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  • 7 novembre 2023

Sans papiers, sans droits, sans abri : un statu quo intenable !

Sans papiers, sans droits, sans abri : un statu quo intenable !

Sans papiers, sans droits, sans abri : un statu quo intenable ! 1024 576 L'Ilot

Les associations tirent la sonnette d’alarme et proposent des solutions pour sortir les plus vulnérables de la rue.

Alors que dans l’actualité, on a pu entendre des amalgames entre la question des personnes “sans papiers”, l’insécurité et le terrorisme, les associations appellent à la nuance et à la responsabilité, tant des autorités que des institutions et des citoyen·nes.

Le Samusocial, le CIRÉ, Médecins du Monde, l'Ilot et la Brussels Platform Armoede s’adressent aux Bruxellois·es, aux médias et aux responsables politiques avec la campagne Sans Papiers, sans droits, sans abri. Pour témoigner de la réalité des personnes “sans papiers” accompagnées par le Samusocial mais également pour proposer des solutions et sortir les plus fragiles de l’errance. 

Nous partageons la ville avec de nombreuses personnes “sans papiers” ou sans titre de séjour valable. 

Certain·es viennent d’arriver. D’autres sont là depuis des années. Certain·es ont des enfants, d’autres sont des enfants. Certain·es naissent ici, “sans papiers” dès leurs premières heures. D’autres encore sont des adultes isolé·es, jeunes ou moins jeunes.

Les causes qui peuvent mener à la situation de “sans papiers” sont diverses et plus complexes qu’on ne l’imagine, l’obtention du droit de séjour se joue parfois à très peu de choses… Le risque est pourtant sans équivoque : l’absence de droits et de perspectives. Or, nos équipes le constatent chaque jour, la situation est telle qu’il est absolument nécessaire de prendre des dispositions urgentes pour aider les personnes “sans papiers” les plus vulnérables” déclarent de concert les responsables de nos associations

De nombreuses personnes “sans papiers” sont sans abri à Bruxelles. Parmi elles, certaines très fragiles qu’il faut pouvoir soutenir maintenant. 

Des personnes âgées, malades ou en perte d'autonomie, dont la situation se dégrade et qui parfois meurent en rue ou dans nos centres d'urgence, car sans titre de séjour, elles ne peuvent intégrer à temps une maison de repos et de soins. L’obtention d’un droit de séjour pour ces personnes fragiles permettrait une prise en charge adaptée selon leur situation psycho-médico-sociale afin qu’elles puissent poursuivre ou terminer leur vie en toute dignité.

Des femmes victimes de violences conjugales, souvent mères, parfois arrivées en Belgique dans le cadre d'un regroupement familial, risquent de perdre leur droit au séjour dès qu’elles quittent leur conjoint violent. Elles doivent pouvoir être protégées par un titre de séjour autonome délivré rapidement.

Des ressortissant·es européen·nes, parfois en Belgique depuis plusieurs années, deviennent sans abri et en situation irrégulière dès qu’ils et elles perdent leur logement et leur adresse légale. Ils et elles sont radié·es des registres, n’ont aucun autre droit que celui à une aide médicale urgente, restrictive et peu accessible. La facilitation de la domiciliation ou de l’octroi d’une adresse de référence permettrait à nombre de ces personnes de garder ou de retrouver leurs droits et de sortir de l’impasse du sans-abrisme.

L'absence de solutions ou de procédures simplifiées pour ces personnes les maintient, parfois depuis des années, dans le sans-abrisme et dans des dispositifs d'urgence, inadaptés à leur situation et coûteux pour l’État. 

Aujourd'hui, devant l’augmentation de personnes vulnérables, le statu quo n’est plus tenable.  

Nos associations ont la responsabilité de témoigner des situations parfois insoutenables observées par nos équipes de terrain. Témoigner au travers des portraits de quatre personnes aidées par le Samusocial que nous présentons dans un tabloïd distribué à la sortie de certains métros ce mardi matin.  

Témoigner, mais également proposer des solutions très concrètes, des recommandations pragmatiques  qui ont été dégagées avec le concours d’une vingtaine d’associations des secteurs social, juridique et sanitaire, pour protéger les personnes “sans papiers” les plus vulnérables et les sortir de l'errance.

C’est une question de bon sens, de droits et de dignité. La leur, autant que la nôtre.

Car notre action quotidienne nous rappelle sans cesse ce constat implacable : aucune mesure ne permettra de mettre fin au “sans-abrisme” tant que nous ne trouverons pas des solutions humaines et durables à la question des “sans papiers”.