Khalid a quitté l’Irak en 2017. Cette année-là dans son pays natal, la guerre contre l’État islamique fait rage laissant des territoires morcelés et déchirés par les bombardements. Contraint à l’exil, laissant famille et amis derrière lui, Khalid foule le sol d’un pays dont il ne parle pas la langue.
Son parcours de demandeur d’asile est ponctué d’étapes éprouvantes jusqu’à ce qu’il obtienne le statut de réfugié.
C’est durant ses premières années en Belgique que Khalid rencontre l’équipe de L’Ilot : « J’ai commencé à travailler à L’Ilot comme bénévole. Au début, je ne savais pas parler le français. J’ai appris la langue grâce à L’Ilot ».
Khalid sourit derrière sa barbe épaisse couleur charbon. L’homme en impose par sa grande taille et sa prestance.
À 39 ans, celui qui était cuisinier au sein de l’armée irakienne, met désormais sa passion au profit des résidents de L’Ilot. C’est bien évidemment en cuisine qu’on le retrouve, un essuie à carreaux accroché à la ceinture de son tablier rouge.
Khalid est aujourd’hui le chef cuistot de notre Maison d’accueil pour hommes, le « 38 ». Tous les jours, il prépare le repas du soir pour la vingtaine de résidents et les membres de l’équipe éducative.
Cuisiner c’est toute sa vie. Et quand il n’est pas derrière les fourneaux, il n’est jamais bien loin : en train de ranger le stock, de nettoyer les frigos ou encore dans le salon où il discute avec les résidents.
« Comme je dis toujours aux résidents : on va commencer une nouvelle vie ici. »
« J’ai pas mal de contacts avec tous les résidents. Je sens bien qu’ils ont beaucoup de difficultés et de problèmes. J’essaie de parler avec eux pour les aider à éliminer ces problèmes. J’essaie de leur donner de la motivation pour oublier les soucis. Comme je leur dis toujours : on va commencer une nouvelle vie ici. »
Khalid est le chef cuistot de notre Maison d’accueil pour hommes. Tous les jours, il prépare le repas du soir pour la vingtaine de résidents et les membres de l’équipe éducative. Il travaille également comme cuisinier dans le cadre de notre projet d’économie sociale « Les Pots de L’Ilot ».
Cette énergie positive, Khalid la transmet tant qu’il peut. Il aime participer aux activités avec les résidents mais aussi inventer des petits jeux pour animer le quotidien.
« J’ai créé une petite activité avec les résidents. Quand on écoute une chanson à la radio, je leur demande le nom de celui ou celle qui chante et en quelle année la chanson est sortie. Il y a plusieurs résidents qui connaissent beaucoup de chansons et donc on s’amuse bien. »
Pour Khalid, être cuisinier à L’Ilot c’est bien plus qu’un travail. C’est devenu sa famille. S’occuper des autres, leur faire du bien, c’est ce qu’il tente de faire tous les jours et ça le rend heureux tout simplement.
« Je me suis bien intégré. J’ai pas mal d’amis et j’ai beaucoup de contacts avec les travailleurs. Je pense que par mon parcours, je représente un peu l’espoir de s’en sortir pour les hommes qui passent quelques mois dans cette maison. Un espoir qui fonctionne comme un moteur dans lequel on remet tous les jours un peu d’huile… »
Khalid travaille également comme cuisinier dans le cadre de notre projet d’économie sociale « Les Pots de L’Ilot ». « On prépare des tapenades, du hummus et des caviars d’aubergines. On a créé quatre recettes. Tous les ingrédients de nos produits sont bios. »
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