qui travaille dans une démarche sectorielle pour l’ensemble des personnes sans abri fréquentant des services bruxellois.

Créé en plein milieu de la crise sanitaire, le SIL est actif depuis novembre 2020 et a pour mission de proposer un accompagnement logistique aux personnes sans abri lors de leur mise en logement. Il les aide à s’approprier leur nouveau lieu de vie pour qu’elles se sentent vraiment chez elles. Choisir (et recevoir gratuitement) des meubles, de l’électroménager, des éléments de décoration et autres, contribue à personnaliser le nouvel intérieur, ce qui renforce la dignité des personnes accompagnées et leur lien à leur logement, augmentant leurs chances de le garder.

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2021 : Prévenir le sans-abrisme en profondeur 1024 923 L'Ilot

2021 : Prévenir le sans-abrisme en profondeur

L’année 2020 a été, comme chacun et chacune sait, particulièrement difficile sur les plans psychologique et social. L’ensemble de nos services ont dû adapter leur mode de fonctionnement en respectant les directives pour contrer la pandémie. Les confinements successifs, les règles sanitaires et la distanciation sociale ont stoppé bon nombre d’activités essentielles pour maintenir le lien avec les personnes et reconstruire l’estime de soi.

Une de nos priorités pour 2021 était donc de tisser et renforcer les liens entre les travailleurs et travailleuses d’un côté et les usagers et usagères de l’autre. Notre leitmotiv, c’est la fin du sans-abrisme via des solutions de logement structurelles, dignes et durables. Notre action dans le domaine est donc proportionnelle aux besoins des personnes que nous accompagnons : importante et multiple. La prévention du sans-abrisme fait partie intégrante de l’approche de LʼIlot. Elle est au cœur de toutes nos réflexions orientées vers les personnes en risque de sans-abrisme.

Sur le terrain, cela se concrétise notamment par les Services dʼAccompagnement À Domicile (S.Ac.A.Do.) et dʼInstallation en Logement (SIL). Avec l’aggravation de la crise socioéconomique qui a directement suivi celle du COVID et qui a été récemment amplifiée par la crise de l’énergie et l’effondrement du pouvoir d’achat des ménages, nos actions de prévention se révèlent plus essentielles que jamais : accompagner les personnes en risque de sans-abrisme pour leur éviter une perte de logement est aussi important qu’accompagner les personnes ayant déjà perdu leur logement. Le risque de sans-abrisme concerne aujourd’hui très concrètement un nombre considérable et continuellement croissant de personnes et de familles. Les accompagner aujourd’hui, c’est freiner l’augmentation du nombre de personnes en rue demain. Pour toutes ces personnes qui, chaque jour, doivent choisir entre payer le loyer ou remplir le frigo, la visite de nos équipes est indispensable. Il s’agit de se sentir un peu mieux chez soi et de pouvoir y rester.

Pour LʼIlot, l’enjeu est de taille : prévenir le sans-abrisme en profondeur. Loin d’une conception humanitaire ou caritative de l’aide aux personnes, les services de LʼIlot s’inscrivent dans une vision qui promeut la justice sociale et ont pour objectif de lutter contre le sans-abrisme par le rétablissement des droits des personnes. Cette conception du travail social privilégie les solutions sur le long terme, en incluant activement les personnes bénéficiaires dans la démarche proposée. Il s’agit de rendre les personnes actrices de leur avenir et d’ouvrir la voie vers l’autonomie et l’émancipation.

 

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L’Ilot : 5 axes de travail 1024 389 L'Ilot

L’Ilot : 5 axes de travail

L’Ilot développe son action autour de cinq axes de travail : l'accueil d’urgence, l'hébergement temporaire, la santé alimentaire, l'emploi et la formation et le logement.

Merci à Ariane, Charline, Philip, Kasole, Stephan, Ana, Simon, Eric, Khalid, Véronique, Fred, Julie, Edgar, aux travailleurs et travailleuses, aux bénévoles et aux résident·e·s qui participent à la vie de L’Ilot jour après jour.

L’accueil spécifique des enfants à L’Ilot 900 414 L'Ilot

L’accueil spécifique des enfants à L’Ilot

Quand ils arrivent à L’Ilot, les enfants sont parfois considérés par leurs parents comme de simples bagages, des objets secondaires, plus des personnes à part entière. C’est le résultat des nombreuses souffrances que la famille a invariablement traversées avant de trouver refuge dans l’une de nos maisons d’accueil. Si l’amour qui les unit à leurs enfants demeure toujours le plus fort, beaucoup de mères et de pères, noyés dans les problèmes, rongés par les difficultés, envahis par la honte d’en être arrivés là, n’arrivent plus à gérer, n’ont plus la force de faire passer leurs petits en priorité. Mais qui l’aurait ? 

Les équipes sociales de notre association – et plus particulièrement les responsables du soutien à la parentalité et les référents enfants – sont notamment là pour redonner une place aux enfants dans le parcours de leurs parents, qui estiment souvent qu’un bébé ou un enfant en bas âge ne comprend pas grand-chose à la situation traversée. S’il n’a pas encore accès au langage, l’enfant ressent cependant beaucoup de choses : le stress, l’anxiété, l’insécurité… 

En fonction de leur âge, de la relation qu’ils entretiennent avec leurs proches, les enfants arrivent à L’Ilot plus ou moins perturbés par les épreuves qu’ils ont traversées. Certains n’expriment ou ne montrent pas non plus directement à quel point ils sont marqués par les évènements.  

Les professionnel·les sont donc particulièrement attentif·ves aux émotions exprimées, à la place qu’on laisse aux enfants, au respect de leurs besoins (de rythme, de jeux, d’écoute, etc.). Car quand les choses restent taboues, cela entraîne invariablement des conséquences négatives sur la famille. Un important travail est donc réalisé pour libérer la parole des enfants qui fréquentent la maison d’accueil, par le biais d’activités spécifiques et d’entretiens individuels. 

Les enfants, quand tout se passe bien, sont finalement très contents d’être à L’Ilot : il y a plein de copains, des jeux, des activités… C’est la continuité de l’école, un autre petit cocon loin des problèmes. Des liens d’affection et de confiance se créent, avec les éducateurs et éducatrices, d’autres résident·es et leurs enfants. L’équipe doit rester attentive à ce que ces liens n’entraînent pas plus de difficultés au moment du départ : quand on s’attache, il est encore plus difficile de dire « au revoir », de recommencer le processus de reconstruction dans une autre maison d’accueil ou dans son nouveau logement si notre équipe a pu en trouver un pour la famille. Pour palier cela, les activités de soutien à la parentalité peuvent continuer pendant un certain temps après le départ de la famille de la maison d’accueil de L’Ilot. 

Même si les équipes font tout ce qu’elles peuvent pour préserver leur innocence, les enfants sont régulièrement confrontés à la violence, aux crises ou aux problèmes de santé mentale des autres habitants et habitantes de la maison. Les membres de l’équipe socio-éducative peuvent en parler avec eux… à moins que leurs parents refusent, ce qui arrive, malheureusement, assez fréquemment. 

Beaucoup de progrès peuvent encore être faits pour que l’accueil et le séjour des enfants se déroule dans les meilleures conditions possibles, à commencer par des locaux mieux adaptés à leurs besoins spécifiques : il est actuellement impossible, dans la maison d’accueil, d’avoir un entretien avec un parent et / ou ses enfants sans être dérangé ou entendre des gens qui parlent, parfois hurlent, dans le couloir… 

Il est urgent que des moyens structurels soient dégagés pour que les enfants jouissent de locaux entièrement adaptés à leurs besoins et que des initiatives soient mises en place pour les accompagner, les encadrer, de la meilleure des manières dès que leur famille est touchée par la précarité. 

© Illustration Prisca Jourdain

Rights First : reconsidérer l’accompagnement et l’accès aux droits sociaux pour les personnes les plus vulnérables 900 414 L'Ilot

Rights First : reconsidérer l’accompagnement et l’accès aux droits sociaux pour les personnes les plus vulnérables

Le projet Rights First offre l'opportunité de reconsidérer les processus actuels d'accompagnement des personnes vulnérables ainsi que les politiques visant à faciliter leur accès aux droits sociaux. L'innovation étant le maître-mot du projet, il propose de nouveaux partenariats et des façons inédites de faciliter les politiques d'intégration. Il s’articule autour de 3 axes de travail : l'accès au revenu minimum, au logement et aux solutions d'emploi. Le projet fera l’objet d’une évaluation sur une période de 30 mois (du 1er janvier 2022 au 30 juin 2024).

Le projet Rights First est coordonné par Bruss’help. Il réunit plusieurs acteurs de terrain (DIOGENES, Hobo, L’Ilot et le New Samusocial) qui travailleront notamment avec la Fédération des CPAS ou Actiris. Il bénéficie aussi du soutien de Crisis (Royaume-Unis) et de St Joan de Déu Serveis Socials (Espagne) qui partageront leur expérience dans la mise en œuvre d’une approche holistique. 

Le projet Rights First s'inscrit dans le cadre du programme européen pour l'emploi et l'innovation sociale « EaSI » 2014-2021, financé directement par la Commission européenne. La Commission Communautaire Commune du gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale y apporte également une contribution financière. 

Contexte 

Le projet Rights First s'inscrit dans le cadre du programme européen pour l'emploi et l'innovation sociale « EaSI » 2014-2021, financé directement par la Commission européenne. Ce programme vise à mettre en œuvre sa stratégie 2020 pour promouvoir un niveau élevé d'emplois durables et de qualité, une protection sociale adéquate et décente en vue de lutter contre l'exclusion sociale et la pauvreté ainsi qu’une amélioration des conditions de travail. Il répond à une volonté générale de mettre fin au sans-abrisme d'ici 2030. 

La Commission européenne a mis en place ce programme en recherchant des innovations sociales (services, produits ou modèles) et des politiques expérimentales pour répondre aux besoins sociaux. Parmi toutes les avancées susceptibles de mettre fin à la pauvreté et à l'exclusion, la Commission Européenne garde en ligne de mire la garantie d'un revenu minimum, d'un logement et d'un emploi pour que les personnes puissent avoir une vie décente et retrouver leur dignité. Il va sans dire que la crise pandémique à laquelle nous sommes confrontés depuis quelques années a mis à mal les progrès accomplis depuis 2014. Bien qu'acquis dans tous les Etats Membres de l'Union européenne, les dispositifs de revenu minimum méritent d'être revus et modernisés. C'est dans ce cadre que s'ancre le projet Rights First.  

La Commission communautaire commune du gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale y apporte également une contribution financière. Sur proposition d’Alain Maron, ministre de l'Action sociale et de la Santé, le Collège Réuni de la Commission Communautaire Commune a également accordé un financement au projet Rights First. Ce projet est directement lié aux objectifs de l'accord de gouvernement pour la législature 2019-2024 puisqu'il active la réouverture des droits, améliore l'accès à l'emploi et facilite l'accès au logement durable. Le soutien financier accordé par le Collège Réuni de la Commission Communautaire Commune est également motivé par la dimension innovante du projet réunissant de multiples acteurs.

Tous les deux ans, Bruss'help réalise un dénombrement pour estimer le nombre de personnes à la rue ou vivant dans des logements inadaptés (abris, squats, etc.). En 2020, le nombre estimé s’élève à 5313 personnes. Bien que les causes du sans-abrisme soient multiples, il se traduit souvent par une perte de droits sociaux – certaines personnes n'ont même jamais eu accès à de tels droits – pouvant entraîner une disparition administrative. 

Ce phénomène est récurrent pour les personnes officiellement présentes sur le territoire bruxellois à un moment donné qui finissent par être radiées du registre national en raison de l'absence d'une adresse de résidence ou de référence. Pour briser ce cercle vicieux, un soutien administratif ainsi qu'une aide à la recherche d'un logement et d'un emploi sont indispensables.

Le projet Rights First

Le projet Rights First ambitionne de toucher plusieurs publics. Il examine notamment la possibilité de rouvrir les droits sociaux des personnes sans abri en situation administrative irrégulière à Bruxelles pour leur permettre de s’émanciper dans leur propre projet de vie en Belgique. Il est également ouvert, par exemple, à des personnes avec revenus recherchant des conditions de logement décentes. 

Les trois axes de travail du projet Rights First sont en effet l'accès au revenu minimum, au logement et aux solutions d'emploi. C'est une occasion unique de reconsidérer le processus actuel d'accompagnement des personnes vulnérables ainsi que les politiques visant à faciliter l'accès aux droits sociaux. Ce qui est régulièrement mis en cause, c'est la lenteur des services à tous les niveaux et la complexité des démarches à entreprendre pour retrouver une situation de vie décente. 

L'innovation étant le maître mot de ce projet, il propose de nouveaux partenariats et de nouvelles façons de faciliter les politiques d'intégration dans le cadre d'une évaluation post ante et ex post sur une durée de 30 mois (du 1er janvier 2022 au 30 juin 2024). 

À l’issue de ce projet, est visée une simplification administrative pour percevoir rapidement un revenu, trouver un logement ou un nouvel emploi. Cette simplification administrative pourrait, à long terme, être étendue à un public plus élargi.

Partenaires

Chargé de sa coordination, Bruss’help assure le bon déroulement du projet Rights First. 

En tant qu'autorités publiques, les centres publics d’action sociale (CPAS) jouent un rôle crucial pour faciliter l'accès aux droits sociaux dont le revenu minimum. Comme ils sont 19 dans la seule région de Bruxelles, la Fédération des Centres publics d'action sociale contribuera au débat sur l'amélioration des politiques. Toutefois, quatre CPAS (ceux des communes de Forest, Bruxelles-ville, Auderghem et Saint-Gilles) participeront au projet de manière opérationnelle ainsi qu’au processus d'évaluation. Une autre autorité publique associée au projet est Actiris dont l'expertise en matière d'accompagnement auprès des demandeur∙euse∙s d'emploi pourrait être étendue aux personnes sans abri. 

D'autres prestataires de services offrant un accompagnement direct aux personnes vulnérables apporteront une valeur ajoutée au projet en partageant leur propre expertise :

  • DIOGENES, qui est spécialisé dans le travail de rue ; 
  • Hobo, qui gère un centre de jour et propose un accompagnement vers la remise à l’emploi ;
  • L’Ilot, qui propose des solutions de logements durables et abordables pour le public bruxellois sans abri et un service d'accompagnement à domicile après l’entrée en logement (S.Ac.A.Do) ; 
  • le New Samusocial, qui gère différents types d'hébergements (d’urgence, de transition et un dispositif Housing First). 

Des partenariats ont également été établis avec Crisis, une organisation caritative britannique, et St Joan de Déu Serveis Socials, un service social basé à Barcelone. Ces deux organisations ont développé une approche holistique de la lutte contre le sans-abrisme et encadreront les partenaires belges. Leur expertise sera certainement un enrichissement tout au long du projet.

Comment ? L'approche holistique

L'objectif du projet est d'accompagner les personnes sans abri à Bruxelles par une approche holistique et en se concentrant particulièrement sur : 

  • l'inscription administrative pour réactiver les droits sociaux (adresse résidentielle ou adresse de référence et revenu minimum d’intégration sociale) ;
  • l'accompagnement dans la recherche d'un logement et le maintien dans ce logement ; 
  • l'intégration sur le marché du travail. 

Pour analyser les parcours d'intégration, nous nous pencherons sur les conditions de départ des bénéficiaires. Deux scénarios peuvent, par exemple, être envisagés : 

  • le premier est celui d'un∙e bénéficiaire sans abri, dormant dans la rue ou utilisant un hébergement d'urgence ou de transition et qui n'est ni enregistré∙e auprès de la municipalité (donc pas de contact avec un CPAS) ni n'a accès à l'aide sociale, aux services de logement ou d'emploi. Dans ce cas, le parcours commencera probablement par la réouverture des droits ou par la recherche d'un hébergement de transition ;
  • dans le second scénario, le ou la bénéficiaire est sans abri, peut vivre dans un refuge ou dans un hébergement de transition et a déjà accès au revenu minimum grâce à l'aide d'un CPAS. Ce parcours d'intégration propose de faciliter l'accès au marché du travail par le biais d'un accompagnement, d'une formation et d'une recherche d'emploi, couplé à un soutien pour trouver un logement stable. 

Chaque scénario prévoit des exceptions car les parcours d'intégration ne sont pas figés. C'est pourquoi une approche holistique fondée sur un nouveau partenariat fera la différence pour une personne sans abri.

Pour renforcer la solidité de l'approche, le projet s'inspire du travail de nos partenaires européens : les projets Crisis et Sant Joan de Deu. Le soutien par les pairs et des formations seront organisés sur la base de la méthodologie d'intervision afin de partager les pratiques et les connaissances entre les projets en mettant en lumière des situations complexes et de résultats insatisfaisants. 

Cela signifie d'établir et de renforcer la coopération entre les partenaires impliqués. Un tel partenariat a le potentiel de couvrir l'ensemble du parcours analysé qui va de la rue ou d'un hébergement à court terme vers un logement permanent et un emploi. Cette approche holistique de la prestation de services facilitera l'obtention du droit à un revenu minimum adéquat et à d'autres prestations en espèces pour les personnes sans abri qui n'ont actuellement aucun recours aux fonds publics.

Suivi et évaluation 

Le suivi et l'évaluation sont des éléments centraux de ce projet et seront réalisés par un∙e expert∙e externe. Le processus de suivi et d'évaluation permettra de justifier le projet lui-même, ses progrès vers ses objectifs, ses faiblesses et ses réalisations, et la manière dont il devra évoluer pour répondre aux besoins des bénéficiaires. Sur la base d'une approche ex-ante/ex-post, les partenaires seront en mesure d'assurer la durabilité de l’impact. Par conséquent, l'évaluation couvrira les nouveaux partenariats, l'efficacité et l'efficience de l'accès aux droits sociaux ainsi que la satisfaction des bénéficiaires impliqués.

Innovation

Le sans-abrisme est une thématique importante et prioritaire pour l'innovation sociale. Les prestataires de services du secteur de l’aide aux personnes sans abri peuvent être des acteur∙trice∙s clés de l'innovation sociale et le secteur a besoin de soutien pour développer, tester et étendre les innovations afin de lutter contre le sans-abrisme et ainsi contribuer aux progrès dans les objectifs des piliers des droits sociaux de la stratégie européenne 2020. 

Chaque axe composant ce projet pris isolément présente déjà de multiples contraintes de temps et de ressources. Le projet Rights First apporte une réponse plus complète et renforce le dialogue entre les prestataires de services aux personnes sans abri. L'approche holistique englobant les droits au revenu minimum, au logement et à l'emploi est nouvelle pour le secteur bruxellois et a le potentiel de s'étendre à d'autres domaines thématiques de lutte contre l'exclusion liée au logement tels que la santé et l'éducation. 

De plus, les partenariats sont innovants car ils réunissent les prestataires de services aux personnes sans abri et les autorités publiques tout en combinant une variété de professions qui ne sont normalement pas en contact lorsqu'il s'agit de traiter des situations d'exclusion de personnes. 

Rights First plaide pour un travail transversal : les professionnel∙le∙s travaillant avec les personnes sans abri peuvent innover en portant leurs services au-delà de leur cadre traditionnel afin d'améliorer l'accessibilité et l'engagement.

Dans l’ensemble, il y a beaucoup de possibilités pour l'innovation sociale en soutien au développement, l'essai et la diffusion de l'approche holistique de la prestation de services que Rights First met en œuvre. 

Le contenu de cette publication relève de la seule responsabilité de L'Ilot et ne reflète pas nécessairement les positions de la Commission Européenne.