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  • 10 février 2021

VAGUE DE FROID : QUAND L’URGENCE DEVIENT CHRONIQUE

VAGUE DE FROID : QUAND L’URGENCE DEVIENT CHRONIQUE

VAGUE DE FROID : QUAND L’URGENCE DEVIENT CHRONIQUE 851 315 L'Ilot

La vague de grand froid qui s’abat actuellement sur la Belgique représente un danger de mort pour toutes les personnes qui vivent en rue. En 2021, s’ajoutent à ce danger imminent les difficultés supplémentaires liées à la crise-COVID19, comme la limitation du nombre de places dans les centres d’accueil de jour en raison des mesures sanitaires, qui réduit pour ces personnes les possibilités de venir se réchauffer en journée dans un lieu sécurisé.

Il est indispensable de se mobiliser afin d’éviter des mort·e·s en rue, aujourd’hui.

L’Ilot se mobilise avec ses partenaires du secteur pour faire face à l’urgence à travers différentes actions :

  • Notre centre de jour a élargi ses horaires pour permettre aux personnes de rester plus longtemps au chaud, avec une offre élargie et gratuite de boissons et de repas chauds.
  • Nous avons contacté des hôtels qui ont accepté d’héberger des personnes sans-abri.
  • Nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires de secteur pour réorienter un maximum de personnes vers des lieux d’hébergement temporaire ou d’accueil d’urgence.
  • Nous poussons nos murs pour accueillir un maximum de personnes dans nos différents lieux d’hébergement temporaire.

Ces solutions, comme toutes les solutions d’urgence, sont indispensables pour sauver des vies, maintenant.

Mais ces solutions temporaires ne résolvent en rien le problème de fond, celui du sans-abrisme dans notre pays. Quand le thermomètre remontera, les personnes sans abri ne seront toujours pas en sécurité. Une fois passée la vague de grand froid, la véritable urgence sera de déployer suffisamment de moyens pour développer davantage de solutions dignes et durables et permettre à tous et toutes d’avoir un toit décent et d’y vivre dans des conditions dignes. Qui permettent que, chez nous, en Belgique, un grand froid ne soit pas synonyme de danger sur des vies humaines.

Les axes de travail sont multiples et complémentaires ; ils doivent être pensés de manière globale et interconnectée avec l’ensemble des acteurs de terrain du secteur sans-abri :

  • L’urgence doit rester l’urgence. L’urgence est indispensable : elle permet de sauver des vies. Mais, trop souvent aujourd’hui, ces solutions ne débouchent pas sur une prise en charge complète permettant l’accompagnement de la personne dans un logement et vers un projet de vie respectant sa dignité.

 

  • La prévention: la meilleure façon de sortir de la rue est de ne pas y tomber. Pour cela il faut des politiques ambitieuses de prévention afin d’aider les publics les plus fragiles à rester dans un logement et à s’y stabiliser. En cette période de crise économique post-Covid qui augmente le risque de pauvreté et de sans-abrisme, cette dimension doit impérativement être renforcée en privilégiant les approches intersectorielles.

 

  • Le logement: on le sait, on le crie depuis des années, il n’y a pas assez de logements disponibles à prix abordables à Bruxelles. Il est impératif de développer de nouvelles solutions de logements accessibles, dignes et durables afin d’augmenter le parc disponible et de prendre en compte la diversité des situations personnelles et des trajectoires de vie.

 

  • L’accompagnement dans le respect des besoins particuliers des personnes: le logement est un point de départ indispensable mais pas suffisant pour que les personnes puissent construire une vie digne. Une fois les personnes relogées, elles doivent pouvoir bénéficier d’un accompagnement global à domicile pour se reconstruire sur les plans de la santé mentale et/ou physique, poursuivre leur remise en ordre administrative, retrouver une stabilité financière, etc.

Ces enjeux croisés sont plus que jamais primordiaux. Parce que le nombre de personnes sans abri ne cesse d’augmenter, et parce que la crise sanitaire fragilise de nouveaux publics, comme nous le voyons malheureusement à L’Ilot.

Ensemble, nous pouvons décider de faire face et de mettre les moyens qui permettront à notre pays de sortir du sans-abrisme pour que tous et toutes puissent se reconstruire une vie dans le respect de la dignité humaine.