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La rue tue : 30 ans d’espérance de vie en moins 1024 576 L'Ilot

La rue tue : 30 ans d’espérance de vie en moins

En Belgique, l’espérance de vie des personnes sans abri est de seulement 49 ans, contre plus de 80 ans pour la population générale. Ce chiffre glaçant illustre l’impact dévastateur de la vie dans la rue. Vivre sans chez-soi, c’est affronter chaque jour le froid, la faim, les maladies et les agressions, dans une bataille incessante pour la survie. Les personnes sans abri ont un risque de mortalité 6,5 fois plus élevé que le reste de la population. Une personne sur trois souffre de maladies psychiatriques sévères, et un tiers est touché par des addictions.

Cette réalité brutale ne peut plus être ignorée : en 2023, plus de 80 personnes sont mortes dans la rue à Bruxelles, soit le double des chiffres de 2009. Les femmes sans abri ont une espérance de vie encore plus basse avec une moyenne de 46 ans. Environ deux tiers d'entre elles meurent de maladies ou des suites d’agressions, souvent dans l’indifférence générale.

Comment, dans un pays comme le nôtre, pouvons-nous encore tolérer cette situation en 2024 ? Ces chiffres sont le reflet brutal d’une société qui abandonne les plus vulnérables à leur propre sort.

Chaque jour, L'Ilot se mobilise pour éviter ces drames. Mais les besoins sont immenses. Agir maintenant, c'est refuser de laisser la rue devenir un endroit sans droits, ni protection.

Un petit expresso sans sucre 1024 576 L'Ilot

Un petit expresso sans sucre

©Abdel de Bruxelles et Alexandre de Moté

Un petit expresso sans sucre est bien plus qu'une bande dessinée : c'est une porte d'entrée vers les réalités souvent invisibles des travailleur∙euses précaires sans-chez-soi. À travers le personnage de Steph’, un indépendant ruiné qui tente de cacher à son entourage qu'il vit dans sa camionnette, l'histoire met en lumière l'insécurité de l'emploi, la perte de logement et l’érosion progressive des droits.

Pourquoi acheter cette BD ?

  • Un récit poignant : l'histoire de Steph' illustre des situations réelles rencontrées par des milliers de personnes accompagnées par L’Ilot.
  • Un impact concret : chaque vente renforce nos actions pour mettre fin au sans-abrisme.
  • Un cadeau qui fait sens : offrir Un petit expresso sans sucre pour les fêtes est un geste original et engagé. Sensibilisez vos proches au sans-abrisme en leur offrant notre BD !

Passez à l'action !

Chaque achat, chaque geste compte. Ensemble, faisons la différence pour celles et ceux qui en ont le plus besoin. En savoir plus sur la mission de l’Ilot.

Une réalité tangible

Les équipes de nos maisons d'accueil en témoignent quotidiennement : le nombre de personnes ayant un revenu mais qui ne peuvent pas assumer un loyer, a fortiori à Bruxelles, est en constante augmentation. Et la situation ne risque pas d'aller en s'améliorant : au moment où les prix de l'immobilier ne cessent de grimper, les mécanismes régissant l'aide sociale ont tendance à s'atrophier, voire risquent la paralysie complète quand l'on observe la droitisation du paysage politique belge.

En effet, selon Stabel, ce sont plus de deux millions de Belges, soit 18 % de la population, qui courent un risque de pauvreté ou d'exclusion sociale. « J'ai pris ma retraite il y a trois ans. Mais je dois continuer à travailler parce que ma pension ne couvre même pas le loyer. »

« Les propriétaires demandent parfois jusqu'à trois mois de loyer en avance. C'est impossible pour moi. Même avec un salaire régulier... », « J'ai un travail mais je loge chez mes parents car je ne peux pas assumer seul un loyer. » Des témoignages de la même veine, nous en avons compilé des dizaines ces derniers mois. Nous devions réagir.

Sensibiliser en BD

S'épuiser quotidiennement au service d'un emploi précaire et peu rémunérateur est une réalité qui touche de plus en plus de personnes. Vous avez sûrement des exemples dans votre entourage. Ce qui est cependant moins tangible, c'est l'extrême difficulté de la (sur)vie en rue quand on se tue à la tâche sans pouvoir rembourser ses dettes.

C'est pour cette raison que nous avons décidé de travailler avec deux auteurs de bandes dessinés renommés, Abdel de Bruxelles (dessinateur) et Alexandre de Moté (scénariste) pour réaliser un album dépeignant cette horrible réalité : la boîte de Stéphane, menuisier, a fait faillite pendant le Covid. Acculé par les dettes, il se retrouve sans logement, à devoir vivre dans sa camionnette. Trop honteux de sa situation pour en parler à ses proches, il se débat comme il peut pour s'en sortir, mais la chute est inéluctable...

Les caractéristiques de l'album

  • Scénariste : Alexandre de Moté
  • Dessinateur : Abdel de Bruxelles
  • 32 pages
  • Couverture souple cartonnée
  • Prix de vente : 18 €
  • + d'infos : presse@ilot.be

Envie d'aider plus concrètement ?

Il vous est également possible d’agir avec un don pour nous soutenir dans des actions concrètes. Découvrez ici comment votre don nous aide à garantir la continuité de nos services car c’est bien grâce à vous que nous pouvons aider nos prochains.

Chaque don compte, agissez maintenant !

Évènement – Going Home au Théâtre de Poche 1024 576 L'Ilot

Évènement – Going Home au Théâtre de Poche

L’Ilot s’engage dans la lutte contre le sans-abrisme en œuvrant pour l’autonomie et la justice sociale.

À ce titre, nous sommes honoré∙es de collaborer avec le Théâtre de Poche pour une soirée spéciale, le jeudi 30 janvier prochain, dédiée à la dernière représentation de Going Home. Les bénéfices de cet événement seront entièrement reversés à L’Ilot.

Going Home est une plongée au cœur de l’histoire bouleversante de « Michalak l’éthiopien », incarné par l’extraordinaire Dorcy Rugamba. Ce récit d’exil, d’identité et de résilience, qui nous emmène de Salzbourg à Addis-Abeba, entre espoirs et désillusions, résonne profondément avec les valeurs de L’Ilot. Comme Michalak, les personnes qui fréquentent nos services traversent des épreuves aussi complexes que traumatisantes.

Accompagnée par une musique puissante et des visuels immersifs, la pièce est une ode à la compréhension et à la solidarité. Rejoignez-nous pour une soirée mémorable, à la fois artistique et engagée.

Infos pratiques

  • Quand ? Le jeudi 30 janvier 2025 de 19h30 à 20h30
  • Où ? Au Théâtre de Poche
  • Prix ? Prix standard : 30 euros / Prix de soutien : 100 euros
Les équipes de L'Ilot manifestent pour le secteur non-marchand
Trois de nos services risquent de disparaître ! 1024 576 L'Ilot

Trois de nos services risquent de disparaître !

Trois services vitaux de l'Ilot aident des centaines de personnes sans abri à retrouver un logement et une vie digne. Ils sont aujourd'hui menacés de disparition, faute de financements publics. Focus sur leur apport essentiel dans notre combat contre le sans-abrisme à Bruxelles.

L’an passé déjà, l’incertitude financière menaçait le fonctionnement de nos Centres de jour. Aujourd’hui, ces difficultés persistent… et même empirent. Les élections fédérales et régionales ont rendu leur verdict sans appel. Face aux craintes de coupes budgétaires, c’est tout le secteur non marchand qui tremble.

Des services sans financement pérenne

Le fonctionnement et le financement de trois services vitaux (la CCL, ISSUE et le SIL) de l’Ilot sont désormais en danger. Ces services mutualisés ne bénéficient pas d’agréments et n’ont donc pas de financement pérenne. Ils ne peuvent pourtant pas disparaître : leur soutien est essentiel pour les femmes, hommes et enfants sans chez-soi.

La CCL pour un logement durable

La CCL (cellule Captation et Création de Logements) apporte au secteur sans-abri des solutions de logements. Elle convainc notamment des investisseurs et investisseuses privées à mettre leurs biens à disposition des personnes en situation précaire. La CCL travaille pour et avec une trentaine de services bruxellois. Depuis sa création en 2016 et grâce à son travail acharné, ce sont plus de 900 personnes qui ont pu sortir de la rue et retrouver un logement digne et durable.

ISSUE : débloquer des logements temporaires

Le projet ISSUE propose quant à lui des logements individuels temporaires dans des bâtiments inoccupés. Depuis sa création en 2020, 110 personnes ont été accompagnées par le service sur 7 sites différents, totalisant 50 logements individuels.

Le SIL, une aide à la mise en logement

Avoir un logement, c’est une chose. Le meubler en est une autre. C’est là qu’intervient le SIL, le Service d’Installation en Logement. Il récupère du mobilier auprès de particuliers et le propose gratuitement aux personnes sans-chez-soi sur le point d’emménager. Il apporte également une aide précieuse au moment du déménagement. Le SIL répond à des centaines de demandes chaque année, provenant de tout le secteur sans-abri bruxellois.

Un soutien nécessaire

Sans la CCL, ISSUE et le SIL, notre capacité à fournir des services vitaux à toutes les personnes en demande d’un logement serait clairement réduite. L’impact des coupes budgétaires sur celles et ceux que nous accompagnons chaque jour serait catastrophique. Le témoignage de Véronique (prénom d'emprunt), travailleuse du secteur :

« Ça a été une libération, parce qu’auparavant on organisait nous-mêmes des déménagements mais sans le service du SIL. J’ai vraiment connu le fait d’emménager des personnes avec un matelas, et qui restent parfois durant plusieurs mois avec juste le matelas le temps d’économiser et de pouvoir acheter des meubles. On ne réalise pas à quel point c’est un service précieux. »

Il est primordial d’éviter que l’instabilité politique ne prive l’Ilot des ressources nécessaires à son travail d’innovation sociale. Nous faire un don, c’est aider directement et concrètement les personnes qui n’ont plus de chez-soi. Chaque contribution permet à une famille, à une personne isolée, de retrouver un logement temporaire ou durable. Ce que vous donnez aujourd'hui peut changer leur vie demain.

Retour sur notre soirée avec Zidani et La Ligue Belge d’Impro 1024 576 L'Ilot

Retour sur notre soirée avec Zidani et La Ligue Belge d’Impro

Ce mercredi 13 novembre, vous étiez près de 150 à la Tricoterie pour soutenir en rigolant L'Ilot et la lutte contre le sans-abrisme.

Un immense merci à Zidani et La Ligue d’Improvisation Belge Professionnelle d’avoir contribué à faire de cette soirée un succès. Et encore un grand merci aux étudiant·es de l'Haute école ISFSC pour l'organisation et sans qui cette soirée n’aurait été possible ! On remet ça bientôt ?

25 novembre : luttons contre les violences faites aux femmes 1024 576 L'Ilot

25 novembre : luttons contre les violences faites aux femmes

La journée du 25 novembre est dédiée dans le monde entier à la lutte contre toutes les formes de violences à l'égard des femmes. Et cette année encore, L'Ilot prendra part à la manifestation organisée par MIRABAL ce dimanche 24 novembre à 14h. Une journée symbolique pour notre association.

La rue : un monde de violences multiples pour les femmes

Un an après l'ouverture de Circé de L'Ilot, notre Centre de jour pour femmes sans abri, cette Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes continue à résonner pour notre association. À Bruxelles, en 15 ans, le nombre de personnes sans abri a quadruplé. Selon le dernier dénombrement réalisé en 2022 par Bruss'Help, plus de 7000 personnes sont sans abri dans la capitale, et parmi elles, au moins 1 sur 5 serait une femme.

C’est un fait : la rue est un monde de violences multiples pour les femmes, en particulier de violences sexuelles, et c'est ce que nous rapportent aujourd'hui la quasi majorité des femmes fréquentant Circé de L'Ilot. Des femmes invisibilisées pour qui l'offre de services n'était pas adaptée en l'absence d'un Centre d’accueil spécifique réservé aux femmes jusqu'à l'ouverture de Circé de L'Ilot. C’est ce qui est ressorti notamment de notre étude-action sortie en 2022.

Aujourd’hui, brisons ce silence ensemble. La violence sous toutes ses formes n'a pas sa place dans notre société. En cette journée du 25 novembre, rejoins-nous pour dire STOP aux violences. Ensemble, nous pouvons #BriserLeSilence.

Nos solutions

Un moment de répit en Centre d'accueil de jour

D'une part, en septembre 2023, L'Ilot a inauguré Circé de L'Ilot, le premier Centre de jour par et pour les femmes sans abri à Bruxelles. Ce centre, géré par une équipe 100 % féminine et formée aux spécificités liées au genre, propose des services de première nécessité tels que des petits déjeuner, des repas du midi, des douches, une laverie, des consignes et un espace de repos. Résolument féministe et fondé sur les valeurs de communauté, inclusion et émancipation, Circé de L’Ilot offre un cadre sûr et respectueux pour accompagner les femmes en situation de sans-chez-soirisme. Le centre est ouvert 5 jours/7 : mardi de 8h30 à 13h30, mercredi et jeudi de 8h30 à 17h, samedi et dimanche de 8h30 à 16h.

Un hébergement temporaire en Maison d'accueil

D'autre part, L'Ilot propose également aux femmes sans abri de séjourner dans notre Maison d'accueil pour femmes et familles à Saint-Gilles, lʼune de nos quatre maisons dʼaccueil à Bruxelles et en Wallonie pour qu'elles puissent se reconstruire, de se stabiliser et de faire le point sur sa situation avant dʼenvisager à nouveau un projet dʼavenir.

Photo : ©Layla Aerts

Participez aux 20 km de Bruxelles 2025 avec L’Ilot ! 1024 576 L'Ilot

Participez aux 20 km de Bruxelles 2025 avec L’Ilot !

Cette année, les 20 km de Bruxelles ont lieu le dimanche 25 mai. Vous comptez y participer ? Courez au profit de L'Ilot et aidez-nous à lutter durablement contre le sans-abrisme !

Les inscriptions aux 20 km de Bruxelles avec L'Ilot sont ouvertes !

Depuis plus de 40 ans, les 20 km de Bruxelles réunissent chaque année près de 40 000 participants et participantes ! Un événement incontournable pour les sportives et sportifs en quête de défis !

Cette année encore, L'Ilot participe aux 20 km de Bruxelles en créant une équipe de coureurs et de coureuses. Mais également de marcheurs et de marcheuses. Et rejoindre l'équipe de L'Ilot pour la somme de 50 € vous offre de nombreux avantages à découvrir ci-dessous.

Pourquoi courir avec L'Ilot ?
  • En payant 50 € pour vous inscrire, vous participez uniquement aux frais d'inscription aux 20 km de Bruxelles et à l'organisation le jour-j prise en main par L'Ilot.
  • Grâce à votre collecte d'un minimum de 55 € par personne (obligatoire), vous soutenez nos actions aux côtés des personnes sans chez-soi et mal-logées.
  • Vous ne vous occupez de rien : nous prenons en charge toutes les démarches auprès des organisateurs.
  • Vous bénéficiez sur notre stand d’un vestiaire sécurisé où laisser vos affaires.
  • Vous recevez un maillot original aux couleurs de notre association.
  • Vous vous délecterez d'un brunch sacré-salé + verre(s) de l’amitié en fin de course, concoctés par Les Cuisines de L'Ilot. 
Vous désirez participer en groupe ou avec votre entreprise ? Rien de plus facile !
  • Frais d’inscription : 50 € par coureur.euse (couvrant uniquement l'inscription aux 20 km de Bruxelles et les frais d'organisation engagés par L'Ilot).
  • Votre entreprise lance ensuite une collecte avec un minimum de 55 € obligatoire à atteindre par coureur.euse (par exemple : 10 coureur.euses = 550 € de collecte). C’est via votre collecte que vous pourrez réellement nous soutenir dans nos actions.
  • Vivez une expérience inédite de Team Building, alliant sport et moments de partage dans un cadre festif ! Tout est pris en charge : inscriptions au 20 km, remise des dossards, brunch sucré-salé après la course, vestiaire sécurisé à disposition... Un défi accessible à toutes les conditions physiques et une vraie expérience de cohésion d’équipe.

Pour vous inscrire en tant que groupe / entreprise et pour toutes questions, veuillez contacter Martin Grimberghs :
m.grimberghs@ilot.be - 0487/22.32.86

Des questions ? Contactez Martin Grimberghs : m.grimberghs@ilot.be | 0487/22.32.86

Kart #9 Temps plein, poches vides | Des fins de mois impossibles malgré un emploi : témoignages 1024 576 L'Ilot

Kart #9 Temps plein, poches vides | Des fins de mois impossibles malgré un emploi : témoignages

En Belgique, de plus en plus de travailleurs peinent à boucler leurs fins de mois, malgré un emploi à temps plein. Pour beaucoup, les salaires ne suivent pas l’augmentation constante des loyers. Suite à la sortie de notre nouvelle publication sur les travailleurs et travailleuses précaires, nous avons récolté plusieurs témoignages autour de nous, que ce soit à L’Ilot ou dans notre entourage, concernant la thématique du travail précaire. Tous et toutes témoignent d’un même constat : travailler ne suffit plus pour vivre décemment.

Sylvia*, 36 ans, travailleuse sociale

« On m’a souvent parlé de la règle des 30%. Une règle selon laquelle le loyer d’un appartement ne doit pas dépasser 30% des revenus d’un ménage. Je suis travailleuse sociale, mon conjoint travaille à temps plein lui aussi. Nous avons cherché pendant deux ans à nous loger à Bruxelles en tenant compte de cet adage des 30%. Force est de constater que c’est devenu impossible. Aujourd’hui pour se loger, il faut se mettre en danger financièrement. »

Zakaria*, 51 ans, père de 3 enfants

« C’est devenu impossible en 2024 de vivre convenablement de ses revenus. Avant mes quelques économies me permettaient parfois de partir en vacances, de faire l’un ou l’autre cadeau à mes enfants ou à mes proches. Aujourd’hui, elles m’autorisent tout juste à régler mes factures et à faire face à l’un ou l’autre imprévus. Je suis en permanence sur la corde. »

Blandine*, 24 ans, jeune travailleuse

« J’ai 24 ans, je travaille à plein temps, mais ça ne change rien : avec les garanties locatives de plus en plus élevées, aucun propriétaire ne veut de moi, même avec un emploi à plein temps. Les propriétaires demandent des montants incroyables, parfois jusqu’à trois mois de loyer en avance, juste pour accepter de me louer un appartement. C’est impossible pour moi, même avec un salaire régulier. J’essaie de montrer que je suis sérieuse, que je travaille et que je peux payer, mais c’est jamais suffisant pour eux. Je me retrouve à rester chez des amis ou à chercher des logements précaires parce que je ne peux jamais réunir ces garanties exorbitantes. C’est vraiment décourageant de se dire que, malgré mon travail, je ne peux même pas accéder à un logement stable. »

Jean-Pierre*, 70 ans, travailleur à la retraite

« J’ai pris ma retraite il y a trois ans, mais au lieu de me reposer, je dois continuer à travailler parce que ma pension ne couvre même pas le loyer. Je pensais pouvoir enfin souffler après une vie de boulot, mais entre les loyers qui explosent et les factures qui tombent chaque mois, je n’arrive pas à m’en sortir. C’est épuisant, je me demande souvent quand je pourrai vraiment profiter de ma retraite, ou si ce moment viendra un jour. »

Mariam*, 31 ans, travailleuse à plein temps

« Malgré mon salaire, le loyer engloutit plus de la moitié de ce que je gagne, et chaque mois, je me retrouve à devoir choisir entre payer mon loyer à temps ou me nourrir correctement. Même en travaillant à plein temps, j’ai l’impression que ce n’est jamais suffisant pour vivre décemment. Les factures s'accumulent, tout devient plus cher, mais mon salaire, lui, ne bouge pas. Ce n’est pas normal de travailler autant et de ne pas pouvoir boucler ses fins de mois. On bosse dur, mais on survit à peine. »

Moussa*, 19 ans, personne sans papiers

« Sans papiers, je galère déjà à trouver du travail, mais quand j’en trouve, c’est souvent pour des salaires de misère parce que certains abusent de ma situation. À la fin du mois, impossible de payer mon loyer correctement. Et en plus, je fais face au racisme : les propriétaires et les employeurs me ferment la porte juste à cause de mes origines. J’ai l’impression d’être coincé dans une double précarité, celle de ne pas avoir de papiers et celle d’être jugé sur qui je suis. »

Et vous ? Comment faites-vous face à cette situation ? Est-ce que votre travail vous permet de vivre de vos revenus ? Quel est le % de votre salaire que vous mettez dans votre loyer ? Est-ce que vous connaissez des personnes qui vivent la même situation ? Envoyez-nous votre témoignage en 4-5 lignes à presse@ilot.be. Nous en repartagerons certains d’entre eux de manière anonymisée sur notre page Instagram. Merci d’avance à tous et à toutes pour votre participation !

*prénom d'emprunt.

Prix fédéral de lutte contre la pauvreté : votez pour ISSUE 1024 576 L'Ilot

Prix fédéral de lutte contre la pauvreté : votez pour ISSUE

Cette année, le Prix fédéral de lutte contre la pauvreté récompensera les partenariats mis en place pour lutter préventivement ou curativement contre la pauvreté.

Et L'Ilot fait partie des lauréats avec le projet ISSUE : en 4 ans, grâce à ISSUE, 100 personnes ont pu être logées temporairement dans des bâtiments inoccupés avant de trouver un logement durable pour certaines d'entre elles.
Temps plein, poches vides : quand le travail ne protège plus de la précarité 1024 576 L'Ilot

Temps plein, poches vides : quand le travail ne protège plus de la précarité

Un loyer qui augmente, des prix qui ne cessent de s’enflammer, un marché de l’emploi qui favorise l’ère de l’ubérisation maximale (dans laquelle les personnes engagées sont forcées de passer sous le régime indépendant, sans plus aucune sécurité). Voici le dangereux mélange qui nous menace toutes et tous, qui pourrait tout nous faire perdre ! En 2024, plus de 2,1 millions de Belges courent un réel risque de pauvreté ou d'exclusion sociale [1].

Avec 1426 euros mensuels, le statut d’Emmanuel est devenu celui d’une personne vivant sous le seuil de pauvreté [2].  Loin d’être un cas isolé, de plus en plus de travailleuses et travailleurs arrivent chaque jour dans nos services n’ayant plus les moyens de se loger. Ces femmes et ces hommes, souvent invisibles aux yeux de la société, luttent quotidiennement pour joindre les deux bouts. Leur courage et leur ambition demeurent puissants et se voient parfois engloutis bien rapidement par une dynamique mortifère : une faillite, une maladie, une accumulation de factures, etc. Et la hausse des prix qui s’amuse sans vergogne à jouer avec ces vies.

Le travail ne protège plus de la pauvreté. Vos dons sont nécessaires et permettent à nos services d’accueil d’assurer un lieu de réconfort, un toit pour plusieurs mois, mais aussi un espace de travail et de rencontre pour que ces travailleuses et travailleurs sans abri puissent se reconstruire, retrouver l’estime de soi et restaurer leurs droits. Grâce à vous, l’Ilot propose un accompagnement au long cours pour permettre à chacun et chacune d’aller de l’avant, de retrouver confiance et d’envisager à nouveau une trajectoire de vie épanouissante.

La réalité est criante : l'indexation des salaires ne permet plus de compenser l'augmentation des prix et certains barèmes salariaux ne rencontrent plus le coût de la vie. Davantage de travailleurs et travailleuses basculent dans le champ de l’urgence sociale, de l’aide alimentaire ou encore de l'aide énergétique. La précarité des travailleurs et des travailleuses est un fléau silencieux.

Votre soutien est essentiel pour nous permettre de poursuivre efficacement nos missions d’accompagnement.

*Prénom d'emprunt. Nos témoignages sont reconstitués d'après plusieurs expériences de terrain pour ne pas mettre en péril l'anonymat de nos usagers et usagères.

[1] https://statbel.fgov.be/fr/themes/menages/pauvrete-et-conditions-de-vie/risque-de-pauvrete-ou-dexclusion-sociale#news

[2] En Belgique, le seuil de pauvreté s’élève à 1.450 € par mois pour une personne seule et à 3.045 € pour un ménage de deux adultes avec deux enfants.

Photo : ©Towfiqu Barbhuiya