Grâce à notre collecte et à notre potager participatif, ce sont 40 000 repas qui sont préparés et distribués chaque année. ©Marie Russilo
Quand le simple fait d’ouvrir les yeux le matin est une victoire, il n’est plus question de vivre mais bien de survivre. Les hommes et les femmes sans abri qui s’assoupissent à la nuit tombée ne savent pas s’ils ou elles reverront le jour.
Dans ce contexte de survie, leur première préoccupation est de manger. Se nourrir de ce qu’on voudra bien leur donner. Généralement des aliments froids et pas toujours sains.
La vie en rue est caractérisée par des difficultés d’accès à la nourriture et en particulier à une alimentation saine et équilibrée.
C’est pourquoi la prévention de la dénutrition et des déficiences alimentaires chez les personnes sans abri constitue un objectif fondamental. L’alimentation digne pour toutes et tous est un droit fondamental.
À L’Ilot, nous avons élevé la santé alimentaire parmi nos priorités. L’alimentation fait partie intégrante de l’accompagnement que nous proposons aux femmes, aux hommes et aux enfants à qui nous apportons une aide concrète et directe au sein de nos différents services.
Cet axe consacré à la santé alimentaire passe par une collecte à grande échelle pour l’ensemble de nos services mais aussi pour nos partenaires puisqu’une partie de la collecte que nous organisons est redistribuée à d’autres associations actives auprès des publics en situation de précarité.
Les chiffres permettent de mesurer l’ampleur de notre mission : grâce à notre collecte et à notre potager participatif, ce sont 40 000 repas qui sont préparés et distribués chaque année rien que dans les services de L’Ilot, soit plus de 100 repas par jour !
Des repas pensés et élaborés en priorisant la qualité nutritionnelle des assiettes que nous proposons à l’ensemble des personnes fréquentant nos services.
Car c’est une réalité : les repas donnés dans la rue ou distribués dans les centres d’aide aux personnes en situation de grande précarité ne sont pas toujours équilibrés. Dans les circuits de l’aide alimentaire, la qualité des produits collectés et proposés n’est pas toujours au rendez-vous car l’approvisionnement du secteur de l’aide alimentaire repose surtout sur deux filières : les invendus de la grande distribution et les produits du Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD).
Or, contrairement à ce qu’on pourrait penser, les personnes sans abri meurent beaucoup plus souvent de problèmes de santé liés à des maladies cardiovasculaires provoquées notamment par la malnutrition et la dénutrition que pour d’autres raisons comme l’hypothermie.
Travailler sur la question de la santé alimentaire permet donc aux personnes sans abri d’augmenter leur espérance de vie. Aujourd’hui, une personne qui vit à la rue a une espérance de vie de 45 ans en moyenne. L’espérance de vie à la naissance pour la population totale en Belgique est de 81 ans. L’écart est colossal !
Travailler sur la question de la santé alimentaire, c’est à la fois une question de dignité, de restauration de l’estime de soi et de nécessité par rapport à la santé des personnes.
Concrètement, nos actions en matière de santé alimentaire se déclinent via :
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- une prise en compte des enjeux écologiques et diététiques lors de la préparation des repas dans les services ;
- une confection de repas pour le food-truck solidaire du Ralliement des fourchettes ;
- l’entretien d'un potager et de ruches à Jumet ;
- l’organisation d'une collecte régulière auprès de partenaires alimentaires : redistribuée ensuite dans tous les services de L'Ilot et partagée auprès des personnes les plus précarisées via des associations partenaires : La Rencontre, La Porte Verte, les Sœurs de Mère Theresa, les Restos du Cœur et Feed the Culture.
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