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concours Lady Fortuna Loterie Nationale
Lady Fortuna (Loterie Nationale) – Votez pour Circé de L’Ilot ! 1024 576 L'Ilot

Lady Fortuna (Loterie Nationale) – Votez pour Circé de L’Ilot !

Lady Fortuna (Loterie Nationale) – Votez pour Circé de L’Ilot !

Sommaire :
  • Qu’est-ce que le concours Lady Fortuna de la Loterie Nationale ?  
  • Comment voter pour Circé via le concours Lady Fortuna ? 
    1. Un processus simple et gratuit  
    2. Les conditions d’accès  
    3. Quand voter avec Lady Fortuna ?
  • Notre projet Circé en finale : le seul refuge pour les femmes sans chez-soi 
  • Sources et ressources

C’est officiel : le concours “Lady Fortuna” de la Loterie Nationale entre dans son ultime phase. Destinée à soutenir des projets femmes, cette initiative est une magnifique occasion de soutenir notre projet Circé, qui figure parmi les finalistes ! 

Zoom sur le processus de vote et l’importance de donner sa voix pour Circé, premier et seul centre de jour par et pour les femmes sans abri à Bruxelles.

Qu’est-ce que le concours Lady Fortuna de la Loterie Nationale ?  

Lady Fortuna est donc le nom d’un jeu à gratter particulier de la Loterie Nationale. L’initiative propose aux participant∙es non seulement de tenter leur chance, mais aussi de s’engager socialement, en votant pour un projet en faveur des femmes. Le montant que la Loterie s’engage à verser aux associations s’élève ainsi à 100 000 €. 

Comment voter pour Circé via le concours Lady Fortuna ? 

Le processus pour donner votre voix, les conditions d’accès, la période de votes… On vous dit tout sur le concours Lady Fortuna de la Loterie Nationale !   

Un processus simple et gratuit  

Concrètement, chaque joueuse ou joueur peut voter une fois pour notre projet en scannant le QR code présent au dos de son billet participatif. Elle ou il est alors renvoyé∙e sur le site de la Loterie, et n’a plus qu’à sélectionner Circé parmi les 8 projets finalistes du concours Lady Fortuna de la Loterie Nationale. 

Notons qu’il n’est pas obligatoire d’acheter le jeu à gratter pour donner votre voix à Circé ! Il est ainsi possible de voter gratuitement pour soutenir Circé.

Les conditions d’accès  

Les conditions requises pour pouvoir voter dans le contexte du concours Lady Fortuna de la Loterie Nationale sont très peu contraignantes. La participation est ainsi gratuite et ouverte à :

  • toute personne physique majeure (donc âgée de minimum 18 ans) ; 
  • résidant en Belgique ; 
  • et disposant d’un compte de la Loterie Nationale (incluant le numéro de Registre National). 

Quand voter avec Lady Fortuna ?    

La période de votes du concours Lady Fortuna de la Loterie Nationale s’étend du 26 août au 30 septembre 2025. Passé cette dernière date, il ne sera plus possible de donner votre voix pour notre projet Circé. 

Notre projet Circé en finale : le seul refuge pour les femmes sans chez-soi 

La réalité de la rue n’est pas la même selon le genre de la personne sans chez-soi. Un constat évident mais qui se vérifie à chaque « étape » du sans-abrisme : qu’il s’agisse de ses causes, de son vécu ou des stratégies utilisées pour l’affronter (voir notre étude-action).  

Les recherches menées dans le cadre de notre étude-action montrent ainsi que l’immense majorité des femmes en situation de sans-abrisme a traversé au moins une fois de la violence fondée sur le genre. Mais ce n’est pas tout. Les femmes qui vivent en rue courent un risque omniprésent que ne connaissent pas (ou nettement moins) les hommes sans chez -soi. Nous parlons ici des viols et des agressions sexuelles.  

« J’ai été violée 70 fois en 17 ans de rue. J’ai été violée par d’autres sans-abri mais aussi par des hommes avec un domicile, qui m’ont dit que j’étais moins chère qu’une prostituée ».

Anne Lorient, ancienne personne sans chez-soi à France Info

Ces parcours de violences que les femmes sans-chez soi subissent avant et pendant leur survie dans la rue représentent ainsi des spécificités, face auxquelles notre secteur s’est longtemps retrouvé démuni.  

Devant ces carences insupportables, nous avons donc décidé d’ouvrir en septembre 2023  Circé de L’Ilot, le tout premier centre de jour par et pour les femmes sans abri à Bruxelles. Un espace sécurisé et apaisant, pensé pour répondre au besoin d’un véritable refuge pour toutes les femmes vivant en rue, à l’abri des nombreuses violences liées au genre. Les services proposés sont variés et s’inscrivent dans cette logique :

  • repas ;
  • consigne ; 
  • douche ; 
  • lessive ; 
  • activités et accompagnement psychosocial.
la rue tue sans abrisme
La rue tue : 30 ans d’espérance de vie en moins 1024 576 L'Ilot

La rue tue : 30 ans d’espérance de vie en moins

En Belgique, l’espérance de vie des personnes sans abri est de seulement 49 ans, contre plus de 80 ans pour la population générale. Ce chiffre glaçant illustre l’impact dévastateur de la vie dans la rue. Vivre sans chez-soi, c’est affronter chaque jour le froid, la faim, les maladies et les agressions, dans une bataille incessante pour la survie. Les personnes sans abri ont un risque de mortalité 6,5 fois plus élevé que le reste de la population. Une personne sur trois souffre de maladies psychiatriques sévères, et un tiers est touché par des addictions.

Cette réalité brutale ne peut plus être ignorée : en 2023, plus de 80 personnes sont mortes dans la rue à Bruxelles, soit le double des chiffres de 2009. Les femmes sans abri ont une espérance de vie encore plus basse avec une moyenne de 46 ans. Environ deux tiers d’entre elles meurent de maladies ou des suites d’agressions, souvent dans l’indifférence générale.

Comment, dans un pays comme le nôtre, pouvons-nous encore tolérer cette situation en 2024 ? Ces chiffres sont le reflet brutal d’une société qui abandonne les plus vulnérables à leur propre sort.

Chaque jour, L’Ilot se mobilise pour éviter ces drames. Mais les besoins sont immenses. Agir maintenant, c’est refuser de laisser la rue devenir un endroit sans droits, ni protection.

crise du logement Housing Action Day
Crise du logement : définition, causes et solutions 1024 576 L'Ilot

Crise du logement : définition, causes et solutions

Photo : ©Housing Action Day 2025

Crise du logement : définition, causes et solutions

Sommaire :
  • La crise du logement : définition
  • Quelles sont les causes de la crise du logement ? 
    1. Des loyers impayables
    2. Une pénurie de logements sociaux 
    3. Des expulsions locatives à n’en plus finir  
    4. Les marchands de sommeil
  • Comment résoudre la crise du logement ?  
  • Le média Nationale 4 : un tableau complet sur la crise du logement

En Belgique, la crise du logement bat son plein. Plus de 326 000 personnes attendent désespérément un logement social, les prix de l’immobilier explosent et des milliers de familles sont expulsées chaque année. Des marchands de sommeil profitent quant à eux de la situation pour louer des logements insalubres à des prix exorbitants.

Face à cette urgence sociale, le média indépendant Nationale 4 mène l’enquête sur le terrain. De Charleroi à Liège en passant par Bruxelles, il s’emploie à décrypter les mécanismes de cette crise et à dégager des solutions concrètes.

Définition, causes profondes, pistes pour résoudre la problématique… Explorez dans cet article une analyse complète de la crise du logement et les initiatives qui permettront d’y répondre.

La crise du logement : définition 

La crise du logement en Belgique se définit comme la difficulté croissante qu’endurent les citoyen·nes pour accéder à un logement décent et abordable. Les prix de l’immobilier ne font que croître, alors que les revenus des gens ne connaissent pas la même évolution aussi rapidement.  

Résultat : un nombre toujours plus important de personnes ne parviennent plus à trouver des logements accessibles. Cette situation intolérable explique qu’en 2025, le droit au logement n’est toujours pas une réalité en Belgique.  

Quelles sont les causes de la crise du logement ? 

Les facteurs de la crise du logement sont multiples : loyers impayables, pénurie de logements sociaux, expulsions… 

Ces dynamiques entrent toutes en conflit avec le droit au logement décent, pourtant inscrit en toutes lettres dans la Constitution belge : 

« Art.23
Chacun a le droit de mener une vie conforme à la dignité humaine.
[…] à cette fin, la loi, les décrets ou les règles garantissent, les droits économiques, sociaux et culturels. Ces droits comprennent notamment :[…] le droit à un logement décent ; »

Des loyers impayables : l’inflation immobilière

La crise du logement n’épargne aucune région en Belgique. L’inflation immobilière a ainsi atteint 2,3 % à Bruxelles, 3,3 % en Flandre et 5,4 % en Wallonie au premier trimestre 2025 (Statbel).

crise du logement en chiffres

Taux d’inflation pour les logements existants par région (source : Statbel) 

L’indice des prix des logements en Belgique a d’ailleurs atteint un pic de 143,12 points durant ce même trimestre (contre 142,18 points lors du trimestre précédent) et a augmenté de 0,7 % par rapport au quatrième trimestre de 2024. Ces chiffres illustrent une hausse constante du coût du logement (Trading Economics). On voit très clairement que les prix de l’immobilier ont explosé en 10 ans, et ainsi complexifié de plus en plus l‘accès à la propriété. Nous avons affaire à une crise du logement très sévère.  

statistiques crise du logement en graphique

Indice des prix des logements belges (HPI) et taux d’inflation annuel de ces prix (source : Statbel)

En Wallonie, la pression sur les ménages s’accroît : le coût d’un loyer mensuel (637 € en moyenne en 2024) augmente beaucoup plus rapidement que l’indice des prix à la consommation (Iweps).

crise du logement en Belgique

Évolution du loyer mensuel moyen en Wallonie (source : Iweps)

Une pénurie de logements sociaux 

 Au-delà d’une inflation immobilière qui rend les loyers complètement impayables, la crise du logement est aussi due à une grave pénurie de logements sociaux. 

Quelle que soit la région en Belgique, les files d’attente pour un logement social s’allongent à n’en plus finir. Les chiffres sont effarants. 

  • Bruxelles : plus de 52 000 ménages en attente 
  • Wallonie : 98 000 personnes patientent 
  • Flandre : 176 000 individus attendent (RTL)

 En Wallonie, il existe 100 000 logements publics mais le « taux de rotation » demeure très faible. Un peu plus de cinq ménages sur cent seulement quittent chaque année leur logement social, d’après le porte-parole de la Société Wallonne du Logement, Daniel Pollin. On constate ainsi dans cette région un gouffre entre l’offre et la demande (RTL).  

La problématique du logement social est avant tout une question d’engagement politique :  

« La plupart des logements publics sont financés par de l’argent public, ce qui nécessite des moyens colossaux pour répondre à la demande. Les gouvernements successifs […] ont choisi de concentrer leurs investissements sur la rénovation des bâtiments existants. […] En moyenne, 350 nouveaux logements sociaux sont créés chaque année, ce qui ne permet pas de combler la demande. » 

Daniel Pollin, porte-parole de la Société Wallonne du Logement, interviewé par RTL  

À cette grave pénurie s’ajoute l’insuffisance du parc de logements sociaux, qui ne représente ainsi que 7 % (à Bruxelles) et 6,5 % (en Wallonie) du parc immobilier (RTL).  

Des expulsions locatives à n’en plus finir  

L’expulsion locative constitue un autre facteur qui joue un rôle important dans la crise du logement. D’après une étude de Pernelle Godart, on dénombre, rien qu’à Bruxelles, une dizaine d’expulsions par jour. Soit plusieurs milliers par an. Mais ce n’est pas tout : ces chiffres ne comprennent même pas l’ensemble des expulsions cachées. Nombreuses sont les personnes qui sont ainsi mises à la porte sans même que les autorités ne soient mises au courant. 

Les conséquences d’une expulsion locative sont désastreuses pour les locataires les plus vulnérables. Sur le marché locatif privé, Bruxelles ne propose pas de logements au prix accessible pour les petits budgets. La saturation des logements sociaux contraint quant à elle les locataires expulsés·es à attendre 5, 10, voire 15 ans avant de se voir proposer un logement.  

Impossible donc de retrouver un logement dans ce contexte. L’expulsion amène dès lors ces publics à endurer le quotidien des personnes sans abri : l’accueil en hébergement d’urgence, le logement temporaire chez des connaissances ou même la vie en rue.

« Des familles dans des situations d’expulsion vont devoir chercher des hébergements d’urgence et quand on a 3, 4, 5, 6 enfants, il n’y a vraiment pas du tout de centres d’hébergement à Bruxelles qui soient réellement disponibles rapidement » 

Adèle Morvan, Travailleuse sociale à S.Ac.A.Do

Les marchands de sommeil  

Les marchands de sommeil sont des propriétaires qui profitent de la crise du logement pour louer un bien insalubre, surpeuplé et/ou dangereux, souvent à un prix exorbitant (police.be) : 

  • logement sale ;
  • murs humides ou nettement fissurés ;  
  • installations de gaz ou d’électricité défaillantes, etc. 

Exposé·e à ce type de situations, l’habitant·e s’expose à de multiples risques pour sa santé et sa sécurité. Pour le marchand de sommeil, l’objectif consiste à maximiser son bénéfice en louant un bien qui permet de loger une voire plusieurs personnes pour un investissement minimal. Les profils des victimes sont variés : personnes isolées, âgées ou en situation de séjour illégal, femmes avec ou sans enfants (police.be)…

Comment résoudre la crise du logement ?  

Face à la crise, il est plus qu’urgent d’agir pour que l’accès au logement devienne enfin une réalité commune pour toutes et tous en Belgique. Le pouvoir public doit absolument s’engager à augmenter le nombre de logements abordables grâce à des méthodes concrètes : 

  • Créer davantage de logements sociaux ; 
  • Encadrer les loyers ; 
  • Prévenir les expulsions ; 
  • Etc.   

Cette liste de solutions réalistes n’est pas exhaustive. La crise du logement est un phénomène complexe, qui mérite un décryptage en profondeur.  

Le média Nationale 4 : un tableau complet sur la crise du logement  

Pour sa saison 2, le média Nationale 4 se consacre à un tableau complet sur la crise du logement afin de dégager des solutions. Il propose de suivre six séries qui correspondent à autant d’urgences sociales, avec pour principaux territoires les villes de Charleroi, Bruxelles et Liège. On y découvre notamment : 

  • des témoignages sur linsalubrité à Charleroi ;
  • les expulsions incessantes du collectif bruxellois Zone Neutre ; 
  • la victoire d’un groupe de locataires face à un marchand de sommeil à Schaerbeek.  

Nationale 4 est un média thématique indépendant, sans publicité et d’accès gratuit. Pour mener à bien son travail d’investigation, il mise donc principalement sur le soutien financier de son public.    

Aux côtés d’autres associations ou collectifs, L’Ilot a décidé de soutenir ce projet plus qu’essentiel. Cette décision naturelle s’appuie sur une vision commune : comme Nationale 4, nous luttons pour que chacun·e ait accès à un logement digne et abordable

emotionele steunhond voor daklozen
Le chien, soutien émotionnel vital pour les personnes sans abri 1024 576 L'Ilot

Le chien, soutien émotionnel vital pour les personnes sans abri

Photo : ©Jevtic

Le chien, soutien émotionnel vital pour les personnes sans abri

Sommaire :
  • Le chien comme seul soutien émotionnel face à la vie en rue
    1. Un compagnon fidèle dans l’adversité
    2. Un soutien émotionnel face à la solitude
  • Le chien comme refuge pour les personnes sans abri
  • Des centres de jour à adapter pour accepter les chiens
  • Le projet innovant de L’Ilot pour accueillir les personnes sans abri avec leur chien

Selon une étude de l’université autonome de Barcelone, 67 % des personnes sans chez-soi ont un chien, et 74 % d’entre elles considèrent leur animal comme leur unique source de soutien social. Parmi les 9 777 personnes sans abri recensées à Bruxelles (chiffres du dernier dénombrement), beaucoup vivent avec un chien. Un animal de compagnie, véritable soutien émotionnel, qui représente souvent tout ce qui leur reste : un repère, une alarme, un réconfort…

Et pourtant, faute d’accueil adapté pour cet ami fidèle, beaucoup de personnes sans chez-soi renoncent aux services des centres de jour. Il est plus qu’urgent de penser autrement ces espaces afin de répondre aux besoins vitaux des femmes, des hommes et des enfants qui affrontent la rue. C’est pourquoi L’Ilot lance aujourd’hui un nouveau projet d’innovation sociale : adapter nos services de première ligne pour accueillir les personnes avec leurs chiens.

Le chien comme seul soutien émotionnel face à la vie en rue

Dans la rue, un lien vital subsiste encore parfois quand tout le reste s’est effondré. On parle ici de l’apport du chien comme soutien émotionnel pour les personnes sans abri. Ces femmes, hommes et enfants ont tout perdu et affrontent chaque jour la dure réalité de la vie sans chez-soi. Nous savons combien celle-ci détruit le corps, le moral, l’espoir…

Un compagnon fidèle dans l’adversité

Au milieu de toute cette violence, le chien est protecteur. Il devient un repère, un gardien contre la peur et l’abandon. Quand on n’a plus de toit, plus de sécurité, il reste cet être qui ne jugera jamais, qui restera à nos côtés, coûte que coûte. Pour beaucoup de personnes privées de logement, leur chien constitue leur seule famille.

Un soutien émotionnel face à la solitude

Dans un monde de solitude, les animaux de compagnie sont une source d’affection et de valorisation face au rejet de la société. Le chien reste un ami fidèle, il aide à tenir debout quand tout vacille. Il apporte un réconfort émotionnel constant, agit comme un rempart contre le stress et la solitude extrême. Selon la revue Harvard Health Publishing, la présence d’un animal de compagnie diminue en effet la tension artérielle ainsi que le cortisol (hormone du stress) et stimule l’ocytocine (hormone du bien-être).

Le chien comme refuge pour les personnes sans abri

La survie en rue est une lutte quotidienne. Face aux dangers, le chien représente un véritable refuge. Il permet de dormir quelques heures, sans craindre une agression ou un vol, se reposer en évitant un cauchemar de plus. Le manque de sommeil détruit. Dormir permet aux personnes sans abri de tenir, survivre une journée de plus. Et pour cela, beaucoup ne peuvent compter que sur leur chien.

« Avant, je ne dormais jamais. Je craignais trop qu’on m’agresse ou qu’on me vole. J’étais toujours sur mes gardes, épuisé, à bout de force. Je n’avais plus envie de vivre. Depuis que j’ai recueilli Molly, je peux enfin fermer les yeux quelques heures. Sans elle, je ne serais sûrement déjà plus là. »

Patrick*, personne sans abri, et sa chienne Molly

Des centres de jour à adapter pour accepter les chiens

Le lien vital qui unit les publics vivant en rue et leur chien est constamment mis en péril. Très peu de centres de jour acceptent les chiens. Les conséquences sont dramatiques : trop de personnes sans chez-soi renoncent à leurs besoins vitaux faute d’accueil adapté pour leur chien. Elles ne peuvent donc pas accéder aux services d’accompagnement social, prendre un repas ou une douche :

« C’est dur… Je ne peux pas aller me réchauffer, prendre une douche ou manger un vrai repas à cause de mon chien. Et je ne peux pas la laisser dehors, j’ai trop peur qu’on me la prenne ou qu’il lui arrive quelque-chose. »

Patrick*

Ce choix, inhumain, L’Ilot ne peut plus le cautionner. Nous refusons que la présence d’un chien soit un obstacle à l’accès à nos services.

Le projet innovant de L’Ilot pour accueillir les personnes sans abri avec leur chien

Toute personne dans le besoin doit pouvoir être accueillie avec dignité, qu’elle soit seule ou accompagnée de son compagnon à quatre pattes. C’est pourquoi L’Ilot lance aujourd’hui un nouveau projet d’innovation sociale : adapter nos services de première ligne pour accueillir les personnes avec leurs chiens. Ce qui implique :

  • de former nos équipes à l’accueil canin ;
  • d’aménager des espaces adaptés à leurs besoins ;
  • de fournir des soins antiparasitaires gratuits ;
  • etc.

Protéger ce lien, c’est protéger une vie. Ce projet vital, nous le portons sans aucune subvention financière. Ce qui signifie que sans votre soutien, il ne verra jamais le jour ! Votre don peut changer des vies.

Personne ne devrait être contraint de choisir entre des soins de première nécessité et son animal de compagnie.

* Prénom d’emprunt. Patrick symbolise les centaines de personnes sans abri accompagnées par L’Ilot grâce à votre soutien.

enfants placés en institution
Placement en institution et précarité : causes et alternatives 1024 576 L'Ilot

Placement en institution et précarité : causes et alternatives

Benoît Van Keirsbilck, directeur de Défense des Enfants International – Belgique, alerte sur la banalisation des mesures de retrait d’enfants de leur milieu familial. Il appelle à mieux faire respecter leurs droits, en soutenant les familles avant de les éloigner. Interview à découvrir dans le cadre de notre nouvelle publication sur les enfants placés pour cause de précarité qui paraîtra début septembre.

Pourquoi est-il important de parler des enfants placés en institution ?

Parce qu’ils et elles figurent parmi les enfants les plus vulnérables. En Belgique francophone, chaque année, près de 40.000 enfants sont placés dans des institutions, familles d’accueil ou services spécialisés. Cette séparation, censée rester une exception, est trop souvent une réponse à la pauvreté, faute de solutions de soutien adaptées.

Peut-on dire que le placement en institution est en soi un problème ?

L’accueil en dehors du milieu familial, peut être nécessaire, mais il ne doit jamais être une réponse à la misère. Or, les enfants vivant dans des familles pauvres sont surreprésentés dans les séparations familiales. C’est une injustice structurelle. Comme le rappelle la Cour européenne des droits de l’homme, vivre dans la précarité ne devrait jamais justifier une séparation familiale.

Alors, quelles alternatives au placement en institution faut-il promouvoir ?

La première responsabilité de l’État est de soutenir les familles pour qu’elles puissent remplir leur rôle. Cela passe par l’accès à un logement digne, une aide sociale suffisante, et des services de proximité. Il faut aussi développer l’accueil familial, bien accompagné, et mieux prendre en compte la parole de l’enfant dans toutes les décisions.

Les enfants ont-ils un droit à vivre avec leurs parents ?

Oui, c’est un droit fondamental. La Convention internationale des droits de l’enfant reconnaît que l’enfant a, autant que possible, le droit de grandir dans sa famille. Les parents ont la responsabilité première d’élever leurs enfants et de favoriser leur développement. Mais c’est aussi le devoir des États de leur fournir l’aide nécessaire pour qu’ils puissent assumer ce rôle.

Quels sont les engagements concrets des États dans ce domaine ?

Les États doivent mettre en place des politiques de prévention, de soutien aux familles en difficulté, et veiller à éviter les séparations non nécessaires. Cela implique notamment un accès réel à un logement, à des services sociaux et de santé, à l’éducation, mais aussi à un accompagnement dans la parentalité. N’oublions pas que la pauvreté résulte le plus souvent de l’inadéquation des politiques sociales. La limitation du droit au chômage dans le temps est un bel exemple d’une politique qui n’a pas pris en compte ses conséquences sur les enfants et les familles et qui va entraîner un nombre important de personnes dans une précarité accrue. Toute nouvelle législation devrait faire l’objet d’une évaluation relative à son impact sur les enfants et leurs droits (en anglais on parle de CRIA : child rights impact assessment).

Le fait d’être pauvre est-il un facteur de séparation des enfants de leur famille ?

Malheureusement, oui. De nombreuses études, comme la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, montrent que la pauvreté reste un facteur aggravant. Des enfants sont encore retirés de leur famille non pas parce qu’ils sont en danger, mais parce que leurs parents n’ont pas les ressources pour subvenir à leurs besoins. C’est une injustice profonde. Et ça coûte plus cher à la société, ça a été largement démontré.

Enfants placés et pauvreté en Belgique : les chiffres clés 

Pauvreté en Belgique

  • D’après une étude récente de Statbel sur la question, plus de 2,1 millions de Belges couraient en 2024 un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale
  • Toujours en 2024, Bruxelles-Capitale est la région qui affiche selon Statbel le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale le plus élevé (37,2 %) 

Répartition des risques de pauvreté en Belgique (source : Statbel) 

Pauvreté infantile en Belgique

  • 19 % des enfants belges vivaient dans la pauvreté en 2023 (Bureau fédéral du Plan)
  • 13,7 % des enfants de 0 à 15 ans souffraient en 2024 de privation matérielle spécifique à leurs besoins (Statbel)
  • Cette privation varie beaucoup selon les caractéristiques des ménages dans lesquels ils évoluent. Par exemple, elle touchait (en 2024) 23,4 % des enfants à Bruxelles, mais 18,5% en Wallonie et 9% en Flandre (Statbel) 

Inégalités dans la privation matérielle des enfants en fonction des ménages (source : Statbel)  

Les chiffres du placement d’enfants en Belgique

  • En Fédération Wallonie-Bruxelles, près de 7 000 enfants sont placés chaque année suite à la décision d’un juge (RTBF, 2024)  
  • Dans la région bruxelloise, 440 enfants étaient en attente d’une place en août 2024. La pénurie des places en institution ou famille d’accueil est telle que certain·es mineur·es sont même logé·es dans des hôpitaux (RTBF). 
sans abrisme
10 000 personnes sans abri : « Dans la misère, pas de Bruxelles prospère » 1024 576 L'Ilot

10 000 personnes sans abri : « Dans la misère, pas de Bruxelles prospère »

Photo : ©Arnaud Ghys

9 777. C’est le nombre exact de personnes qui vivent aujourd’hui sans logement stable à Bruxelles ; une hausse de 25 % en seulement deux ans ! C’est ce que révèle le dernier dénombrement publié ce 18 juin par Bruss’Help. Une réalité qui s’installe, au cœur même de notre capitale.

Face à l’augmentation inquiétante des chiffres, le secteur associatif et les entreprises bruxelloises demandent un engagement politique pour lutter contre le sans-abrisme.

Le dénombrement des personnes sans abri en chiffres

Le dernier dénombrement des personnes sans abri ou mal-logées à Bruxelles dévoile des résultats alarmants :

Près de 10 000 personnes en situation de sans-abrisme et de mal-logement dont :

  • plus de 1600 mineurs ;
  • près de 1000 personnes en rue, soit une augmentation de 20 % ;
  • plus de 2000 personnes en squats et en occupations temporaires.

En tant qu’organisations du secteur associatif et dirigeants d’entreprises implantées à Bruxelles, nous ne pouvons rester silencieux face à cette situation. Il est de notre devoir de se montrer unis et d’appeler ensemble à une réponse politique forte face à un défi qui touche notre région.

Cette demande se fait, par ailleurs, dans un contexte particulier. Un an après les élections régionales de juin 2024, la Région de Bruxelles-Capitale reste sans gouvernement. Cette situation de blocage politique ne peut justifier l’inaction face aux urgences économiques et sociales qui touchent les habitants, les entreprises qui y sont implantées et, plus largement, toute la société civile bruxelloise.

Une préoccupation partagée face au sans-abrisme

En effet, le sans-abrisme est un défi social évident, mais également socio-économique. Ses conséquences, en parallèle de la détresse humaine, alimentent le sentiment d’insécurité, nuisent à la qualité de vie urbaine et à l’attractivité de Bruxelles comme lieu de travail, de vie et d’investissement.

Ces dernières années, plusieurs entreprises ont exprimé leurs inquiétudes sur la dégradation du cadre de vie dans certains quartiers, comme dernièrement à la Porte de Namur. Le dernier dénombrement confirme ces signaux : l’exclusion s’enracine et s’étend.

Toutefois, nous ne pouvons souscrire à des one-shots hâtifs, sans réfléchir à leurs conséquences. Nous devons dégager des solutions durables et structurelles.

Dès lors, ensemble, nous appelons à des solutions concrètes de la part de nos responsables politiques autour de trois axes :

1. Créer du logement accessible pour l’ensemble des Bruxellois et des Bruxelloises

L’accès au logement est un maillon fondamental pour endiguer le sans-abrisme. Nous appelons à un renforcement de l’investissement ainsi qu’à libérer le potentiel de la construction de logements, en ce compris sociaux et à finalité sociale à destination des publics les plus précaires.

2. Renforcer les dispositifs sociaux et de santé dans leur accompagnement des personnes sans abri et mal logées

Les services d’aide aux personnes sans abri ne peuvent plus absorber les trop nombreuses demandes. Il faut dès lors renforcer les politiques qui permettent de diminuer le nombre de personne sans abri en vue d’une réintégration par le logement au sein de la société. Une pérennisation et une augmentation des moyens est nécessaire afin d’y faire face. Les politiques de réinsertion par le logement doivent être couplées à une prise en charge globale : santé physique et mentale, appui administratif, lutte contre les assuétudes, etc.

3. Agir pour une politique migratoire digne et réaliste

Aucune mesure ne permettra de résoudre le sans-abrisme sans apporter une solution structurelle aux personnes sans papiers et aux personnes demandeuses de protection internationale, laissées pour compte par le pouvoir Fédéral.

Les acteurs sociaux et le secteur économique, sont prêts à contribuer à ces enjeux en tant que partenaires.  

1. En investissant dans le logement abordable via des partenariats public-privé efficaces

Le secteur privé peut y contribuer, notamment via :

  • le soutien à la mise à disposition de biens immobiliers aux Agences Immobilières Sociales (AIS);
  • l’investissement et le financement de solutions de logement pour tous.

2. En soutenant un accompagnement renforcé des personnes vers l’autonomie

Les entreprises peuvent s’impliquer :

  • par des dons – de denrées alimentaires, de matériel, de compétences et financiers – aux associations ;
  • par l’offre de stages, d’emplois ou de formations notamment avec le soutien d’opérateurs comme Duo for a Job (pour développer le mentorat), Interskillar, Interface 3, etc. ;
  • en collaborant activement avec les CPAS, les opérateurs d’économie sociale ou les initiatives locales.

3. En agissant pour une politique migratoire inclusive

Une meilleure intégration par le travail, dès que cela est légalement possible, est indispensable.

Il est incohérent que des personnes aptes à travailler soient laissées sans droits ni perspectives.  Concernant les travailleurs sans papiers, une égalité de droits et un accès à un emploi légal doivent être garantis, par exemple en commençant par supprimer l’exigence de quitter le territoire pour obtenir un permis unique. Il s’agit d’une mesure essentielle, tant pour la dignité des travailleurs que pour la lutte contre le travail au noir.

Pourquoi nous mobilisons-nous contre le sans-abrisme ?

Parce que Bruxelles a un caractère à part en Belgique. Étant donné son statut de grande ville et de capitale, celle-ci est exposée à des défis hors normes. Des réponses spécifiques de l’État fédéral doivent y être apportées, notamment par un refinancement de la Région.

Parce que nous croyons que la cohésion sociale et la diversité sont un socle de prospérité durable.

Parce que l’image et l’attractivité de Bruxelles dépendent aussi de sa capacité à prendre soin des personnes les plus vulnérables.

Parce qu’une économie prospère et un marché du travail qui fonctionne pleinement sont essentiels pour sortir durablement de la pauvreté.

Parce que la ville de demain se construira avec tous ses habitants, pas au détriment des personnes les plus fragiles.

Parce que sans lutter contre la fracture sociale, nous ne pouvons construire une Bruxelles prospère et qui rayonne à sa juste valeur.

Signataires :

  • BECI – Brussels Enterprises Commerce and Industry, Lisa Isnard – Secrétaire Générale
  • AMA – Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri, Christine Vanhessen – Directrice
  • Fédération Bico, Birger Blancke – Directeur
  • L’Ilot, Ariane Dierickx – Directrice Générale
  • Infirmiers de Rue, Emilie Meessen – Coordinatrice
  • Asbl DIOGENES vzw, Laurent Demoulin – Directeur
  • DUNE asbl, Frédérique Bartholeyns – Codirectrice.
  • Smes, Tanya Proulx – Co-directrice
  • Samusocial, Sébastien Roy – Directeur Général

Personnes de contact :

FR : Louis Berny, Responsable de projets bruxellois de la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri : 0477 07 27 48 – projets@ama.be

NL : Birger Blancke, Directeur de la Fédération Bico : 0494 47 04 24 – directeur@federationbicofederatie.be

bande dessinée sans-abrisme
Comic strip festival : notre BD sur le travail précaire en finale 1024 576 L'Ilot

Comic strip festival : notre BD sur le travail précaire en finale

Comic strip festival : notre bande dessinée sur le travail précaire en finale du prix Atomium 2025 

Sommaire :

  1. Le Comic Strip Festival 2025 : un événement incontournable
  • Un festival BD unique en Belgique  
  • Informations pratiques sur le Comic Strip Festival 2025 

2. Une bande dessinée sur le travail précaire en finale du Comic Strip Festival 2025

  • Pourquoi le Prix Atomium de la bande dessinée citoyenne est-il important ?  
  • « Un petit expresso sans sucre » : une bande dessinée engagée sur le travail précaire

Du 26 au 28 septembre 2025, le Comic Strip Festival transformera la Gare Maritime de Tour & Taxis en véritable temple de la bande dessinée. C’est dans ce cadre exceptionnel que sera décerné le Prix Atomium de la BD citoyenne, récompensant les œuvres qui osent aborder les défis de notre époque avec justesse et humanité. 

Cette année, la bande dessinée « Un petit expresso sans sucre » de L’Ilot figure parmi les 15 finalistes de cette prestigieuse distinction. Une belle reconnaissance pour le travail de notre association, mais surtout un coup de projecteur essentiel sur la réalité des travailleur·euses précaires sans abri en Belgique.  

Le Comic Strip Festival 2025 : un événement incontournable

Un festival BD unique en Belgique  

Depuis sa création, le Comic Strip Festival est devenu un rendez-vous majeur pour les amateur·ices de bande dessinée en Belgique et au-delà. Il offre une plateforme unique pour découvrir de nouveaux talents, célébrer des œuvres emblématiques et discuter des enjeux contemporains à travers le prisme de la BD. L’introduction du Prix Atomium en 2017 a renforcé l’engagement du festival envers la reconnaissance de la diversité et de la vitalité du neuvième art.  

Informations pratiques sur le Comic Strip Festival 2025

Le Comic Strip Festival se déroulera du 26 au 28 septembre 2025 à la Gare Maritime de Tour & Taxis (Bruxelles). L’évènement est gratuit. Au programme : expositions, ateliers, rencontres, dédicaces, projections et animations pour tous les âges.   

Une bande dessinée sur le travail précaire en finale du Comic Strip Festival 2025

Pourquoi le Prix Atomium de la bande dessinée citoyenne est-il important ?

Décerné chaque année au Comic Strip Festival, le Prix Atomium de la BD citoyenne récompense un album qui suscite une réflexion éthique et sociétale, abordant de manière constructive des enjeux contemporains. Le prix soutient ainsi les artistes engagé·es qui utilisent la bande dessinée comme moyen d’expression pour des causes sociales importantes.  

La nomination de notre BD pour ce prix constitue donc un bel accomplissement pour le travail quotidien de L’Ilot… mais aussi un coup de projecteur essentiel sur les souffrances invisibles liées au travail précaire. Une situation dramatique que l’instabilité des contrats (intérim, CDD, flexijobs, etc.) ne fait que favoriser, en touchant d’ailleurs davantage les femmes que les hommes.La précarité dans l’emploi recouvre une dimension de genre : les emplois à temps partiel ou encore les contrats à durée déterminée concernent plus particulièrement le sexe féminin. 

« Aujourdʼhui, nous vivons dans une société où des personnes perçoivent des pensions de 6 000 euros tandis que dʼautres, souvent des femmes, doivent se contenter de moins de 800 euros par mois. Cʼest indéfendable. » 

Philippe Defeyt, économiste et ancien président du CPAS de Namur

« Un petit expresso sans sucre » : une bande dessinée engagée sur le travail précaire

Réalisée par L’Ilot en collaboration avec Abdel de Bruxelles et Alexandre de Moté, «Un petit expresso sans sucre» met en lumière les réalités des travailleur·euses précaires sans abri en Belgique. On plonge dans l’histoire de Steph’, un indépendant ruiné qui tente de cacher à ses proches qu’il vit dans sa camionnette.  

bande dessinée précarité sans abri

La trame reflète ainsi les situations réelles que traversent des milliers de personnes sans chez-soi accompagnées par L’Ilot : insécurité de l’emploi, perte d’un logement, érosion progressive des droits… Les équipes de nos maisons d’accueil le constatent chaque jour : le nombre de personnes qui ont un revenu mais ne sont pas en mesure d’assumer un loyer ne cesse d’augmenter. Les témoignages de femmes et d’hommes sans abri ne manquent pas.  

« Les propriétaires demandent parfois jusqu’à trois mois de loyer en avance. C’est impossible pour moi. Même avec un salaire régulier… » 

Nadine*

* Prénom d’emprunt. Nadine symbolise les milliers de travailleur·euses précaires sans abri qu’accompagne L’Ilot. 

soirées théâtre sans abrisme
Événement – L’Ilot vous invite à deux soirées théâtre exceptionnelles ! 1024 576 L'Ilot

Événement – L’Ilot vous invite à deux soirées théâtre exceptionnelles !

Parce que le sans-abrisme frappe durement les femmes, parce qu’il est urgent d’agir, L’Ilot vous convie à deux événements culturels engagés et solidaires.

Depuis septembre 2023, L’Ilot a ouvert Circé de L’Ilot, le premier Centre de jour dédié aux femmes sans abri à Bruxelles, un lieu sécurisant où elles peuvent se reposer et envisager une reconstruction. Pour soutenir ce projet essentiel, nous vous invitons à deux représentations théâtrales inoubliables, dont les bénéfices seront entièrement reversés à L’Ilot.

Iphigénie a splott (mardi 7 octobre au Cirque Royal de Bruxelles)

En collaboration avec le Théâtre de Poche et le Cirque Royal, venez découvrir la grande dernière de Iphigénie à Splott, un seul en scène percutant qui a marqué son époque.

Lieu : Cirque Royal, Bruxelles
Date : Mardi 7 octobre 2025
Places réservées : Corbeille J et L (places roses sur le plan)
Prix unique : 30 €

spectacle iphigénie à splott

©Lara Herbinia

Queen Kong (mercredi 26 novembre au Centre Culturel d’Uccle)

Queen Kong, une pièce libératrice et viscéralement contemporaine, retrace le combat d’une héroïne qui brave les normes et affirme sa liberté. Une œuvre forte, adaptée par Georges Lini, saluée par la critique et la jeunesse.

Lieu : Centre Culturel d’Uccle
Date : Mercredi 26 novembre 2025
Prix : 12 euros (prix scolaire) /  30 euros (prix standard) / 100 euros (prix de soutien)

queen kong

©Lara Herbinia

pension Belgique : précarité personnes âgées
Pension en Belgique : la précarité des personnes âgées 1024 576 L'Ilot

Pension en Belgique : la précarité des personnes âgées

Pension en Belgique : plus de précarité pour les personnes âgées

Sommaire :

  • Un système de pension qui aggrave la précarité des personnes âgées
  • Vieillir dans la précarité : un phénomène en forte croissance
  • La pension, réel rempart contre la précarité des personnes âgées ?
  • Comment aider une personne âgée en situation de précarité ?
  • Sources 

Récemment amené par le gouvernement Arizona, l’accord de Pâques inclut une série de mesures qui touchent en profondeur le système sensible des pensions. De quoi nourrir l’inquiétude quand on sait que les prévisions de Statbel annoncent un vieillissement de la population belge dans les prochaines années.  

Déjà bien présente, la précarité des personnes âgées risque ainsi de s’aggraver de façon drastique. Une question se pose : vieillir demain en Belgique sera-t-il synonyme d’exclusion sociale ? 

Un système de pension qui aggrave la précarité des personnes âgées 

Afin d’inciter les Belges à prolonger leur carrière, le gouvernement a inscrit dans l’accord de Pâques un mécanisme de malus pension. Si vous souhaitez prendre votre retraite avant l’âge légal de 66 ans (67 ans en 2030), vous devrez ainsi subir une pénalité financière. La conséquence ? Les senior·es devront subvenir à leurs besoins durant une période allongée, alors même que beaucoup peinent à conserver un emploi ou à en retrouver un après 55 ans.  

Pour bénéficier du nouveau bonus-pension, vous serez obligé·e de travailler au-delà de l’âge légal de la retraite. Chaque année prestée augmentera alors un peu plus (2 %, 4 % ou 5 %) votre pension.  

Mais ce n’est pas tout. La limitation des allocations de chômage à 2 ans (dès 2026) charrie avec elle son lot d’inquiétudes. Pour être épargné·es par cette mesure, les 55 ans et plus devront prouver 30 ans de carrière (35 à partir de 2030). Le risque ? Une exclusion massive des chômeur·euses de cette catégorie d’âge… et un basculement dans la précarité pour les personnes âgées. 

Vieillir dans la précarité : un phénomène en forte croissance 

D’après une étude de Statbel, près de 20 % de la population belge courait déjà un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2024. Soit plus de 2 millions de personnes.   

On constate également que près de 18 % des 65 ans et plus étaient considéré·es comme « à risque de pauvreté », contre 13 % de la population globale. Autrement dit, les personnes âgées courent en Belgique un risque de pauvreté plus élevé que les autres. Le Bureau fédéral du Plan tire même la sonnette d’alarme : si aucune politique ne change la donne, cette situation préoccupante se dégradera dès le milieu des années 2050. 

Il est donc essentiel d’agir aujourd’hui, d’autant plus que le nombre de senior·es en Belgique explosera à l’avenir en raison d’un vieillissement démographique. D’après les projections de Statbel, le nombre de personnes âgées augmentera ainsi sensiblement dans les prochaines années.  

Si, en 2024, on comptait 28 personnes de 67 ans et plus pour 100 personnes de 18 à 66 ans, on en dénombrera 37 en 2040 et 43 en 2070. De quoi confirmer la thèse d’un vieillissement de la population.  

vieillissement démographique Belgique : précarité seniors

Proportion de personnes âgées de 67 ans et plus par rapport à la population en âge de travailler (source : Bureau fédéral du Plan

D’après les prévisions, l’espérance de vie moyenne augmentera pour atteindre, en 2070, 89,8 ans pour les femmes et 88,1 ans pour les hommes. Cette évolution génère ainsi des pressions sur le système de pension. D’ici 2040, on comptera un million de Belges de plus de 80 ans ! De nouvelles solutions doivent donc être trouvées pour garantir un équilibre économique. 

L’allongement de la durée de vie nécessite également une réflexion de fond quant aux structures d’accueil ou aux soins à domicile pour les personnes âgées. 

vieillissement démographique : pauvreté personnes âgées

L’évolution de l’espérance de vie à la naissance en Belgique (source : Statbel) 

La pension, réel rempart contre la précarité des personnes âgées ?  

Pour beaucoup de senior·es, la pension ne suffit déjà plus à couvrir un loyer, des soins médicaux ou même une alimentation décente. Il faut dire que le vieillissement à domicile coûte autour de 1 200 euros mensuels, sans compter les charges (loyer, énergie, nourriture, etc.). Avec un coût moyen de 2 084 € par mois, la maison de repos constitue dans ce paysage peu enviable un luxe inaccessible pour la plupart.  

Un·e senior·e sur quatre vit sous le seuil de pauvreté à Bruxelles. Quand il n’y a plus de toit, de proches ou de solutions, la rue devient la seule issue. Aucune alternative n’est proposée à celles et ceux dont la pension est trop faible. En Belgique, près de 5 000 personnes âgées vivent sans chez-soi. Quand on perd son logement, il ne reste que la solitude, l’invisibilité, le silence et la violence… 

 Dans ce contexte déjà compliqué, les mesures actuelles du gouvernement Arizona ne feront qu’exposer encore davantage nos aîné·es au risque du sans-abrisme.  

Comment aider une personne âgée en situation de précarité ? 

Chaque jour, L’Ilot lutte contre la précarité des personnes âgées avec des moyens adaptés.  

  • Nos Centres de jour (tels que Circé) offrent un répit essentiel : un repas chaud, une douche, une écoute bienveillante ou encore un accompagnement social.  
  • Nos Maisons d’accueil proposent plus qu’un toit : un lit, des soins, mais surtout un soutien psychosocial sur mesure pour retrouver un logement durable. 
  • Nos Cuisines et notre Recyclerie forment à l’emploi.  

Grâce à ces services d’accompagnement, nous permettons à des senior·es épuisé·es par la vie en rue de se reconstruire et de retrouver une place digne dans la société.  

 “L’Ilot m’a soutenu de tous points de vue. D’abord, avec un toit pour dormir. Ensuite, en m’aidant à régler mes problèmes de pension et à remettre ma mutuelle en ordre. Enfin, ils m’ont permis d’ouvrir un compte en banque car j’ai pu prendre mon adresse officielle dans la Maison d’accueil.” 

Jean-Pierre, usager de L’Ilot 

 À 68, 72 ou 79 ans, personne ne devrait dormir dehors. Grâce à votre don, nous redonnons un peu de chaleur, de sécurité et d’espoir à celles et ceux qui n’ont plus rien… hormis le poids des années. Face à cette injustice silencieuse, votre soutien peut tout changer. 

Vous pouvez devenir acteur·ice du changement. 

nouvelle réglementation attestation fiscale
Plus de besoins, moins de moyens 1024 576 L'Ilot

Plus de besoins, moins de moyens

L’équation impossible des organisations de lutte contre le sans-abrisme

Une perte de revenus avec la diminution de la déduction fiscale sur le don…

La levée de fonds privés nous est devenue indispensable pour assurer le financement de  nos activités face aux besoins grandissants en matière de lutte contre la grande  précarité. Conscients des limites budgétaires des autorités publiques, nos organisations  ont patiemment construit un réseau de donatrices et donateurs privés pour pallier le  manque. Ces dons rendent par exemple possible des projets d’innovation sociale peu ou  pas subsidiés. Ils assurent aussi un renforcement en personnel des projets  structurellement sous-financés. Enfin, ils autorisent la mise à niveau de nos  infrastructures nous permettant de les rendre plus qualitatives. Pour envisager une  montée en puissance de nos actions face à l’accroissement de la problématique du  sans-abrisme, la levée de fonds privés est une piste dans laquelle nos organisations ont  investi, notamment poussées par des discours de responsabilisation financière.  L’annonce du gouvernement fédéral d’une réduction des déductions fiscales sur les  dons, passant de 45 à 30%, est donc extrêmement inquiétante. Cela va  mécaniquement conduire à une réduction de nos revenus sur ce segment, à un moment  où nos financements publics sont eux aussi remis en question. 

…couplée à une augmentation de la grande précarité 

La Belgique connait depuis une quinzaine d’années une augmentation sans précédent  du sans-abrisme. Ce phénomène observé par toutes et tous est confirmé par plusieurs  dénombrements des personnes sans-abris organisés par différents organismes publics  et indépendants. Bruxelles en est un exemple frappant: le nombre de personnes sans  abri y est passé de 1.724 en 2008 à 9.777 en 2024 selon le décompte de Bruss’Help, soit  un nombre six fois supérieur. Face à une telle spirale, un plan ambitieux est nécessaire  si on veut inverser la tendance. Pourtant, les mesures annoncées par le nouveau  gouvernement fédéral dans son accord de majorité retirent beaucoup de filets de  sécurité pour les populations les plus fragiles. Cela fait craindre une augmentation de la  perte de logement et donc une accélération inquiétante du sans-abrisme structurel. 

Pour nos organisations, la situation ne fait pas de doute : nos services, déjà saturés,  vont connaître un accroissement de la demande à laquelle nous n’aurons pas la capacité  de répondre.

Une réduction de nos moyens et une augmentation des besoins sur nos missions, voilà  le cocktail explosif auquel nous nous préparons.  

Il est possible que le nouveau gouvernement fédéral, en prenant des décisions qui sont  toujours techniques et complexes à élaborer, n’ait pas envisagé ces conséquences.  Nous voulons donc l’interpeller sur le risque qui se pose ici. Personne ne désire une  explosion du nombre de personnes en rue : ce n’est pas l’idée que l’on se fait d’une  société riche et prospère. Ce sont des destins brisés couplés à un coût sociétal  important, car plus longtemps on reste en rue et plus long et coûteux est le chemin pour  en sortir. 

La déduction fiscale sur le don permettait jusqu’ici au gouvernement d’agir sur ce drame  sociétal à moindres frais. Chaque euro investi dans nos organisations ne coûte que 45  centimes à l’État. Cela permet donc une répartition du financement des actions entre les  citoyens et citoyennes d’une part et les autorités publiques d’autre part. Si demain,  investir dans la collecte de dons devait ne plus être rentable pour nos organisations, nous  n’aurions d’autre choix que de nous tourner vers les pouvoirs publics pour compenser le  manque à gagner, rendant l’opération négative pour les finances publiques.  

Nous appelons donc le nouveau gouvernement fédéral à entendre notre appel et à  adapter ses mesures.  

[Interpeler vos élu∙es, partager cet appel, c’est agir concrètement sur l’avenir de milliers  de personnes sans chez-soi et grandement précarisées.]  

Signataires :

  • L’Ilot
  • Infirmiers de rue
  • Samusocial
  • AMA – Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri
  • CPVCF
  • Le Chant d’Oiseau
  • Le Home Baudouin
  • Le Home du pré
  • Le Comité de la Samaritaine, asbl
  • L’Entraide de Saint-Gilles (Diaconia Asbl)
  • Chèvrefeuille
  • Resto du Coeur de Saint-Gilles
  • CASAF ASBL- Aire de Rien  (Les Petits Riens )
  • Pierre d’Angle asbl
  • Source asbl
  • Rolling Douche Asbl
  • Service d’Entraide Familiale ASBL (SEF ASBL)
  • Mères et Enfants asbl
  • Maison d’Accueil Saint-Paul Asbl
  • Maison maternelle Paul Henricot
  • asbl DIOGENES vzw
  • Les Frangines asbl
  • Le Tremplin
  • Bulle Wasserette Mobile
  • Maison d’accueil L’Etape ASBL
  • Maison d’accueil L’Espérance
  • La Fontaine Liège / Ordre de Malte Belgique asbl
  • Braséro – Accueil de jour – ASBL
  • Les Petits Riens asbl
  • Nativitas asbl
  • L’Eglantier
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