Posts Tagged :

sans-abri

manifestation nationale
Manifestation nationale : L’Ilot présent dans les rues 1024 576 L'Ilot

Manifestation nationale : L’Ilot présent dans les rues

Manifestation nationale : L’Ilot présent dans les rues de Bruxelles

Sommaire :

  • Pourquoi L’Ilot participait-il à la manifestation nationale ?
    • Des décisions du gouvernement fédéral préoccupantes
    • Le désinvestissement du Fédéral face au sans-abrisme
  • Que demandons-nous ?
  • Quelle suite à la manifestation nationale ?
  • Prochaine manifestation nationale : contre les violences faites aux femmes
  • Sources

Le 14 octobre, les équipes de L’Ilot ont participé à la manifestation nationale organisée à Bruxelles pour interpeller le gouvernement fédéral au sujet d’une série de mesures déjà adoptées ou en voie de l’être. Retour sur les raisons de notre mobilisation.

Pourquoi notre association participait-elle à la manifestation nationale ?

L’Ilot, comme l’ensemble des organisations du secteur de l’aide aux personnes sans abri, est profondément inquiète face à l’avenir qui se profile. Notre slogan est « L’Ilot – Sortir du sans-abrisme », mais les politiques actuelles semblent malheureusement nous mener dans la direction inverse. Il était donc essentiel de se mobiliser aux côtés de nos partenaires de terrain à l’occasion de la manifestation nationale.

Des décisions du gouvernement fédéral préoccupantes

Alors que le phénomène du sans-abrisme ne cesse d’augmenter depuis 15 ans en Belgique, le gouvernement fédéral a pris plusieurs décisions qui risquent d’en accélérer encore la progression.

En voici trois particulièrement préoccupantes :

  • Le non-accueil des demandeurs d’asile par la Belgique, pourtant obligatoire du point de vue du droit, amène d’ores et déjà 2 000 personnes supplémentaires à se retrouver sans logement, principalement à Bruxelles. [source]
  • L’exclusion massive du chômage au 1er janvier 2026, qui va saturer les services receveurs. Il est, de plus, estimé que sur les 184 462 personnes concernées, environ 40 % se retrouveront sans revenu aucun [source]. Dans ces conditions, il est difficile d’imaginer qu’une partie d’entre elles ne basculent pas dans le sans-abrisme à court ou moyen terme.
  • Le projet visant à réduire le nombre de malades longue durée [source]. Ces publics particulièrement vulnérables ont de plus grandes chances de tomber dans le sans-abrisme que d’autres catégories de population en cas de perte de revenus.

Le désinvestissement du Fédéral face au sans-abrisme 

Le gouvernement fédéral se désengage clairement de la lutte contre la pauvreté. Résultat : une diminution des moyens pour les organisations — comme la nôtre — qui devront pourtant absorber les conséquences sociales de ces décisions. Voici ci-dessous trois exemples concrets.

  • Avec la diminution de la déduction fiscale pour les dons aux associations, il sera désormais plus difficile de se financer grâce à la générosité privée. Cette mesure représente une perte directe de moyens pour nos organisations. Pour aller plus loin, retrouvez notre carte blanche dans le Vif.
  • La réduction de 45 % du financement de l’aide alimentaire [source] amènera demain davantage de gens à connaître la faim en Belgique. Les Restos du Cœur ont déjà alerté sur leurs grandes difficultés financières.
  • La suppression du Plan Grand Froid, qui représente une perte de 325 000 € pour l’hiver 2025-2026, et trois fois plus pour l’hiver prochain. [source]

Que demandons-nous ?

Nous demandons avant tout que le gouvernement fédéral réinvestisse dans ses missions de lutte contre la grande précarité. Dans ces temps difficiles, l’État doit garantir un financement décent aux derniers filets de sécurité encore en place dans notre société. Il est impensable de faire reposer sur les Régions l’entière charge des conséquences sociales des politiques fédérales.

Nous demandons ensuite une politique plus humaine et plus juste. On ne fait pas progresser une société à coups de sanctions et d’exclusions. Nous avons besoin d’un projet mobilisateur, positif et solidaire, qui prenne réellement en compte les risques de basculement dans la grande précarité.

Quelle suite à la manifestation nationale ?

Tant qu’aucune inflexion ne sera apportée à la trajectoire actuelle du gouvernement fédéral, nous continuerons à plaider, auprès de nos élus et dans la rue, pour que les choses changent.

Aidez-nous à porter ce message, signez notre pétition contre le désinvestissement de l’Etat fédéral !

Prochaine manifestation nationale : contre les violences faites aux femmes 

Le dimanche 23 novembre, à Bruxelles, aura lieu une manifestation nationale contre les violences faites aux femmes. Des dizaines d’organisations féministes, sociales, citoyennes et syndicales défileront ensemble à cette occasion. En effet, de nombreuses mesures du gouvernement fédéral frappent d’abord le genre féminin.

Infos pratiques  

  • Date : dimanche 23 novembre
  • Heure et lieu de RDV : départ à 14h – Place Poelart (Bruxelles)
  • Itinéraire : de la Place Poelaert au Parvis de Saint-Gilles

Sources 

[1] Ciré asbl : « Politique de non-accueil: état des lieux – 2025 »

[2] Vivalis : « Projet de limitation de la durée d’octroi des allocations de chômage à deux ans : le devenir possible des exclus du chômage et effets potentiels sur les CPAS »

[3] La DH : « Médecins et malades de longue durée sous surveillance, « l’Arizona ouvre la porte à une véritable chasse aux sorcières : dans quel pays vit-on ? »

[4] Le Vif : « Dons aux sans-abri : pourquoi la baisse de la déduction fiscale inquiète les associations »

[5] La Libre : « Les acteurs de l’aide alimentaire alertent sur la baisse de leur budget »

[6] Parlement Bruxellois : « Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale et Assemblée réunie de la COCOM : séance plénière du 26 septembre 2025 »

Plan Grand Froid arrêt subsides fédéraux
Plan Grand Froid : une pétition contre les coupes du Fédéral 1024 576 L'Ilot

Plan Grand Froid : une pétition contre les coupes du Fédéral

Plan Grand Froid : une pétition contre les coupes du Fédéral

Sommaire :

L’annonce est tombée : le gouvernement fédéral a décidé de stopper son financement du Plan Grand Froid. Dès cet hiver 2025, les villes d’Anvers, Bruxelles, Charleroi, Gand et Liège perdront ainsi au total 325 000 euros. Des moyens qui finançaient pourtant directement des lits et du personnel supplémentaire pour accueillir, entre novembre et mars, les personnes qui sont contraintes de dormir en rue. 

Alors que près de 50 000 personnes sont déjà sans logement en Belgique, cette mesure s’ajoute à la liste des choix fédéraux récents qui fragilisent et mettent en danger les personnes les plus vulnérables. Et ce, alors même que la Belgique s’est engagée à mettre fin au sans-abrisme d’ici 2030 (Déclaration de Lisbonne).   

Au côté d’autres organisations du secteur sans abri, L’Ilot dénonce donc fermement cette décision du gouvernement fédéral. Nous comptons sur votre voix citoyenne pour rappeler aux responsables politiques que la lutte contre le sans-abrisme n’est pas un slogan, mais une urgence humaine et sociale. 

Qu’est-ce que le Plan Grand Froid ? 

Le Plan Grand Froid est un dispositif qui permettait jusqu’ici à 5 grandes villes de mettre en place des réponses adaptées de jour et de nuit pour l’accueil des personnes sans abri – hommes, femmes et familles avec enfants – entre le 1er novembre et le 31 mars. 

 L’objectif du dispositif 

L’objectif du Plan Grand Froid est clair : il s’agit d’assurer la prise en charge des personnes les plus précarisées ou vivant dans la rue, en cas de conditions climatiques très rudes [1].   

Cette action consiste ainsi à mobiliser le maximum de ressources locales publiques et associatives, afin de répondre le plus possible aux besoins des publics précarisés durant cette période plus que difficile pour eux [2]. 

Qui déclenche le Plan Grand Froid ?  

Jusqu’ici, le Plan Grand Froid était financé à la fois par les régions mais aussi le gouvernement fédéral, qui a décidé d’arrêter son financement dès cet hiver 2025.  

Résultat : les CPAS d’Anvers, Bruxelles, Charleroi, Gand et Liège perdront chacune 65 000 euros, soit un tiers du total des subsides dédiés [3]. Des subsides pourtant essentiels pour financer du personnel supplémentaire et assurer “la création de centaines de lits supplémentaires dans les centres d’hébergement pour sans-abri entre novembre et mars” [4].

« On parle de moyens qui financent directement des lits pour des personnes qui, sans cela, dormiraient dans la rue. Le défi en matière de sans-abrisme est énorme, et nous prenons nos responsabilités […] Mais nous ne pouvons y arriver seuls« .  

Astrid De Bruycker, échevine de Gand (source : RTBF) 

À Bruxelles, le financement fédéral permettait de rémunérer deux mi-temps au CPAS de la Ville [5].

Signez notre pétition contre le désinvestissement du gouvernement fédéral 

Nos organisations dénoncent la décision du gouvernement fédéral de supprimer les subsides du Plan Grand Froid. Alors que 50 000 personnes sont sans logement en Belgique, les choix fédéraux récents fragilisent et mettent en danger les personnes les plus vulnérables: 

  • diminution drastique des droits sociaux ; 
  • exclusions du chômage ; 
  • précarisation des femmes et des étudiant·es ; 
  • politique de non-accueil ;  
  • diminution de la déduction fiscale sur les dons, etc.  

Autant de mesures qui vont augmenter la précarité et le nombre de personnes sans chez-soi. Dans ce contexte, il est d’autant plus inexplicable que le fédéral choisisse de couper ses financements du Plan Grand Froid. 

Ce désengagement est également incohérent. Il contredit la Déclaration de Lisbonne, qui engage la Belgique à mettre fin au sans-abrisme d’ici 2030 ; mais aussi l’Accord de coopération sur le sans-abrisme de 2014, qui reconnaît la nécessité d’une action concertée entre l’État fédéral, les communautés et les régions. 

 C’est pourquoi nous formulons ces demandes au gouvernement fédéral: 

  1. le rencontrer au plus vite pour exposer nos revendications, proposer des solutions concrètes et entendre quelles actions elles comptent mettre en place ;
  2. revenir sur la décision fédérale de désinvestissement ;
  3. rendre l’Accord de coopération 2014 entre État fédéral, communautés et régions opérationnel ;
  4. activer le Groupe de travail sans-abrisme de la Conférence interministérielle ‘Intégration sociale, logement et politique des grandes villes’ ;
  5. Soutenir une politique structurelle, durable et coordonnée pour lutter contre le sans abrisme 

 Nous avons besoin de vous ! Signez cette pétition pour rappeler aux responsables politiques que la lutte contre le sans-abrisme n’est pas un slogan, mais une urgence humaine et sociale. 

Les organisations participantes 

Infirmiers de Rue, L’Ilot, Brussels Platform Armoede (BPA), BelRefugees, AMA – Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri, RWDH, DUNE ASBL, ASBL Benoît et Michel, DoucheFLUX, RestoJet, Pierre d’Angle, La Maison Rue Verte, Le Home Victor du Pré, ASBL Les Trois Portes, Espace Social Télé-Service “La Consigne Article 23”, Plateforme pour l’Interculturalité à Tournai ASBL, asbl DIOGENES vzw, Source asbl, NATIVITAS asbl/vzw, ASBL Le Triangle, asbl Accueil Montfort, Asbl Escale – Onderweg vzw, MACADAM Asbl/Vzw, Le Refuge LGBTQIA+ Opvanghuis, Alias asbl, Comité de la Samaritaine asbl/vzw, ASBL IMP La Providence – service Proximam, La Fontaine, Maison maternelle Paul Henricot, L’Entraide de Saint-Gilles, L’Eglantier, Fédération BICO, Un Toit Un Coeur et Hobo vzw 

Sources

chien sans abrisme
Dans la rue, le chien comme seul soutien 1024 576 L'Ilot

Dans la rue, le chien comme seul soutien

« Avant, je ne dormais jamais. Je craignais trop qu’on m’agresse ou qu’on me vole. J’étais toujours sur mes gardes, épuisé, à bout de force. Je n’avais plus envie de vivre. Depuis que j’ai recueilli Molly, je peux enfin fermer les yeux quelques heures. Sans elle, je ne serais sûrement déjà plus là. »

Patrick*, personne sans abri et sa chienne Molly

Un lien vital menacé

Parmi les 50 000 personnes sans abri recensées en Belgique en 2024, beaucoup d’entre elles vivent avec un chien. Il s’agit d’un lien vital, que nous avons le devoir de protéger : celui, profond et indéfectible, qui unit une personne sans chez-soi à son plus fidèle compagnon. Un lien invisible aux yeux de beaucoup, mais souvent le dernier qui persiste quand tout le reste s’est effondré.

À L’Ilot, nous accompagnons depuis 65 ans des personnes privées de logement. Des femmes, des hommes et des enfants qui ont tout perdu et qui, chaque jour, affrontent la dure réalité de la vie en rue. Nous savons combien cette dernière détruit : le corps, le moral, l’espoir… Au milieu de toute cette violence, le chien est salvateur : il devient un repère, un refuge, un gardien contre la peur et l’abandon.

Dans un monde de solitude, les animaux de compagnie sont une source d’affection et de valorisation face au rejet de la société. Le chien reste un ami fidèle, il aide à tenir debout, quand tout vacille. Il apporte un réconfort émotionnel constant, diminue le stress, l’anxiété, et surtout la solitude extrême.

Face aux dangers et à la solitude, le chien représente un véritable refuge. Il permet de dormir quelques heures, sans craindre une agression ou un vol. Car le manque de sommeil détruit. Dormir permet aux personnes sans abri de tenir, survivre une journée de plus. Pour cela, beaucoup ne peuvent compter que sur leur chien.

Malheureusement, ce lien vital, précieux, est constamment mis en péril. Très peu de centres d’accueil pour personnes sans chez-soi acceptent les chiens. Faute de pouvoir l’y emmener dans des conditions dignes et sécurisées, trop de personnes renoncent à un service d’accompagnement social, à un repas ou à une douche.

« C’est dur… Je ne peux pas aller me réchauffer, prendre une douche ou manger un vrai repas à cause de mon chien. Et je ne peux pas la laisser dehors, j’ai trop peur qu’on me la prenne ou qu’il lui arrive quelque-chose. »

Patrick*

emotionele steunhond voor daklozen

Ce choix, inhumain, L’Ilot ne veut plus le cautionner.

Nous refusons que la présence d’un chien soit un obstacle à l’accès à nos services. Toute personne dans le besoin doit pouvoir être accueillie avec dignité, qu’elle soit seule ou accompagnée de son compagnon à quatre pattes.

C’est pourquoi L’Ilot lance aujourd’hui un nouveau projet d’innovation sociale, adapter nos services de première ligne pour accueillir les personnes avec leurs chiens. Ce qui implique :

  • de former nos équipes à l’accueil canin ;
  • d’aménager des espaces adaptés à leurs besoins ;
  • de fournir des soins antiparasitaires gratuits.

Ce projet, nous le portons avec conviction, même sans subvention financière spécifique. Parce qu’il est plus qu’utile et parce qu’il répond à un besoin spécifique.

Sans votre soutien, il ne verra jamais le jour !

Nous avons besoin de vous pour y arriver et financer ce projet pilote.

Votre don peut changer des vies :

Avec un don de 50 : vous participez aux soins vétérinaires pour le chien (antiparasitage, vermifuge, vaccination, etc.), essentiels pour prévenir des maladies graves et parfois transmissibles à l’homme.

Avec un don de 100 : vous permettez la création d’un espace dédié et sécurisé dans nos centres d’accueil.

Protéger ce lien, c’est protéger une vie.

Grâce à vous, nous pourrons offrir un refuge digne, où personne ne sera plus jamais contraint de choisir entre ses soins de première nécessité et son animal de compagnie.

Soutenez-nous pour faire exister ce projet essentiel !

Vous permettrez à ces duos de rester ensemble. Et parfois, c’est tout ce qu’il leur reste.

* Prénom d’emprunt. Patrick symbolise les centaines de personnes sans abri accompagnées par L’Ilot grâce à votre soutien.

prix fédéral de lutte contre la pauvreté
Prix fédéral de lutte contre la pauvreté – Votez pour Circé (Ilot) ! 1024 576 L'Ilot

Prix fédéral de lutte contre la pauvreté – Votez pour Circé (Ilot) !

Prix fédéral de lutte contre la pauvreté – Votez pour Circé (Ilot) !

Sommaire :
  • Qu’est-ce que le Prix fédéral de lutte contre la pauvreté ?
  • Prix fédéral de lutte contre la pauvreté : comment voter ?
  • Pourquoi voter pour Circé de L’Ilot ?
  • Ressources

En 2025, le Prix fédéral de lutte contre la pauvreté concerne « des actions préventives ou curatives qui assurent la continuité des soins et de l’aide » pour ce public (news.belgium).

Deux prix de 15 000 € sont attribués, respectivement par un jury d’experts et par le vote du public (du 4 au 28 septembre 2025). La cérémonie de remise se tiendra quant à elle le 2 octobre 2025 (news.belgium).

Après ISSUE en 2024, L’Ilot voit cette fois son projet Circé figurer parmi les 9 finalistes ! Il s’agit là d’une belle consécration pour le premier et seul centre de jour par et pour les femmes sans abri à Bruxelles.

Qu’est-ce que le Prix fédéral de lutte contre la pauvreté ?

Créé le 4 juillet 2008 et organisé par le SPP Intégration sociale (SPP Intégration sociale), le Prix fédéral de lutte contre la pauvreté met en lumière des initiatives qui améliorent concrètement la vie quotidienne des personnes en situation de précarité (news.belgium).

Prix fédéral de lutte contre la pauvreté : comment voter ?

Voter pour le projet Circé de L’Ilot n’a rien de plus simple ! Il vous suffit de :

Pourquoi voter pour Circé de L’Ilot ?

Finaliste du Prix fédéral de lutte contre la pauvreté, Circé de L’Ilot est, à notre connaissance, le seul projet conçu par et pour les femmes en Belgique. Unique à Bruxelles, ce centre de jour pour femmes sans abri puise ses racines dans les nombreux constats d’une recherche-action menée par L’Ilot :

  • les femmes sont invisibilisées en rue ;
  • la majorité des femmes en rue sont victimes de différents types de violences (intrafamiliales, conjugales, etc.) et de dominations ;
  • les femmes sont en minorité dans les centres mixtes et y rencontrent très souvent les hommes qui se sont montrés violents envers elles.

L’impact positif de Circé pour ses usagères est indispensable. Le centre répond aussi bien aux besoins vitaux (se nourrir, se laver, etc.) que psychiques. En effet, il offre un accompagnement psycho-médico-social grâce à une équipe formée spécifiquement aux problématiques de genre, de travail social et de violences (subies par les femmes en rue).

La plupart des usagères viennent régulièrement à Circé, ce qui leur permet de retrouver du pouvoir d’agir mais aussi d’être en sécurité pendant quelques heures et à l’abri de la chaleur ou des intempéries.

Moira Fornier, Coordinatrice de Circé

Ressources  

SPP Intégration sociale :

Cambriolage à la Recyclerie de L’Ilot à Marchienne-au-Pont 1024 576 L'Ilot

Cambriolage à la Recyclerie de L’Ilot à Marchienne-au-Pont

Cambriolage à la Recyclerie de L’Ilot à Marchienne-au-Pont : 20 000 € dérobés, un projet solidaire fragilisé

Il s’agit d’un énorme coup dur pour un projet d’économie sociale et solidaire jusqu’ici en pleine expansion.

Dans la nuit de dimanche à lundi, la Recyclerie de L’Ilot à Marchienne-au-Pont, située avenue de Matadi 14a (6030 Marchienne-au-Pont), a été la cible d’un cambriolage. Déjà régulièrement victime de vols à l’étalage ces derniers mois, c’est à un délit de plus grande ampleur qu’on cette fois été confronté·es les travailleuses et travailleurs de la Recyclerie.

Le préjudice financier est estimé à près de 20 000 euros, sans compter les pertes supplémentaires liées à la fermeture temporaire forcée de l’établissement dans les prochains jours. Parmi les biens dérobés figurent notamment 10 000 euros d’argent liquide ainsi que plusieurs tablettes et les deux terminaux de paiement électronique (TPE) – outils indispensables au fonctionnement quotidien de la structure et à son activité commerciale. Un manque à gagner conséquent pour un projet avant tout à vocation sociale. « Parce que c’est bien le côté social qui est attaqué ici », pointe d’ailleurs Caroline Mahieu, coordinatrice de la Recyclerie. « S’en prendre à un projet comme le nôtre, c’est d’abord s’attaquer à ses bénéficiaires. »

Un projet solidaire fragilisé

Et de fait, la Recyclerie de L’Ilot est bien plus qu’un magasin : c’est un projet d’économie sociale et solidaire. Son objectif est de donner une seconde vie aux divers objets et de les proposer à un public dans certains cas en situation de précarité financière, tout en créant des emplois durables pour des personnes éloignées du marché du travail. Chaque meuble réparé, chaque objet revalorisé, contribue non seulement à la réduction des déchets, mais aussi – et surtout – à la lutte contre l’exclusion sociale.

Fermée depuis ce lundi, la Recyclerie espère rouvrir en fin de semaine. Toute l’équipe est en tout cas à pied d’œuvre pour pouvoir relancer l’activité le plus rapidement possible.

Si dans cette période difficile vous désirez apporter votre soutien à la Recyclerie de L’Ilot, n’hésitez pas à faire un don à l’association : BE33 0017 2892 2946, avec en communication « Soutien à la Recyclerie ».

pauvreté Belgique et placement institutionnel
Pauvreté en Belgique : enfants placés pour cause de précarité 1024 576 L'Ilot

Pauvreté en Belgique : enfants placés pour cause de précarité

Visuel : ©OYO

Pauvreté en Belgique : enfants placés pour cause de précarité 

Sommaire :
  • Les chiffres de la pauvreté en Belgique  
    1. Quel est le seuil de pauvreté en Belgique ? 
    2. Un risque élevé de précarité  
    3. Le nombre de personnes sans abri en hausse 
  • Placement institutionnel et pauvreté : une injustice structurelle
    1. Le placement comme conséquence de la pauvreté 
    2. Les droits de l’enfant conditionnés par la pauvreté  
    3. Un échec du système 
  • Comment luttons-nous contre le placement pour cause de précarité ?   

C’est une réalité dont on parle peu, mais qui fracture des vies entières dans l’indifférence : en Belgique, des enfants sont placés parce que leurs mères sont pauvres. À Bruxelles, 87 % des familles monoparentales sont portées par des femmes, dont un quart vit sous le seuil de pauvreté [1]. Beaucoup n’ont accès qu’à des logements précaires, insalubres, ou des logements aux loyers hors de portée. D’autres n’ont plus de chez-soi. 

Et trop souvent, dans ces situations, l’aide proposée par les institutions n’en est pas une : c’est une séparation, on place l’enfant. Officiellement “pour son bien” ; en réalité, parce que notre société ne leur propose rien d’autre qu’un abandon organisé [2]. La précarité ne devrait jamais être un motif de placement. Pourtant, elle l’est.  

À L’Ilot, nous le constatons tous les jours : les mères qui fréquentent notre centre de jour pour femmes Circé sont confrontées à ce risque. Leur seul “manquement” ? Être sans chez-soi. Il est plus qu’urgent d’agir pour construire une société qui donne aux parents les moyens de retrouver leur(s) enfant(s). 

Les chiffres de la pauvreté en Belgique  

En Belgique, les chiffres de 2024 dressent le portrait d’une situation sociale plus qu’inquiétante. La pauvreté est marquée et se mesure à plusieurs niveaux. 

Quel est le seuil de pauvreté en Belgique ? 

Le seuil de pauvreté désigne un revenu minimal (fixé à 60 % du revenu médian national), en dessous duquel un ménage est considéré comme pauvre. En Belgique, les derniers chiffres de Statbel montrent que le seuil de pauvreté s’élève à 1 520 € par mois pour une personne isolée, et à 3 191 € pour un ménage avec deux enfants. 

seuil de pauvreté Belgique

Le seuil de pauvreté selon le type de ménage en Belgique (source : Statbel)

Un risque élevé de précarité  

D’après une étude de Statbel, plus de 2 millions de personnes courent un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale en Belgique. Soit près de 20 % de la population. Près d’un∙e Belge sur dix se trouve en situation de privation matérielle et sociale (Statbel), ne disposant donc pas des ressources suffisantes pour assumer certaines dépenses essentielles de la vie quotidienne (chauffage, accès aux loisirs, etc.). 

Le nombre de personnes sans abri en hausse 

Les chiffres du dernier dénombrement des personnes sans abri ou mal-logées à Bruxelles sont alarmants: 9 777 d’entre eux∙elles vivent sans chez-soi dans la capitale belge (rapport de Bruss’help). Soit une augmentation de 25 % en seulement 2 ans! Une telle expansion du phénomène n’avait jamais été connue jusqu’à ce jour. 

Placement institutionnel et pauvreté : une injustice structurelle  

En Belgique francophone, près de 40 000 enfants sont éloigné·es chaque année de leur famille : placé·es en institution, en famille d’accueil ou dans des services spécialisés [3]. Si certaines situations exigent une protection urgente, un nombre croissant de placements est motivé par la précarité, notamment l’absence de logement stable. 

Le placement comme conséquence de la pauvreté 

Des mères seules, en situation de grande précarité, se voient retirer leur enfant non pas parce qu’elles sont défaillantes, mais parce qu’elles n’ont pas de chez-soi. Le marché locatif privé est inaccessible pour une maman solo émargeant au CPAS où avec un petit revenu. Et attendre un logement social peut prendre des années [4]. Faute de solution intermédiaire, le placement devient une réponse par défaut. 

« L’accueil en dehors du milieu familial peut être nécessaire, mais il ne doit jamais être une réponse à la misère. Or, les enfants vivant dans des familles pauvres sont surreprésentés dans les séparations. C’est une injustice structurelle. » 

  Benoît Van Keirsbilck, Directeur du Service droit des jeunes de Bruxelles 

Lorsqu’une mère seule perd la garde de son enfant parce qu’elle n’a pas de logement stable, c’est une double injustice : pour elle-même comme pour l’enfant. Car le placement ne marque pas la fin d’un épisode difficile, il en ouvre souvent un autre, plus long, plus complexe et plus douloureux. Et quand un·e premier·e enfant a été éloigné·e, la suspicion s’installe. Le regard des institutions devient plus lourd, le risque de placement d’un·e autre enfant s’accroît, même sans événement déclencheur.  

Dans cette spirale, ce n’est pas la violence qui condamne les mères. Ce n’est pas la négligence. C’est la pauvreté, l’isolement, l’instabilité résidentielle. Et ce sont précisément les femmes les plus vulnérables qui se retrouvent confrontées à cette mécanique implacable. 

« L’erreur, c’est de ne pas avoir d’appartement. »  

Isabelle, mère seule, citée par Alter Échos [5] 

Les droits de l’enfant conditionnés par la pauvreté  

La Convention internationale des droits de l’enfant garantit à chaque enfant le droit de vivre dans sa famille, sauf en cas de danger grave [6]. Et la Cour européenne des droits de l’homme l’a rappelé à plusieurs reprises : la pauvreté ne peut, à elle seule, justifier une séparation familiale [7]. 

Pourtant, dans les faits, les enfants de familles pauvres — en particulier celles et ceux de mères seules — sont surreprésenté·es dans les placements. Loin de les soutenir, le système fragilise davantage ces femmes, et interprète leur vulnérabilité comme une incapacité parentale [8]. 

« Être une femme sans abri ou mal-logée, c’est déjà être jugée ‘mauvaise mère’ par défaut. »  

AGORA, Précieux enfants, 2020 [9] 

Un échec du système  

À Bruxelles, 87 % des familles monoparentales sont dirigées par des femmes, dont un quart vit sous le seuil de pauvreté [10]. Elles cumulent les fragilités (rupture familiale, emploi instable, violences passées, non-recours au droit, etc.), mais sont les premières pénalisées, les dernières soutenues. Le système social, en théorie protecteur, punit leur pauvreté au lieu de la combattre.  

Selon AGORA, Vie Féminine et la Ligue des droits humains, les mères précaires font l’objet d’une stigmatisation récurrente, renforcée par des jugements subjectifs liés au genre, à l’origine sociale ou culturelle [11]. Les mères seules sont ainsi discriminées dans les décisions de placement.  

« Une mère dort avec son enfant ? C’est jugé anormal. Elle ne pleure pas ? Elle est froide. Elle pleure trop ? Elle est instable. Tout devient suspect. »  

Service AGORA, Précieux enfants, 2020

 Les mères qui demandent de l’aide sont souvent celles qui entrent dans le viseur des services sociaux. Parce qu’elles sont visibles, parce qu’elles craquent, parce qu’elles maîtrisent mal la langue ou peinent à expliquer leur situation. Leur vulnérabilité devient soupçonnée, scrutée, sanctionnée. 

De nombreuses mères témoignent d’un effet de spirale : la perte d’un logement entraîne le placement d’un·e enfant, puis d’un·e second·e. Les institutions développent une logique de suspicion durable. La demande d’aide, les larmes, le repli, les erreurs d’expression ou de gestion deviennent des signaux “d’alerte”. 

Une question se pose : pourquoi n’y a-t-il pas plus de logements publics pour les mères précaires ? La Belgique ne consacre que 6,7 % de son parc immobilier au logement social, contre 16 % en moyenne dans l’Union européenne [12]. À cette carence s’ajoute le fait que les femmes seules avec enfants ne sont pas toujours prioritaires, malgré leur extrême vulnérabilité. 

Trouver un logement avec un revenu compris entre 1 300 € et 1 700 € (minima sociaux en tant que personne isolée ou avec des enfants à charge) relève de l’impossible, a fortiori à Bruxelles. Les listes d’attente pour un logement social s’allongent d’année en année, et le manque de places en maison d’accueil pour femmes en difficulté est criant. Mais dans les décisions judiciaires, le manque de logements est souvent présenté comme un motif objectif de placement. 

Être pauvre ne devrait jamais suffire à justifier une séparation. Car ce n’est pas seulement une mère qu’on éloigne : c’est un·e enfant qu’on arrache à son quotidien, à sa fratrie, à son quartier, à son école, à ses amis… Un·e enfant qui, souvent, ne comprend pas. Qui se sent puni·e, abandonné·e, trahi·e. 

Comment L’Ilot lutte contre le placement pour cause de précarité ?  

Quand la pauvreté devient un motif de séparation, ce n’est plus de la protection. C’est une injustice. Quand elle empêche une famille de se reconstruire, c’est une faillite collective. 

Nous ne participerons pas à une société qui arrache les enfants à la misère pour mieux la perpétuer. Nous nous battrons pour une société qui donne aux parents les moyens de retrouver leur(s) enfant(s). 

À L’Ilot, nous savons qu’un logement peut faire la différence entre une rupture et une reconstruction. Nous savons que des centaines de mères accompagnées à Circé ou dans nos autres services d’accueil ou d’hébergement cherchent à renouer avec leurs enfants. Nous savons que nos maisons d’accueil, nos ateliers “café parents”, nos activités mères-enfants, etc. restaurent des liens fragiles, mais vivants. 

Mais cela ne suffit pas. C’est pourquoi nous travaillons et plaidons pour :  

  • l’élaboration d’un centre d’expertise « Genre, précarité et travail social », afin de mieux comprendre les réalités des femmes les plus précarisées et de former les professionnel·les des secteurs du social à ces enjeux spécifiques ; 
  • la création de logements accessibles à loyers modérés, pensés pour des familles fragilisées, notamment produits par L’Ilot avec ses partenaires ;
  • la transformation des espaces communs de nos maisons d’accueil en studios individuels, plus respectueux de l’autonomie et du lien familial ;
  • le renforcement de la priorité claire au logement pour les mères seules, afin d’éviter des placements injustes ; 
  • la fin des politiques qui punissent les femmes pauvres au lieu de les soutenir.

Être victime ne devrait jamais être une faute. 

Sources et ressources  

  • [1] Ligue des familles, Recherche-action sur les attentes et les besoins des familles monoparentales, 2022
  • [2] Axelle Magazine, Placements abusifs d’enfants : pour leur bien ? – 2022 
  • [3] Défense des Enfants International – Belgique, Entretien avec Benoît Van Keirsbilck, 2022 (voir aussi notre interview) 
  • [4] Baromètre des loyers, Région de Bruxelles-Capitale, 2024 
  • [5] Alter Échos, Maman et bébé sans domicile fixe, 2023 
  • [6] Convention internationale des droits de l’enfant, ONU, art. 9 
  • [7] Convention internationale des droits de l’enfant, ONU, art. 9 ; Cour européenne des droits de l’homme 
  • [8] Ligue des droits humains, Le placement – chronique d’une séparation annoncée, 2023
  • [9] Service AGORA / Lutte contre la pauvreté, Précieux enfants, 2020 
  • [10] Ligue des familles, Recherche-action sur les attentes et les besoins des familles monoparentales, 2022 
  • [11] AGORA, Précieux enfants, 2020 ; Vie Féminine, Aide à la jeunesse aveugle aux violences faites aux femmes, 2023 ; LDH, Le placement, 2023 
  • [12] Housing Europe, The State of Housing in the EU 2023 
emotionele steunhond voor daklozen
Le chien, soutien émotionnel vital pour les personnes sans abri 1024 576 L'Ilot

Le chien, soutien émotionnel vital pour les personnes sans abri

Photo : ©Jevtic

Le chien, soutien émotionnel vital pour les personnes sans abri

Sommaire :
  • Le chien comme seul soutien émotionnel face à la vie en rue
    1. Un compagnon fidèle dans l’adversité
    2. Un soutien émotionnel face à la solitude
  • Le chien comme refuge pour les personnes sans abri
  • Des centres de jour à adapter pour accepter les chiens
  • Le projet innovant de L’Ilot pour accueillir les personnes sans abri avec leur chien

Selon une étude de l’université autonome de Barcelone, 67 % des personnes sans chez-soi ont un chien, et 74 % d’entre elles considèrent leur animal comme leur unique source de soutien social. Parmi les 9 777 personnes sans abri recensées à Bruxelles (chiffres du dernier dénombrement), beaucoup vivent avec un chien. Un animal de compagnie, véritable soutien émotionnel, qui représente souvent tout ce qui leur reste : un repère, une alarme, un réconfort…

Et pourtant, faute d’accueil adapté pour cet ami fidèle, beaucoup de personnes sans chez-soi renoncent aux services des centres de jour. Il est plus qu’urgent de penser autrement ces espaces afin de répondre aux besoins vitaux des femmes, des hommes et des enfants qui affrontent la rue. C’est pourquoi L’Ilot lance aujourd’hui un nouveau projet d’innovation sociale : adapter nos services de première ligne pour accueillir les personnes avec leurs chiens.

Le chien comme seul soutien émotionnel face à la vie en rue

Dans la rue, un lien vital subsiste encore parfois quand tout le reste s’est effondré. On parle ici de l’apport du chien comme soutien émotionnel pour les personnes sans abri. Ces femmes, hommes et enfants ont tout perdu et affrontent chaque jour la dure réalité de la vie sans chez-soi. Nous savons combien celle-ci détruit le corps, le moral, l’espoir…

Un compagnon fidèle dans l’adversité

Au milieu de toute cette violence, le chien est protecteur. Il devient un repère, un gardien contre la peur et l’abandon. Quand on n’a plus de toit, plus de sécurité, il reste cet être qui ne jugera jamais, qui restera à nos côtés, coûte que coûte. Pour beaucoup de personnes privées de logement, leur chien constitue leur seule famille.

Un soutien émotionnel face à la solitude

Dans un monde de solitude, les animaux de compagnie sont une source d’affection et de valorisation face au rejet de la société. Le chien reste un ami fidèle, il aide à tenir debout quand tout vacille. Il apporte un réconfort émotionnel constant, agit comme un rempart contre le stress et la solitude extrême. Selon la revue Harvard Health Publishing, la présence d’un animal de compagnie diminue en effet la tension artérielle ainsi que le cortisol (hormone du stress) et stimule l’ocytocine (hormone du bien-être).

Le chien comme refuge pour les personnes sans abri

La survie en rue est une lutte quotidienne. Face aux dangers, le chien représente un véritable refuge. Il permet de dormir quelques heures, sans craindre une agression ou un vol, se reposer en évitant un cauchemar de plus. Le manque de sommeil détruit. Dormir permet aux personnes sans abri de tenir, survivre une journée de plus. Et pour cela, beaucoup ne peuvent compter que sur leur chien.

« Avant, je ne dormais jamais. Je craignais trop qu’on m’agresse ou qu’on me vole. J’étais toujours sur mes gardes, épuisé, à bout de force. Je n’avais plus envie de vivre. Depuis que j’ai recueilli Molly, je peux enfin fermer les yeux quelques heures. Sans elle, je ne serais sûrement déjà plus là. »

Patrick*, personne sans abri, et sa chienne Molly

Des centres de jour à adapter pour accepter les chiens

Le lien vital qui unit les publics vivant en rue et leur chien est constamment mis en péril. Très peu de centres de jour acceptent les chiens. Les conséquences sont dramatiques : trop de personnes sans chez-soi renoncent à leurs besoins vitaux faute d’accueil adapté pour leur chien. Elles ne peuvent donc pas accéder aux services d’accompagnement social, prendre un repas ou une douche :

« C’est dur… Je ne peux pas aller me réchauffer, prendre une douche ou manger un vrai repas à cause de mon chien. Et je ne peux pas la laisser dehors, j’ai trop peur qu’on me la prenne ou qu’il lui arrive quelque-chose. »

Patrick*

Ce choix, inhumain, L’Ilot ne peut plus le cautionner. Nous refusons que la présence d’un chien soit un obstacle à l’accès à nos services.

Le projet innovant de L’Ilot pour accueillir les personnes sans abri avec leur chien

Toute personne dans le besoin doit pouvoir être accueillie avec dignité, qu’elle soit seule ou accompagnée de son compagnon à quatre pattes. C’est pourquoi L’Ilot lance aujourd’hui un nouveau projet d’innovation sociale : adapter nos services de première ligne pour accueillir les personnes avec leurs chiens. Ce qui implique :

  • de former nos équipes à l’accueil canin ;
  • d’aménager des espaces adaptés à leurs besoins ;
  • de fournir des soins antiparasitaires gratuits ;
  • etc.

Protéger ce lien, c’est protéger une vie. Ce projet vital, nous le portons sans aucune subvention financière. Ce qui signifie que sans votre soutien, il ne verra jamais le jour ! Votre don peut changer des vies.

Personne ne devrait être contraint de choisir entre des soins de première nécessité et son animal de compagnie.

* Prénom d’emprunt. Patrick symbolise les centaines de personnes sans abri accompagnées par L’Ilot grâce à votre soutien.

bande dessinée sans-abrisme
Comic strip festival : notre BD sur le travail précaire en finale 1024 576 L'Ilot

Comic strip festival : notre BD sur le travail précaire en finale

Comic strip festival : notre bande dessinée sur le travail précaire en finale du prix Atomium 2025 

Sommaire :

  1. Le Comic Strip Festival 2025 : un événement incontournable
  • Un festival BD unique en Belgique  
  • Informations pratiques sur le Comic Strip Festival 2025 

2. Une bande dessinée sur le travail précaire en finale du Comic Strip Festival 2025

  • Pourquoi le Prix Atomium de la bande dessinée citoyenne est-il important ?  
  • « Un petit expresso sans sucre » : une bande dessinée engagée sur le travail précaire

Du 26 au 28 septembre 2025, le Comic Strip Festival transformera la Gare Maritime de Tour & Taxis en véritable temple de la bande dessinée. C’est dans ce cadre exceptionnel que sera décerné le Prix Atomium de la BD citoyenne, récompensant les œuvres qui osent aborder les défis de notre époque avec justesse et humanité. 

Cette année, la bande dessinée « Un petit expresso sans sucre » de L’Ilot figure parmi les 15 finalistes de cette prestigieuse distinction. Une belle reconnaissance pour le travail de notre association, mais surtout un coup de projecteur essentiel sur la réalité des travailleur·euses précaires sans abri en Belgique.  

Le Comic Strip Festival 2025 : un événement incontournable

Un festival BD unique en Belgique  

Depuis sa création, le Comic Strip Festival est devenu un rendez-vous majeur pour les amateur·ices de bande dessinée en Belgique et au-delà. Il offre une plateforme unique pour découvrir de nouveaux talents, célébrer des œuvres emblématiques et discuter des enjeux contemporains à travers le prisme de la BD. L’introduction du Prix Atomium en 2017 a renforcé l’engagement du festival envers la reconnaissance de la diversité et de la vitalité du neuvième art.  

Informations pratiques sur le Comic Strip Festival 2025

Le Comic Strip Festival se déroulera du 26 au 28 septembre 2025 à la Gare Maritime de Tour & Taxis (Bruxelles). L’évènement est gratuit. Au programme : expositions, ateliers, rencontres, dédicaces, projections et animations pour tous les âges.   

Une bande dessinée sur le travail précaire en finale du Comic Strip Festival 2025

Pourquoi le Prix Atomium de la bande dessinée citoyenne est-il important ?

Décerné chaque année au Comic Strip Festival, le Prix Atomium de la BD citoyenne récompense un album qui suscite une réflexion éthique et sociétale, abordant de manière constructive des enjeux contemporains. Le prix soutient ainsi les artistes engagé·es qui utilisent la bande dessinée comme moyen d’expression pour des causes sociales importantes.  

La nomination de notre BD pour ce prix constitue donc un bel accomplissement pour le travail quotidien de L’Ilot… mais aussi un coup de projecteur essentiel sur les souffrances invisibles liées au travail précaire. Une situation dramatique que l’instabilité des contrats (intérim, CDD, flexijobs, etc.) ne fait que favoriser, en touchant d’ailleurs davantage les femmes que les hommes.La précarité dans l’emploi recouvre une dimension de genre : les emplois à temps partiel ou encore les contrats à durée déterminée concernent plus particulièrement le sexe féminin. 

« Aujourdʼhui, nous vivons dans une société où des personnes perçoivent des pensions de 6 000 euros tandis que dʼautres, souvent des femmes, doivent se contenter de moins de 800 euros par mois. Cʼest indéfendable. » 

Philippe Defeyt, économiste et ancien président du CPAS de Namur

« Un petit expresso sans sucre » : une bande dessinée engagée sur le travail précaire

Réalisée par L’Ilot en collaboration avec Abdel de Bruxelles et Alexandre de Moté, «Un petit expresso sans sucre» met en lumière les réalités des travailleur·euses précaires sans abri en Belgique. On plonge dans l’histoire de Steph’, un indépendant ruiné qui tente de cacher à ses proches qu’il vit dans sa camionnette.  

bande dessinée précarité sans abri

La trame reflète ainsi les situations réelles que traversent des milliers de personnes sans chez-soi accompagnées par L’Ilot : insécurité de l’emploi, perte d’un logement, érosion progressive des droits… Les équipes de nos maisons d’accueil le constatent chaque jour : le nombre de personnes qui ont un revenu mais ne sont pas en mesure d’assumer un loyer ne cesse d’augmenter. Les témoignages de femmes et d’hommes sans abri ne manquent pas.  

« Les propriétaires demandent parfois jusqu’à trois mois de loyer en avance. C’est impossible pour moi. Même avec un salaire régulier… » 

Nadine*

* Prénom d’emprunt. Nadine symbolise les milliers de travailleur·euses précaires sans abri qu’accompagne L’Ilot. 

pension Belgique : précarité personnes âgées
Pension en Belgique : la précarité des personnes âgées 1024 576 L'Ilot

Pension en Belgique : la précarité des personnes âgées

Pension en Belgique : plus de précarité pour les personnes âgées

Sommaire :

  • Un système de pension qui aggrave la précarité des personnes âgées
  • Vieillir dans la précarité : un phénomène en forte croissance
  • La pension, réel rempart contre la précarité des personnes âgées ?
  • Comment aider une personne âgée en situation de précarité ?
  • Sources 

Récemment amené par le gouvernement Arizona, l’accord de Pâques inclut une série de mesures qui touchent en profondeur le système sensible des pensions. De quoi nourrir l’inquiétude quand on sait que les prévisions de Statbel annoncent un vieillissement de la population belge dans les prochaines années.  

Déjà bien présente, la précarité des personnes âgées risque ainsi de s’aggraver de façon drastique. Une question se pose : vieillir demain en Belgique sera-t-il synonyme d’exclusion sociale ? 

Un système de pension qui aggrave la précarité des personnes âgées 

Afin d’inciter les Belges à prolonger leur carrière, le gouvernement a inscrit dans l’accord de Pâques un mécanisme de malus pension. Si vous souhaitez prendre votre retraite avant l’âge légal de 66 ans (67 ans en 2030), vous devrez ainsi subir une pénalité financière. La conséquence ? Les senior·es devront subvenir à leurs besoins durant une période allongée, alors même que beaucoup peinent à conserver un emploi ou à en retrouver un après 55 ans.  

Pour bénéficier du nouveau bonus-pension, vous serez obligé·e de travailler au-delà de l’âge légal de la retraite. Chaque année prestée augmentera alors un peu plus (2 %, 4 % ou 5 %) votre pension.  

Mais ce n’est pas tout. La limitation des allocations de chômage à 2 ans (dès 2026) charrie avec elle son lot d’inquiétudes. Pour être épargné·es par cette mesure, les 55 ans et plus devront prouver 30 ans de carrière (35 à partir de 2030). Le risque ? Une exclusion massive des chômeur·euses de cette catégorie d’âge… et un basculement dans la précarité pour les personnes âgées. 

Vieillir dans la précarité : un phénomène en forte croissance 

D’après une étude de Statbel, près de 20 % de la population belge courait déjà un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2024. Soit plus de 2 millions de personnes.   

On constate également que près de 18 % des 65 ans et plus étaient considéré·es comme « à risque de pauvreté », contre 13 % de la population globale. Autrement dit, les personnes âgées courent en Belgique un risque de pauvreté plus élevé que les autres. Le Bureau fédéral du Plan tire même la sonnette d’alarme : si aucune politique ne change la donne, cette situation préoccupante se dégradera dès le milieu des années 2050. 

Il est donc essentiel d’agir aujourd’hui, d’autant plus que le nombre de senior·es en Belgique explosera à l’avenir en raison d’un vieillissement démographique. D’après les projections de Statbel, le nombre de personnes âgées augmentera ainsi sensiblement dans les prochaines années.  

Si, en 2024, on comptait 28 personnes de 67 ans et plus pour 100 personnes de 18 à 66 ans, on en dénombrera 37 en 2040 et 43 en 2070. De quoi confirmer la thèse d’un vieillissement de la population.  

vieillissement démographique Belgique : précarité seniors

Proportion de personnes âgées de 67 ans et plus par rapport à la population en âge de travailler (source : Bureau fédéral du Plan

D’après les prévisions, l’espérance de vie moyenne augmentera pour atteindre, en 2070, 89,8 ans pour les femmes et 88,1 ans pour les hommes. Cette évolution génère ainsi des pressions sur le système de pension. D’ici 2040, on comptera un million de Belges de plus de 80 ans ! De nouvelles solutions doivent donc être trouvées pour garantir un équilibre économique. 

L’allongement de la durée de vie nécessite également une réflexion de fond quant aux structures d’accueil ou aux soins à domicile pour les personnes âgées. 

vieillissement démographique : pauvreté personnes âgées

L’évolution de l’espérance de vie à la naissance en Belgique (source : Statbel) 

La pension, réel rempart contre la précarité des personnes âgées ?  

Pour beaucoup de senior·es, la pension ne suffit déjà plus à couvrir un loyer, des soins médicaux ou même une alimentation décente. Il faut dire que le vieillissement à domicile coûte autour de 1 200 euros mensuels, sans compter les charges (loyer, énergie, nourriture, etc.). Avec un coût moyen de 2 084 € par mois, la maison de repos constitue dans ce paysage peu enviable un luxe inaccessible pour la plupart.  

Un·e senior·e sur quatre vit sous le seuil de pauvreté à Bruxelles. Quand il n’y a plus de toit, de proches ou de solutions, la rue devient la seule issue. Aucune alternative n’est proposée à celles et ceux dont la pension est trop faible. En Belgique, près de 5 000 personnes âgées vivent sans chez-soi. Quand on perd son logement, il ne reste que la solitude, l’invisibilité, le silence et la violence… 

 Dans ce contexte déjà compliqué, les mesures actuelles du gouvernement Arizona ne feront qu’exposer encore davantage nos aîné·es au risque du sans-abrisme.  

Comment aider une personne âgée en situation de précarité ? 

Chaque jour, L’Ilot lutte contre la précarité des personnes âgées avec des moyens adaptés.  

  • Nos Centres de jour (tels que Circé) offrent un répit essentiel : un repas chaud, une douche, une écoute bienveillante ou encore un accompagnement social.  
  • Nos Maisons d’accueil proposent plus qu’un toit : un lit, des soins, mais surtout un soutien psychosocial sur mesure pour retrouver un logement durable. 
  • Nos Cuisines et notre Recyclerie forment à l’emploi.  

Grâce à ces services d’accompagnement, nous permettons à des senior·es épuisé·es par la vie en rue de se reconstruire et de retrouver une place digne dans la société.  

 “L’Ilot m’a soutenu de tous points de vue. D’abord, avec un toit pour dormir. Ensuite, en m’aidant à régler mes problèmes de pension et à remettre ma mutuelle en ordre. Enfin, ils m’ont permis d’ouvrir un compte en banque car j’ai pu prendre mon adresse officielle dans la Maison d’accueil.” 

Jean-Pierre, usager de L’Ilot 

 À 68, 72 ou 79 ans, personne ne devrait dormir dehors. Grâce à votre don, nous redonnons un peu de chaleur, de sécurité et d’espoir à celles et ceux qui n’ont plus rien… hormis le poids des années. Face à cette injustice silencieuse, votre soutien peut tout changer. 

Vous pouvez devenir acteur·ice du changement. 

travail précaire
Kart #9 Temps plein, poches vides | Des fins de mois impossibles malgré un emploi : témoignages 1024 576 L'Ilot

Kart #9 Temps plein, poches vides | Des fins de mois impossibles malgré un emploi : témoignages

En Belgique, de plus en plus de travailleurs peinent à boucler leurs fins de mois, malgré un emploi à temps plein. Pour beaucoup, les salaires ne suivent pas l’augmentation constante des loyers. Suite à la sortie de notre nouvelle publication sur les travailleurs et travailleuses précaires, nous avons récolté plusieurs témoignages autour de nous, que ce soit à L’Ilot ou dans notre entourage, concernant la thématique du travail précaire. Tous et toutes témoignent d’un même constat : travailler ne suffit plus pour vivre décemment.

Sylvia*, 36 ans, travailleuse sociale

« On m’a souvent parlé de la règle des 30%. Une règle selon laquelle le loyer d’un appartement ne doit pas dépasser 30% des revenus d’un ménage. Je suis travailleuse sociale, mon conjoint travaille à temps plein lui aussi. Nous avons cherché pendant deux ans à nous loger à Bruxelles en tenant compte de cet adage des 30%. Force est de constater que c’est devenu impossible. Aujourd’hui pour se loger, il faut se mettre en danger financièrement. »

Zakaria*, 51 ans, père de 3 enfants

« C’est devenu impossible en 2024 de vivre convenablement de ses revenus. Avant mes quelques économies me permettaient parfois de partir en vacances, de faire l’un ou l’autre cadeau à mes enfants ou à mes proches. Aujourd’hui, elles m’autorisent tout juste à régler mes factures et à faire face à l’un ou l’autre imprévus. Je suis en permanence sur la corde. »

Blandine*, 24 ans, jeune travailleuse

« J’ai 24 ans, je travaille à plein temps, mais ça ne change rien : avec les garanties locatives de plus en plus élevées, aucun propriétaire ne veut de moi, même avec un emploi à plein temps. Les propriétaires demandent des montants incroyables, parfois jusqu’à trois mois de loyer en avance, juste pour accepter de me louer un appartement. C’est impossible pour moi, même avec un salaire régulier. J’essaie de montrer que je suis sérieuse, que je travaille et que je peux payer, mais c’est jamais suffisant pour eux. Je me retrouve à rester chez des amis ou à chercher des logements précaires parce que je ne peux jamais réunir ces garanties exorbitantes. C’est vraiment décourageant de se dire que, malgré mon travail, je ne peux même pas accéder à un logement stable. »

Jean-Pierre*, 70 ans, travailleur à la retraite

« J’ai pris ma retraite il y a trois ans, mais au lieu de me reposer, je dois continuer à travailler parce que ma pension ne couvre même pas le loyer. Je pensais pouvoir enfin souffler après une vie de boulot, mais entre les loyers qui explosent et les factures qui tombent chaque mois, je n’arrive pas à m’en sortir. C’est épuisant, je me demande souvent quand je pourrai vraiment profiter de ma retraite, ou si ce moment viendra un jour. »

Mariam*, 31 ans, travailleuse à plein temps

« Malgré mon salaire, le loyer engloutit plus de la moitié de ce que je gagne, et chaque mois, je me retrouve à devoir choisir entre payer mon loyer à temps ou me nourrir correctement. Même en travaillant à plein temps, j’ai l’impression que ce n’est jamais suffisant pour vivre décemment. Les factures s’accumulent, tout devient plus cher, mais mon salaire, lui, ne bouge pas. Ce n’est pas normal de travailler autant et de ne pas pouvoir boucler ses fins de mois. On bosse dur, mais on survit à peine. »

Moussa*, 19 ans, personne sans papiers

« Sans papiers, je galère déjà à trouver du travail, mais quand j’en trouve, c’est souvent pour des salaires de misère parce que certains abusent de ma situation. À la fin du mois, impossible de payer mon loyer correctement. Et en plus, je fais face au racisme : les propriétaires et les employeurs me ferment la porte juste à cause de mes origines. J’ai l’impression d’être coincé dans une double précarité, celle de ne pas avoir de papiers et celle d’être jugé sur qui je suis. »

Et vous ? Comment faites-vous face à cette situation ? Est-ce que votre travail vous permet de vivre de vos revenus ? Quel est le % de votre salaire que vous mettez dans votre loyer ? Est-ce que vous connaissez des personnes qui vivent la même situation ? Envoyez-nous votre témoignage en 4-5 lignes à presse@ilot.be. Nous en repartagerons certains d’entre eux de manière anonymisée sur notre page Instagram. Merci d’avance à tous et à toutes pour votre participation !

*prénom d’emprunt.