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Retour sur les 20 km de Bruxelles 2024 avec L’Ilot 1024 576 L'Ilot

Retour sur les 20 km de Bruxelles 2024 avec L’Ilot

Ce dimanche 26 mai, ce sont près de 200 coureurs et coureuses ainsi que marcheurs et marcheuses qui ont participé aux 20 km de Bruxelles au profit de L'Ilot et qui se sont réuni⋅es dans un seul et même but : mettre fin au sans-abrisme.

Merci à toutes et à tous pour votre participation et votre soutien si précieux envers L’Ilot ! Merci également à toutes celles et ceux qui ont lancé une collecte individuelle au profit de L'Ilot et ont sollicité leurs proches pour les soutenir. Et enfin merci également aux Cuisines de L’Ilot pour les délices culinaires à l’arrivée. On a déjà hâte de vous retrouver l’année prochaine, encore plus nombreux et nombreuses !
KART #8 | Basculement et sans-abrisme : « Ce que je sais, c’est que je ne ferai plus les mêmes erreurs. » 1024 576 L'Ilot

KART #8 | Basculement et sans-abrisme : « Ce que je sais, c’est que je ne ferai plus les mêmes erreurs. »

Dans le coeur battant de nos villes, derrière les façades lumineuses et les vitrines scintillantes, se cachent des histoires invisibles à l'œil nu, des vies éclipsées par l'ombre du sans-abrisme. Parmi ces récits, celui de Guy, que rien ne prédestinait à se retrouver en rue. Il avait un travail stable dans l’HoReCa, une compagne, des enfants, une vie sociale… une normalité apparente qui a volé en éclats le jour où il a perdu son logement suite à ses problèmes d’addictions aux jeux.

À travers le témoignage poignant de Guy, L’Ilot cherche à rappeler que « ça n’arrive pas qu’aux autres » et que des personnes que rien ne destinait à l’errance et à la précarité peuvent également basculer dans le sans-abrisme. Guy partage avec nous son parcours de vie, marqué par les épreuves : la perte de son logement, ses années passées en prison, la perte de contact avec ses filles…

ON NE CHOISIT PAS LA RUE, ON SUBIT UN POINT DE BASCULE.

L’offre d’accompagnement globale proposée par L’Ilot permet de briser ce cercle destructeur, offrant non seulement un toit mais aussi un accompagnement pour reconstruire des vies brisées. L'histoire de Guy, bien que marquée par des moments de profonde détresse, est aussi une histoire d’espoir et de guérison grâce à l'intervention de L’Ilot. Depuis juillet dernier, Guy est résident de la Maison d’accueil pour hommes sans abri de L’Ilot à Marchienne-au-Pont, dans laquelle il peut se reconstruire et se stabiliser dans l’attente d’un logement.

Photos : © Layla Aerts

« J’ai, en tout, passé six ans en rue avant d’arriver à L’Ilot en juillet dernier. »

Le point de bascule, c’est quand le portefeuille commence à se vider ! La vie coûte cher, il faut se nourrir… J’ai travaillé dans l’HoReCa et dans le bâtiment pendant 35 ans, j’avais une situation, deux enfants, une femme, mais il y a un moment où travailler pour vivre, cela n’a plus suffit.

J’ai un tempérament de joueur aussi, cela n’aide pas. J’ai fait le con, mais il n’y a pas de secret, les problèmes d’addictions aux jeux, ils amènent des problèmes d’argent... Et jouer m’a fait chuter : j’ai commencé à voler, à braquer… Jamais avec violence. Mais, finalement, cela m’a fait cumuler plus de 20 ans de prison jusqu’à maintenant. Suite à mes problèmes d’argent et de jeu, à cause de la prison, j’ai perdu mon logement. J’ai, en tout, passé six ans en rue avant d’arriver à L’Ilot en juillet dernier.

Le temps de perdre le contact avec mes deux filles de 33 et 25 ans. Je ne peux pas les blâmer, elles n’ont eu que le son de cloche de leur mère pendant cette période-là. Je n’ai rien pu y faire. Quand on n’a pas de situation, c’est compliqué de se défendre. Je ne me sentais pas capable d’aller vers elles pour leur parler, leur expliquer ma situation.

« Ce que je sais, c’est que je ne ferai plus les mêmes erreurs. »

Ce n’est pas pour rien qu’il y a beaucoup de suicides. Moi, je suis un optimiste. Je me dis que je suis né pour vivre, pas pour m’exploser. Les gens peuvent me juger. Ce que j’ai vécu, je l’ai vécu, je ne peux pas revenir en arrière. Ce que je sais, c’est que je ne ferai plus les mêmes erreurs. Ce qui me manque aujourd’hui pour reprendre une vie, c’est de retrouver un logement. Une fois que cela sera le cas, je suis convaincu que je pourrai avoir une vie normale.

En attendant, je ne comprends pas qu’on puisse laisser autant de gens dehors. Il faut être plus solidaire, cela ne sert à rien de stigmatiser les gens.

Comment vous pouvez aider

Votre soutien est crucial. Chaque geste compte pour faire une différence dans la vie des personnes sans abri. Nous vous invitons à rester connectés avec L’Ilot, pour suivre nos actions et découvrir comment, ensemble, nous pouvons contribuer à prévenir et à combattre le sans-abrisme.

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KART #8 | Basculement et sans-abrisme : « Je pensais que je serais heureuse, comme tout le monde » 1024 576 L'Ilot

KART #8 | Basculement et sans-abrisme : « Je pensais que je serais heureuse, comme tout le monde »

Dans le coeur battant de nos villes, derrière les façades lumineuses et les vitrines scintillantes, se cachent des histoires invisibles à l'œil nu, des vies éclipsées par l'ombre du sans-abrisme. Parmi ces récits, celui d’Isabelle, à la rue depuis ses 16 ans. Elle en a aujourd’hui 52. Comme tout le monde, elle espérait une vie heureuse, avoir un boulot, un foyer, une vie normale. Jusqu’au énième point de bascule : la séparation avec son conjoint, la découverte des loyers impayés, l’expulsion et, à nouveau, la violence de la rue.

À travers le témoignage poignant d’Isabelle, L’Ilot cherche à rappeler que « ça n’arrive pas qu’aux autres » et que des personnes que rien ne destinait à l’errance et à la précarité peuvent également basculer dans le sans-abrisme. Isabelle partage avec nous son parcours de vie, marqué par les épreuves : la perte de son père, son soutien constant malgré sa maladie d’Alzheimer, la violence et l'abus auxquels elle a été confrontée, et son combat pour continuer à espérer et à avancer malgré le désespoir.

ON NE CHOISIT PAS LA RUE, ON SUBIT UN POINT DE BASCULE.

L’offre d’accompagnement globale proposée par L’Ilot permet de briser ce cercle destructeur, offrant non seulement un toit mais aussi un accompagnement pour reconstruire des vies brisées. L'histoire d’Isabelle, bien que marquée par des moments de profonde détresse, est aussi une histoire d’espoir et de guérison grâce à l'intervention de L’Ilot. Aujourd’hui, Isabelle est une usagère régulière du Centre de jour pour fxmmes sans abri Circé de L’Ilot où elle peut entre autres prendre une bonne douche, se reposer ou bénéficier d’un accompagnement psychosocial dans un espace sécurisé et apaisant.

Photos : © Layla Aerts

« C’est la première fois que je me retrouve seule en rue et pourtant cela fait 30 ans que j’y suis. »

Le basculement, c’était il y a seulement quelques semaines. Jusque-là, je vivais dans la rue avec mon papa. Il a 72 ans et il m’a toujours aidée. Cela faisait déjà quelques années qu’il était atteint de la maladie d’Alzheimer, mais il était toujours à mes côtés.

Ensemble, avec sa petite pension et ma mutuelle, on arrivait encore à se payer une nuit d’hôtel de temps en temps. Mais il y a quelques semaines, à la suite d’un arrêt cardiaque, il a été hospitalisé à César de Paepe. Aujourd’hui, il est paralysé des jambes et je vis seule.

C’est la première fois que je me retrouve seule en rue et pourtant cela fait 30 ans que j’y suis. Avant d’être avec mon père, j’étais avec un compagnon, Sofiane, rencontré dans la station de Métro Botanique. Il était violent et il m’a entrainée à prendre de la drogue. Il est finalement décédé il y a deux ans. Un an après ma mère. Son décès, ça a été un autre choc.

Il y a quelques semaines je me suis donc retrouvée seule en rue pour la première fois. Ce qui m’a amenée à faire une tentative de suicide à la suite d’un viol que j’ai subi. Je dormais dans un hôtel et j’ai été abordée en rue par une femme enceinte de huit mois. Je lui ai dit qu’elle pouvait venir avec moi à condition de venir seule. Je n’allais tout de même pas laisser une femme enceinte de huit mois en rue…

Finalement, elle est venue avec quelqu’un qu’elle m’a présenté comme étant son cousin. On entre dans la chambre, ils vont à la salle de bain et ils m’appellent. J’avais déjà compris. Je suis entrée, ils ont fermé la porte. Je me suis fait tabasser la gueule, elle s’est assise de tout son poids sur mes jambes et lui m’a violée. Dans la foulée, j’ai essayé de me foutre en l’air, mais je me suis manquée.

« Sans L’Ilot, je serais morte. Circé m’a sauvé la vie. »

Depuis, et sans L’Ilot, je serais morte. Vous m’avez sauvé la vie. Circé m’a sauvé la vie. Je m’y sens protégée. L’écoute n’est pas la même, on peut se parler vraiment. Les travailleuses voient quand je ne suis pas bien. Quand j’ai le cafard. Quand j’ai envie de pleurer ou que j’ai des idées noires. Clairement, je ne serais pas encore prête pour fréquenter des hommes.

Mais j’avance quand même. Dans quelques mois, on m’a téléphoné récemment, je vais récupérer un logement. Je suis la première sur la liste. Ça va me permettre de reprendre une vie normale, comme les gens normaux. Ça n’a pas de prix. Je pourrai recevoir mes enfants, mes petits-enfants. Mon seul souhait aujourd’hui, c’est d’être entourée.

« Mes filles pensent beaucoup à moi, ce sont les premières à me téléphoner. »

Dans mon malheur, j’ai cette chance. C’est que je n’ai jamais perdu de contact avec mes parents qui se sont toujours bien occupés de mes enfants pendant toutes ces années de rue. Aujourd’hui, grâce à eux, je suis grand-mère de deux petits garçons et de deux petites filles. Mes filles pensent beaucoup à moi, ce sont les premières à me téléphoner : « Maman, où tu es ? Où est ce que tu dors ? Est-ce que tu as besoin d’argent ? »

Si elles avaient les moyens, elles me prendraient avec elles à la maison. Elles ne m’ont jamais jugée. Quand je les ai eues, j’étais si jeune. Ma première quand j’avais 17 ans. J’étais encore chez mes parents, puis j’ai eu ma deuxième petite, dans mon chez-moi. Un petit appartement, mais avec tout ce qu’il me fallait. Je pensais que je serais heureuse, comme tout le monde. Et puis j’ai tout perdu et ça m’a cassée. Ça a été dur. Mon compagnon qui avait tous pris sous son nom, ne payait plus. Et il me trompait. On s’est quittés et je suis devenue le père et la mère de mes enfants. Depuis, je vis sur la moitié d’un cœur depuis des années, mais je continue de me battre.

Comment vous pouvez aider

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KART #8 | On ne choisit pas la rue, on subit un point de bascule. 1024 576 L'Ilot

KART #8 | On ne choisit pas la rue, on subit un point de bascule.

Photos : © Layla Aerts

Changer de perspective sur le sans-abrisme : une réalité plus proche que vous ne le croyez

Depuis 60 ans, L’Ilot lutte contre le sans-abrisme et la grande précarité en répondant aux besoins rencontrés par les personnes sans chez-soi ou mal-logées. Nos 60 années d’expérience dans l’accompagnement des personnes en situation de grande précarité, de sans-abrisme ou de mal-logement nous permettent de l’affirmer sans ambages : le sans-abrisme n’est jamais un choix et la réalité de ce qui amène un jour des personnes à vivre en rue est évidemment complexe et faite de nuances.

On ne choisit pas la rue, on subit un point de bascule

À travers cette nouvelle publication, nous vous partageons les récits d’Isabelle, Guy, et Pascal – des personnes rencontrées dans nos services et qui nous expliquent le jour où, pour elles, tout a basculé. Leur quotidien, rythmé par un travail stable, une famille, et une vie sociale épanouie, a été bouleversé par des événements imprévus, plongeant leurs existences "normales" dans la spirale du sans-abrisme.

  • Pascal, autrefois électricien, partageait une vie paisible avec sa compagne. Découvrez le témoignage de Pascal.
  • Guy, actif dans l'HoReCa, a vu sa stabilité s'effondrer à cause d'une addiction aux jeux. Découvrez le témoignage de Guy.
  • Isabelle connaît la rue depuis ses 16 ans, confrontée récemment à la trahison et à l'expulsion. Découvrez le témoignage d'Isabelle.

Ces histoires illustrent une vérité crue : le sans-abrisme n’est jamais un choix et il suffit parfois d’un rien pour que tout bascule.

Notre action

L’offre d’accompagnement globale proposée par L’Ilot permet de briser ce cercle destructeur. De l’accueil d’urgence à la (re)mise en logement en passant par l’ouverture des droits, l’hébergement temporaire en maison d’accueil, l’accompagnement à domicile ou encore la formation, les équipes de terrain mettent à disposition des personnes mal-logées, sans abri, ou en risque de le devenir, un panel de solutions diversifiées pour les épauler dans la mise en place de leur nouvelle trajectoire de vie.

Comment vous pouvez aider

Votre soutien est crucial. Chaque geste compte pour faire une différence dans la vie des personnes sans abri. Nous vous invitons à rester connectés avec L’Ilot, pour suivre nos actions et découvrir comment, ensemble, nous pouvons contribuer à prévenir et à combattre le sans-abrisme.

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Il vous est également possible d’agir avec un don pour nous soutenir dans des actions concrètes. Découvrez ici comment votre don nous aide à garantir la continuité de nos services car c’est bien grâce à vous que nous pouvons aider nos prochains.

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Retour sur la soirée stand-up au profit de Circé de L’Ilot 1024 576 L'Ilot

Retour sur la soirée stand-up au profit de Circé de L’Ilot

Ce vendredi 15 mars, ce sont plus de 300 personnes qui ont assisté à la soirée stand-up de L'Ilot à la Tricoterie et qui ont ri aux blagues des nombreuses humoristes présentes. Une programmation 100% féminine pour soutenir l’ouverture en septembre dernier du Centre de jour pour fxmmes sans abri Circé de L’Ilot.

Merci à Fanny Ruwet, humoriste belge en tournée actuellement à Bruxelles et dans toute la France, pour l'animation de la soirée et son soutien sans faille, et aux autres standupeuses Serine Ayari, Sarah Lélé, Ilona, Marine Sergent, Oriane Garcia et Clémence Daubelcour pour leurs spectacles incroyables ! Et merci à toutes et à tous pour votre présence et votre soutien envers la reconnaissance du sans-abrisme au féminin. Pour elles. Pour toutes ces fxmmes sans abri qui passent la porte de Circé de L’Ilot.

SOS : SOCIAL SECTOR OUT OF SERVICE CRISE DU SANS-ABRISME À BRUXELLES : L’APPEL À L’AIDE D’UN SECTEUR ÉPUISÉ 1024 576 L'Ilot

SOS : SOCIAL SECTOR OUT OF SERVICE CRISE DU SANS-ABRISME À BRUXELLES : L’APPEL À L’AIDE D’UN SECTEUR ÉPUISÉ

Pour la première fois depuis les cinq dernières années marquées par une série de crises à répétition, les travailleurs et travailleuses des secteurs de l’aide et de l’accompagnement des personnes sans-abri et mal logées observeront une heure symbolique d’arrêt de travail ce mercredi 13 mars.

Cette action vise à attirer l'attention sur la situation critique du sans-abrisme à Bruxelles ainsi que les défis considérables auxquels sont confrontés les travailleur.se.s de ce secteur, et à pousser les autorités à prendre des mesures urgentes.

Dans un contexte où 2.144.000 de Belges, soit 18,7% de la population, risquent la pauvreté ou l'exclusion sociale selon Statbel, il est impératif d'agir. À Bruxelles, ce chiffre s'élève à 415.000 personnes, soit 34% de la population, parmi lesquelles plus de 7.000 sont sans-abri ou mal logées,en augmentation de près de 20% en deux ans selon les chiffres de Bruss’help en octobre 2022.

Cette situation alarmante est exacerbée par une augmentation constante du nombre de personnes faisant appel aux services d'aide et d'accompagnement. De ce fait et depuis plusieurs années déjà, le secteur se trouve face à une saturation des dispositifs d’accueil
existant, malgré l’augmentation des places à disposition, ce qui aggrave finalement la précarisation de la population et met en péril les personnes non-accueillies.

Revendications et propositions

Dans ce contexte, le secteur tire la sonnette d'alarme et interpelle le Premier Ministre, Alexander De Croo, et le Ministre-Président bruxellois, Rudi Vervoort. Il avance quatre constats alarmants de mise sous haute tension des lignes d'aide et propose des solutions concrètes pour sortir de cette impasse. Parmi ces constats, on observe une (sur)saturation des dispositifs d'accueil, où la demande dépasse largement la capacité d'accueil disponible. Celle-ci entraîne une mise en concurrence des publics, qui elle-même met également en péril le principe d'inconditionnalité, forçant les équipes à faire face à des choix impossibles entre différents publics, faute de place suffisante. Amplifiée par la situation de crise et l’absence de perspectives de réinsertion durable encore possible à offrir aux personnes, une augmentation des tensions et des violences est vécue au sein des structures d'aide et d'hébergement. Face à tout cela, les équipes de terrains s’épuisent, confrontées à des défis incessants et à des ressources limitées, aggravant encore davantage la situation.

Dans ce contexte, le secteur tire la sonnette d’alarme en amenant des solutions. Les propositions visent à renforcer la prévention de la perte de logement ainsi que les portes d'entrée et les solutions de sortie du système d'aide, et ceci afin de garantir un accueil digne pour tous les publics sans condition de statut administratif. Par ailleurs, le secteur attire l’attention sur la nécessité de renforcer le rôle de planification stratégique pour prévenir les crises et de valoriser le personnel du secteur social-santé.

Action

Bien plus qu'une simple manifestation, cette action constitue une déclaration collective d'urgence sociale. Pour cette mobilisation sans précédent, les services du secteur interrompent temporairement leurs opérations habituelles avec un arrêt de travail généralisé de 11h à midi, un moment symbolique pour marquer une pause au sein d’équipes travaillant toute l’année à flux tendu, été comme hiver. Durant cette heure, les services seront suspendus afin de mettre en évidence les défis auxquels sont confrontés les secteurs de l'accueil et de l'accompagnement des publics en grande précarité.

En lançant ce SOS, le secteur de l’aide demande non seulement des changements immédiats mais aussi un engagement à long terme pour résoudre les problèmes structurels sous-jacents au sans-abrisme. Ils mettent en avant l'importance cruciale d’une planification stratégique adaptée pour construire un avenir où chacun et chacune a le droit à un logement décent, à la dignité, et à des services sociaux accessibles.

L-Slam pour Circé de L’Ilot 1024 576 L'Ilot

L-Slam pour Circé de L’Ilot

Ce 26 janvier, les voix des slameur.euses du collectif L-Slam ont résonné très fort à La Tricoterie : des récits puissants et remplis d’émotions pour visibiliser le sort des femmes sans chez-soi.

Merci à Lisette Lombé, poétesse nationale et marraine du Centre Circé de L’Ilot et aux autres slameur.euses incroyables Biche de Ville Mel Moya Camille Coomans et Christelle Niyotwizera pour leur confiance.
Merci à de Cindy Vandermeulen, fondatrice de Courgette_éditions pour l’animation de la soirée. Merci à Tessy Oudèna de nous avoir partagé quelques bribes de son récit « Mon nom de rue est personne ». Et merci à vous toutes et tous pour votre présence et pour votre soutien.
Les revendications clés du secteur bruxellois d’aide aux personnes sans abri en vue des élections 2024 1024 576 L'Ilot

Les revendications clés du secteur bruxellois d’aide aux personnes sans abri en vue des élections 2024

Face à l’augmentation du nombre de personnes sans abri et mal logées en Région de Bruxelles-Capitale et à la complexification des problématiques qu’elles rencontrent, des associations du secteur de l’aide aux personnes sans abri ainsi que les deux fédérations représentatives du secteur ont décidé d’unir leurs forces afin de communiquer de manière commune sur les actions prioritaires à mettre en place afin de lutter contre le sans-abrisme et le mal-logement à Bruxelles.

En effet, le 9 juin 2024 se dérouleront des élections cruciales qui éliront nos représentants politiques pour les 5 prochaines années au niveau régional, fédéral et européen. Il ne suffit plus de gérer la problématique du sans-abrisme mais de véritablement agir afin de lutter contre cette forme de précarité la plus extrême. 

Afin que nos décideurs politiques fassent de cette lutte une priorité et agissent de manière concrète et efficace, nous avons besoin de vous pour nous aider à porter ces messages. Alors n’hésitez plus, prenez connaissance de nos dix priorités, partagez-les sur les réseaux sociaux, débattez-en avec vos proches et interpellez vos élus !

Crise du logement

Aujourd’hui à Bruxelles, si votre seul revenu est le RIS (revenu d’intégration social du CPAS) il n’est financièrement pas possible de se payer un logement sur le marché privé de la location.  Le RIS pour un isolé est de 1263 euros par mois, alors que le prix moyen d’un studio à Bruxelles a maintenant dépassé les 800€ par mois et celui d’un appartement les 1159€ par mois (chiffres Federia 2023). Les logements sociaux étant saturés (minimum 8 ans d’attente, le double si vous êtes une famille nombreuse), la perte de logement signifie donc souvent le début du sans-abrisme. Ce n’était pas le cas, ou en tout cas pas aussi fort, il y a 10 ans. De la même manière, une fois devenu sans-abri, sortir de la rue est un casse-tête : nos services sont démunis lorsqu’ils accompagnent des personnes en recherche de logement.   

Face à ce constat, L’Ilot a choisi de faire plus en matière de logement. Avec d’autres, nous avons imaginé la Cellule Création et Captation de logement (CCL) qui vise justement à faire passer des biens du privé vers le logement social afin d’y loger des personnes sans abri. Pour compléter cet effort, nous avons participé à la création de la coopérative Fairground qui vise à sortir du marché spéculatif un maximum de l’immobilier bruxellois. Le but est de le protéger de la spéculation immobilière. Malgré des succès incontestables, nous ne nous battons pas à armes égales face à une situation du logement à Bruxelles qui se détériore toujours plus au dépend des plus précaires.

Nous avons donc besoin que le prochain gouvernement attaque ce problème à bras le corps. Si la protection des locataires ne s’améliore pas, nous verrons les chiffres du sans-abrisme à Bruxelles continuer à augmenter de manière inquiétante. C’est un autre choix de société que nous appelons de nos vœux. Cela implique, parmi d’autres choses, de : 

  • Augmenter l’offre de logement social sur Bruxelles 
  • Donner plus de moyens aux services chargés de la prévention des expulsions 
  • Faire des jugements d’expulsion par défaut (en l’absence des concernés) l’exception 
  • Lutter davantage contre la spéculation immobilière : un logement est un droit avant d’être un bien d’investissement 
  • … et beaucoup d’autres propositions encore comme celles développées par le RBDH (Rassemblement Bruxellois du Droit à l’Habitat) qui rassemble 50 organisations dont L’Ilot.

Détresse psychique et usage de drogues

Les crises successives ont démultiplié les situations de détresse psychique et les dommages liés à l’usage de drogues. Les services d’aide aux personnes sans abri sont confrontés à une explosion des problématiques de santé mentale et d'assuétudes. Le plus souvent sans avoir les moyens ou l’expertise pour y faire face. Pour y remédier, nous militons pour un renforcement du secteur de la santé mentale et exigeons une politique publique ambitieuse en matière de réduction des risques liés à l'usage de drogues.

Difficultés d’accès aux droits sociaux

En Belgique, l’accès à certains droits sociaux tels que la mutuelle, le CPAS sont indissociables de l’accès à un logement. Actuellement, des centaines de personnes n’ont pas accès aux droits de base en raison d’une absence de logement ou tout simplement d’adresse. Le secteur social demande depuis des années de dissocier les droits des personnes de leur adresse, d'abroger le statut de cohabitant, de faciliter l’accès à une adresse de référence et de maintenir les guichets physiques des services. Ces changements sont à notre portée, rendons les possibles.

Crise de l'accueil

Le droit international impose aux Etats d’héberger les personnes qui demandent l’asile pendant la durée de la procédure. La Belgique s’était toujours acquittée de ce devoir jusqu’à cette législature durant laquelle le gouvernement fédéral n’a plus jugé prioritaire de respecter le cadre légal sur cette question. Résultat, des milliers de demandeurs et demandeuses d’asile sont laissées à la rue. C’est évidemment la Région bruxelloise qui concentre l’écrasante majorité de cette population. Dans la capitale, des milliers de nouvelles personnes sans abri s’ajoutent ainsi aux milliers préexistantes dans un contexte où les services bruxellois du secteur sont déjà largement saturés. La Belgique a été condamnée plusieurs fois à l’Europe et 8.800 fois par la justice belge sur cette question sans que cela ne change réellement l’attitude du gouvernement fédéral. Cette situation ne peut plus durer. Nous voulons un accueil digne pour toutes et tous.

Sans papiers, sans droits, sans abri

Aujourd’hui, parmi le public sans abri accueilli à Bruxelles dans les centres du Samusocial, 70 % sont des personnes sans papiers ou sans titre de séjour valable. Notamment des personnes âgées, des personnes malades, des femmes victimes de violences conjugales / intrafamiliales ayant dû fuir leur foyer…Pour protéger les plus vulnérables et sortir de l’impasse opérationnelle actuelle, il faut que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités. Le statu quo n’est plus tenable, des solutions existent  !  Voir notamment la campagne du Samusocial et de 22 autres organisations

Sortie d’institution →  entrée en rue ?

« Aucune sortie d’institution (aide à la jeunesse, prison, hôpital, …) ne doit se faire sans offre de logement. » Cette proposition fait partie d'un texte signé par tous les pays européens à Lisbonne en 2021. En Belgique, rien n'a été mis en place pour y parvenir : les personnes sortent de prison sans accompagnement, amenant une importante part d’entre elles à se retrouver sans logement. C'est aussi le cas de l'aide à la jeunesse qui, une fois leur majorité atteinte, peine à accompagner suffisamment les jeunes : 25 % des jeunes en errances sortent d'institutions d'aide à la jeunesse. Nous refusons qu'une sortie d'institution soit une entrée en rue.

Public pluriel, réponse unique ?

Plus d’une personne sur dix recensée sans chez-soi est mineure, une sur cinq est une femme et une sur cinq est âgée de 18 à 25 ans. Des jeunes, des femmes, des personnes victimes de violences intra-familiales, des personnes LGBTQIA+, etc. À chaque personne son histoire et ses besoins spécifiques, le secteur doit pouvoir y répondre en offrant des solutions adaptées à tou.te.s. À cette fin, un soutien est nécessaire à la spécialisation et à la formation des structures.

Des services saturés

Face à l’augmentation alarmante du nombre de personnes sans chez-soi en Région de Bruxelles-Capitale, les structures d’accueil sont saturées et les équipes de terrain toujours plus sollicitées. Les 7134 personnes sans chez-soi recensées lors du dénombrement effectué par Bruss’help en 2022 masquent une diversité des profils cumulant parfois les problématiques (santé mentale, assuétudes…). Aujourd’hui, l’accueil et l’accompagnement de ces publics spécifiques nécessitent un renforcement des équipes, notamment par des compétences pluridisciplinaires non prévues par le cadre légal en vigueur.

Personnel à bout de souffle

D’année en année, le secteur de l’aide aux personnes sans abri voit ses obligations croître afin de compenser les guichets qui se ferment, la crise du logement, la saturation des services d’aide en santé mentale et physique, etc. Face à ce tsunami, le sens au travail s’abîme. Aujourd’hui, le métier de travailleur·se social·e est en pénurie et les équipes de notre secteur font face à des conditions de travail de plus en plus dures. Afin de garantir une aide psycho-médico-sociale de qualité, il faut revaloriser le travail social grâce à des hausses salariales ainsi qu’une diminution de la pénibilité de leur travail.

Coordonner les efforts

La fin du sans-abrisme et du mal logement ne peut se réaliser qu’en s’attaquant de manière structurelle aux causes et en actionnant l’ensemble des leviers vers une insertion durable. Les compétences pour s’y atteler (Logement, Action sociale, Migration, Santé, etc.) étant réparties entre plusieurs niveaux de pouvoirs (fédéral, régional, communautaire...), des coordinations et des concertations doivent être mises en place avec les acteurs de terrain et les personnes concernées afin de créer un seul et même plan d’actions concret pour mettre fin au sans-abrisme.

Un incendie impacte le site de L’Ilot à Marchienne-au-Pont 1024 576 L'Ilot

Un incendie impacte le site de L’Ilot à Marchienne-au-Pont

Dans la nuit de ce samedi 9 au dimanche 10 décembre, un incendie a ravagé le hangar de stockage de la Recyclerie Marchienne-au-Pont et les quelque 15m3 de dons qui y étaient stockés. Aucune victime n’est heureusement à déplorer.

Coup dur pour les activités de L’Ilot. Ce week-end, un incendie a détruit l’un de nos entrepôts, indispensables au bon fonctionnement des activités commerciales de la Recyclerie.

Heureusement, l’intervention rapide des pompiers a permis au feu de ne pas se propager à l’ensemble du site et au voisinage.

Cela reste une difficile épreuve pour nos équipes de la Recyclerie, comme pour celles de la Maison d’accueil pour hommes (13 lits) attenante.  

Si l’incendie n’a pas directement touché ni le bâtiment abritant la Maison d’accueil ni la Recyclerie, elle contraint cette dernière à fonctionner au ralenti jusqu’à nouvel ordre. Et la prive d’un important espace de stockage, nécessaire à son bon fonctionnement quotidien.

De fait, privé de ce dernier, la Recyclerie va devoir temporairement revoir son organisation : aucune collecte ni réception de dons matériels n’est actuellement possible. En espérant pouvoir rapidement envisager la reconstruction de l’espace détruit. Le magasin devrait, quant à lui, ouvrir comme prévu ce mercredi.   

Un an et demi après l’incendie qui avait impacté plus durement encore la maison d’accueil de Jumet, c’est un deuxième chantier d’importance qui vient chambouler les activités de L’Ilot.

L’horreur : le quotidien des femmes sans abri 1024 576 L'Ilot

L’horreur : le quotidien des femmes sans abri

Jessica* a fui un mari violent pour se réfugier dans notre maison d'accueil pour femmes.
Photo : © Layla Aerts

La journée du 25 novembre est dédiée dans le monde entier à la lutte contre toutes les formes de violences à l'égard des femmes. Bientôt trois mois après l’ouverture par L’Ilot du premier Centre de jour pour femmes sans abri à Bruxelles (Circé de L’Ilot), cette journée résonne encore un peu plus aux oreilles des équipes et des usagères de notre association.

Comme nous l’avions craint, les situations des celles fréquentant ce nouveau dispositif (un peu plus de 80 à ce jour) sont assez terrifiantes : des femmes particulièrement vulnérables et demandant des accompagnements les plus lourds arrivent en masse et osent désormais pousser les portes d’un centre où elles sentent qu’elles seront enfin entendues et correctement accompagnées.

Si
l’étude-action "Sans-abrisme au féminin : sortir de l'invisibilité" que nous avions menée il y a deux ans nous avait permis d’anticiper le type de situations que l’équipe aurait à gérer une fois le centre ouvert, nous avons-nous-mêmes été surpris·es par le niveau d’horreur et de gravité de ces situations et par le caractère quasi systématique de ce que les femmes vivant en rue subissent en termes de violences physiques, sexuelles et psychologiques.

Vu ce niveau de gravité et d’horreur, chacune de ces situations nécessite un accompagnement individuel et intensif de la part de notre équipe. Pendant ce temps, des dizaines d’autres femmes attendent leur tour pour bénéficier d’un accompagnement psychosocial de la part de l’équipe. Malgré la réelle volonté des autorités publiques de soutenir et financer ce projet, cet état de fait démontre que le cadre de financement tel que prévu pour un tel dispositif est déjà insuffisant.

Sonia* a vécu l'enfer

Sonia* fréquente régulièrement les services de L'Ilot. Comme toutes les femmes sans abri, elle a connu un parcours de violences multiples. Sa reconstruction est difficile, tant les traumatismes subis sont multiples.

Aujourd’hui, ce cadre de financement public est en effet le même pour tous les centres de jour, quel que soit le seuil d’accès et le type de public accueilli. Malheureusement, les situations évoquées ci-dessus ne peuvent pas être correctement accompagnées avec un tel cadre de financement.

En conclusion et seulement trois mois après l’ouverture du centre, l’équipe pourtant extrêmement engagée est déjà à genoux et nous savons que ces travailleuses ne pourront pas tenir sans un renfort rapide de personnel.
Or, le constat d’indispensabilité de structures spécialisées pour ce public spécifique est désormais implacable. C’est pourquoi nous profitons de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes pour rappeler la nécessité de financer dignement les aides apportées aux femmes sans abri ou en risque de sans-abrisme.

L'interview de Katima, usagère du Centre Circé de L'Ilot.