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  • 3 janvier 2023

Kart #5 | De la prison à la rue : d’un enfer à l’autre

Kart #5 | De la prison à la rue : d’un enfer à l’autre

Kart #5 | De la prison à la rue : d’un enfer à l’autre 1024 576 L'Ilot

Les centres d’hébergement comme les Maisons d’accueil de L’Ilot constituent le dernier rempart pour permettre au détenu d’obtenir un congé pénitentiaire et, une fois sa peine purgée, lui éviter de tomber en rue.

On le sait : le congé pénitentiaire est un moment charnière entre la vie carcérale et la libération. Ces premiers pas en dehors de la prison permettent au détenu de retrouver peu à peu sa dignité et de préparer sa sortie (recherche d’un logement, d’un emploi, etc.).

Mais voilà, les places manquent cruellement dans les structures d’hébergement comme les Maisons d’accueil de L’Ilot. À cette situation problématique se superpose une autre réalité alarmante : les institutions pénitentiaires comptent trop peu de travailleuses et travailleurs sociaux pour accompagner les détenus avant leur sortie.

Ces derniers sont toujours trop nombreux à sombrer dans la rue une fois leur liberté recouvrée, faute de réseau social sur lequel s’appuyer, de prise en charge psychosociale au sein de la prison et de places suffisantes dans les centres d’hébergement. Et c’est précisément pour ces mêmes raisons qu’ils sont privés de congé pénitentiaire durant leur incarcération.

Rien qu’au sein de la Maison d’accueil de Jumet, environ 200 demandes par an sont enregistrées pour seulement quelques places disponibles. Pour les personnes qui ne peuvent pas être hébergées, la rue est inévitable.  Avec tout ce qu’elle représente de risques de ne pas réussir son parcours de réinsertion dans la société.

En passant directement de la prison à la rue, ces hommes et ces femmes quittent un enfer pour un autre. C’est une double peine qui leur est infligée : après avoir payé leur dette à la société, ils se voient condamnés une seconde fois par l’inefficacité et les dysfonctionnements du système judiciaire et par la mentalité punitive très présente dans l’opinion publique. Stigmatisés pour le crime ou le délit qu’ils ont commis, les anciens détenus suscitent peu d’empathie auprès du public et sont ignorés dans les souffrances qu’ils vivent.

C’est en cela que l’hébergement et l’accompagnement des personnes sortant de prison constituent un sujet éminemment complexe.

Un accompagnement psychosocial individualisé et de qualité permet à des personnes que la vie n’a généralement pas épargnées de retrouver des solutions de vie dignes et durables.

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