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Jérémie

Quand la crise sanitaire vient aggraver la crise sociale 1024 683 L'Ilot

Quand la crise sanitaire vient aggraver la crise sociale

On dénombrait en novembre 2018 plus de 4000 personnes sans abri à Bruxelles. Le dénombrement de cet hiver nous montrera à quel point ces chiffres ont augmenté.

Combien en Wallonie ? Combien en Flandre ? Aucune statistique récente ne nous permet de le savoir. Encore moins d’avoir une idée du nombre de personnes qui ont récemment basculé brutalement dans la précarité ou la pauvreté, aujourd’hui en « risque de sans-abrisme ».

Demain, tous les opérateurs de terrain des secteurs du social le savent, les pertes de logement liées à la perte de revenus vont s’enchaîner. Nos services de prévention sont assaillis d’appels de personnes qui sont « sur le fil », en train de basculer. Les CPAS ne parviennent plus à suivre... tout comme nos équipes de terrain, en incapacité de répondre à toutes les demandes d’aide.

Le nombre de personnes obligées de bricoler des solutions d’hébergement temporaire va exploser : une nuit chez un ami, la suivante dans une voiture… avant de se résoudre à venir frapper à la porte d’un centre d’accueil d’urgence.

Ce que l’on sait aussi, c’est qu’avec la profonde crise sociale qui accompagne la crise sanitaire, le profil de nos publics est en train de s’élargir de manière très inquiétante. Depuis plusieurs années déjà, l’homme blanc de quarante ans ayant eu un « accident de parcours » partage son bout de carton avec des femmes qui, malgré leur manque de ressources, ont le courage de quitter leur conjoint violent ; avec des (très) jeunes en rupture familiale ; avec celles et ceux qui, faute de moyens pour une politique de réinsertion, n’ont pas pu préparer leur sortie de prison ; avec des personnes dont les problèmes de santé mentale justifieraient qu’elles soient accueillies dans des centres spécialisés ; avec des personnes isolées dont la trop faible pension ne permet pas de payer les frais exorbitants d’une maison de repos.

À ces publics déjà bien connus de nos services de terrain viennent aujourd’hui s’ajouter des familles récemment expulsées pour non paiement de loyer ; des mamans seules qui n’arrivent plus à remplir le frigo ; des personnes dont le revenu a été raboté pour cause de chômage économique ou activité mise à l’arrêt ; des étudiant·e·s qui ont perdu leur job et que la famille, elle aussi en difficulté, ne peut pas soutenir ; des travailleurs au noir et des femmes vivant de la prostitution qui se retrouvent subitement sans aucune source de revenu.

Bref : toutes celles et tous ceux qui hier s’en sortaient tout juste et que la crise sanitaire est venue frapper de plein fouet.

Ces nouveaux visages de la pauvreté ont vingt-cinq, quarante-sept, dix-neuf ou cinquante-huit ans, s’appellent Paul, Safia, Sven ou Aleksandra, étaient peut-être vos voisin·e·s hier, fréquentaient le même magasin que vous, leurs enfants côtoyaient les vôtres au parc. Depuis trop longtemps et avant la crise sanitaire déjà, leur situation professionnelle était trop précaire, leur logement trop cher et trop petit, leur vie sociale trop restreinte, leur frigo trop vide… Depuis trop longtemps, le « trop peu de tout » était leur quotidien.

Cela fait des années que les acteurs de terrain s’époumonent pour réclamer des portes de sortie au sans-abrisme : plus de logements aux loyers accessibles pour les très petits revenus, une politique de prévention digne de ce nom, une véritable politique de réinsertion pour les sortant·e·s de prison, un plan ambitieux et efficace de lutte contre les violences conjugales et intrafamiliales, une démarche forte pour contrer la spéculation immobilière dans les grandes villes, une meilleure prise en compte de la réalité spécifique des jeunes en errance et des personnes souffrant d’assuétudes ou de santé mentale, une politique migratoire digne d’une démocratie moderne, etc.

Les réponses se font attendre… et le nombre de portes d’entrée dans ce secteur ne fait qu’augmenter.

La crise sanitaire et ses effets en cascade sont venus noircir un tableau déjà bien sombre. Comme le souligne François Bertrand, directeur de Bruss’help, organe régional bruxellois de coordination de l’aide aux personnes sans abri, dans un entretien accordé à Alter Echos à l’été 2020, la pandémie et ses contraintes ont très durement touché les services du secteur sans abri :

« Dès les premières semaines de la crise, on s’est retrouvé avec des personnes auparavant hébergées dans le circuit de la débrouille, chez des amis ou dans la famille, dans des logements insalubres ou très exigus. Nos services se sont vus confrontés à une série de personnes en décrochage, qui ont perdu leur emploi ou qui avaient un revenu de remplacement et pour qui le Covid a restreint ou coupé toute ressource financière, les mettant en situation de sans-abrisme. »

La problématique du sans-abrisme est de longue date principalement gérée sous le prisme de l’urgence. Aux chutes annuelles des températures, les autorités politiques répondent depuis des années par des plans d’accueil hivernaux qui disparaissent dès que le thermomètre remonte. À la crise sociale qui a directement suivi la crise sanitaire et que tout le secteur a senti venir dès le départ, elles ont répondu par des solutions à inventer rapidement. Avec souplesse et réactivité certes, en collaboration avec le secteur heureusement, mais qui montrent forcément leurs limites si elles ne viennent pas s’inscrire dans une approche globale et intégrée basée sur la recherche de solutions structurelles et mettant en présence tous les enjeux et défis des secteurs du social.

Au-delà des mesures d’urgence inventées en plein confinement – comme notamment la mise à l’abri des publics les plus fragiles dans des « hôtels solidaires » – les équipes de L’Ilot inscrivent leur action dans une démarche globale proposant toute l’année une offre de services complémentaires, tous orientés vers des solutions dignes et durables.

L’Ilot a comme ambition de « sortir du sans-abrisme ». Nous le savons, notre travail pour réaliser cette ambition sera demain plus difficile encore qu’aujourd’hui. Pour ces publics qui ont failli être les oubliés de la pandémie, pour toutes celles et tous ceux que nous accompagnons depuis des années, notre engagement reste pourtant intact et notre détermination plus forte que jamais. Cette ambition est à la portée d’une société solidaire dans laquelle chacun et chacune d’entre nous peut jouer un rôle.

Merci d’avoir choisi d’en jouer un à nos côtés !

Ariane Dierickx,

Directrice générale de L’Ilot

Pour toute question relative à la presse, contactez Nina Closson au 0487/22.32.86 ou presse@ilot.be

SI LE TOTAL DE VOTRE DON ATTEINT 40 EUROS OU PLUS, NOUS VOUS ENVERRONS UNE ATTESTATION FISCALE EN MARS 2021.
VOUS BÉNÉFICIEREZ D’UNE RÉDUCTION FISCALE EXCEPTIONNELLE DE 60 % DU TOTAL DE VOS DONS DE L’ANNÉE CIVILE 2020 (CONFORMÉMENT AUX CONDITIONS PRÉVUES À L’ARTICLE 145/33 CIR 1992).
Urgence deuxième vague : dernière chance pour les personnes sans abri 1024 680 L'Ilot

Urgence deuxième vague : dernière chance pour les personnes sans abri

L’annonce est tombée comme un couperet : le pays entier doit se reconfiner.

Il s’agit d’une véritable catastrophe sociale. Vous pouvez l’imaginer ne serait-ce qu’une seule minute : celles et ceux qui ne s’y sont pas préparés et qui aujourd’hui vont tout perdre.

C’est Sophie, étudiante qui travaillait dans une boutique de vêtements pour aider ses parents, eux-mêmes en difficulté, à payer ses études. Comment fera-t-elle désormais pour payer le loyer de son kot étudiant et ses repas ?

C’est Daan, restaurateur, déjà impacté par la fermeture imposée de la première vague, qui avait investi tant d’argent dans le matériel pour équiper son restaurant (four et friteuse professionnels, mobilier flambant neuf, etc.) puis l’adapter aux mesures sanitaires (parois en plexiglas, gel hydroalcoolique, etc). Tous ces investissements… Réduits à néant.

C’est Florence, jeune femme qui a lancé son salon de coiffure avec toutes ses économies et qui perd tout. Elle qui vit seule avec sa petite fille de deux ans, elle ne sait pas si, le mois prochain, elle pourra la nourrir et payer ses factures de gaz et d’électricité.

À l’heure où chacun et chacune d’entre nous pense aux fêtes de fin d’année, pensons à celles et ceux qui devront dormir devant notre porte.

À celles et ceux qui, avec ce second confinement, vont perdre leur logement et n’auront plus de « chez soi ».

À celles et ceux qui, ayant tout perdu du jour au lendemain, doivent lutter autant contre le virus que contre la faim et le froid.

Un don de 20, 40 ou 60 euros représente déjà un soutien indispensable pour le maintien de nos centres et services en faveur des personnes les plus pauvres. Votre don permet d’accueillir Sophie, Daan ou Florence et de leur offrir un repas, une douche, un café ou un hébergement temporaire.

Vous pouvez aussi faire un don via virement bancaire sur notre compte BE33 0017 2892 2946 en ajoutant la communication « Urgence deuxième vague». Merci de tout cœur !

Si le total de votre don atteint 40 euros ou plus, nous vous enverrons une attestation fiscale en mars 2021.

Vous bénéficierez d’une réduction fiscale exceptionnelle de 60 % du total de vos dons de l’année civile 2020 (conformément aux conditions prévues à l’article 145/33 CIR 1992).

Les femmes, premières victimes de la pauvreté 150 150 L'Ilot

Les femmes, premières victimes de la pauvreté

Ariane Dierickx, directrice de L'Ilot, était l'invitée de "En quête de sens" pour l'émission "Libres ensemble : Les femmes, premières victimes de la pauvreté" sur la RTBF.

« [L’augmentation du nombre de femmes à la rue] est un constat que le secteur de manière générale fait depuis de nombreuses années effectivement. On parle d’une augmentation du nombre de femmes et de familles aussi avec enfants en rue et dans les autres dispositifs d’urgence du secteur.

Il n’y a pas de chiffre très précis qui nous permette de dire quelle est la réalité du sans-abrisme féminin, parce qu’on sait qu’une grande part du sans-abrisme est invisible. On a l’impression aujourd’hui qu’il y a moins de femmes en rue que d’hommes or on sait, vous l’avez dit, que dans l’ensemble de la société la précarité touche davantage les femmes que les hommes.

Il n’y a pas de raison pour qu’au dernier niveau de la précarité les chiffres s’inversent or aujourd’hui on parle de 25% de femmes et de 50% d’hommes sans abri, 20 à 25% d’enfants qui souvent sont avec les femmes d’ailleurs donc on se rend compte qu’il y a probablement une part du sans-abrisme féminin caché. » Ariane Dierickx

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Journées du Matrimoine 586 218 L'Ilot

Journées du Matrimoine

À l'initiative de L’Ilot – Sortir du sans-abrisme et de la plateforme L'architecture qui dégenre, les Journées du Matrimoine se dérouleront à Bruxelles les 25, 26 et 27 septembre 2020. Si les Journées du Patrimoine existent depuis des décennies, les Journées du Matrimoine manquaient à l’appel en Belgique. Initiées à Paris, il y a 5 ans, les Journées du Matrimoine se diffusent en France… et dorénavant à Bruxelles pour la deuxième année consécutive.

Cette seconde édition mettra en lumière d'une part l'héritage matrimonial bruxellois historique - architectural, sculptural, urbanistique, social. D'autre part, les Journées seront aussi l'occasion de découvrir le matrimoine actuel – artistique, politique et féministe. 

Au-delà de la découverte du matrimoine bruxellois parfois, voire souvent, éclipsé, la question fondamentale de l'accès à la propriété pour les femmes et aux professions liées sera transversalement soulevée lors d'ateliers menés par des expertes et tout au long des visites conduites par des professionnelles de terrain. L'ensemble du programme permettra ainsi de rendre compte de la participation des femmes dans les multiples corps de métiers liés au matrimoine.


Pour plus d'informations, suivez le guide.

Sans-abrisme : une solution pour chaque parcours de vie 1024 689 L'Ilot

Sans-abrisme : une solution pour chaque parcours de vie

Journal des Donateurs et des Donatrices - Septembre 2020

Le parcours de Julie dans les services de L’Ilot

À l’entrée du Centre d’accueil de jour, où des personnes sans abri comme Julie ont accès aux services de première nécessité (laverie, consignes, repas, douches, etc.).

Julie est passée par notre Centre d’Accueil de jour. Pendant plusieurs mois, L’Ilot lui a donc proposé un accueil d’urgence ; elle s’y est rendue pour bénéficier des services de première nécessité.

Elle a donc pu, entre autres, prendre une douche, se reposer, boire et manger. L’Ilot considère l’accueil d’urgence comme un moyen pour accrocher le public le plus fragilisé ou en détresse et lui apporter les solutions correspondant aux problèmes les plus urgents, avant de concevoir un accompagnement personnalisé.

Julie a aussi bénéficié d’un accompagnement psychosocial. Elle a été entendue à travers une écoute active, bienveillante et empathique : pendant ses entretiens, Julie a pu déposer ses souffrances, ses craintes, ses peurs… Que ce soient les violences subies, la difficulté de voir son fils dans des conditions normales ou les perspectives d’avenir.

Les équipes de L’Ilot proposent un appui adapté aux problèmes de chaque personne : recherche de logement, de formation ou d’emploi, guidance budgétaire, remise en ordre de mutuelle, etc.

Elle a reçu en parallèle un appui pour une remise en ordre administrative, notamment par un suivi de la réouverture de son droit à un revenu.

Julie a également été accueillie dans notre maison d’accueil pour femmes et enfants. Elle a obtenu une chambre, son fils – vivant jusque-là chez une amie – et elle se sont donc retrouvés, ont pu retrouver du temps ensemble et dormir sous le même toit.

Chaque maison d’accueil de L’Ilot a une capacité d’accueil volontairement limitée afin de conserver l’intimité et le bien-être de chacun et de chacune.

L’Ilot est notamment composée de trois maisons d’accueil, dont une pour femmes et familles. Chacune propose un hébergement et un accompagnement psychosocial aux personnes sans abri.

Et chaque personne hébergée en maison d’accueil reçoit un accompagnement personnalisé et adapté à ses besoins. Avec un objectif : sortir durablement de la rue.

Ce séjour en maison d’accueil a permis à Julie de retrouver une certaine stabilité en faisant le point sur sa propre situation. Cet accompagnement s’est révélé bénéfique : Julie a retrouvé un emploi, puis un logement. Elle a entamé son nouveau départ sereinement.

L’histoire de Julie a une fin heureuse. Mais d’autres hommes, femmes et enfants sont actuellement en situation de sans-abrisme. Et pour chacun·e d’entre eux·elles, les services de L’Ilot leur sont ouverts.

 

 * Prénom d'emprunt


Quelle est la proportion d’hommes et de femmes sans abri ?

Tous les deux ans depuis 2008, le Centre d’appui au secteur bruxellois d’aide aux sans-abri (Bruss’Help) recense le nombre de personnes en situation de sans-abrisme dans la capitale.

Lors du dernier dénombrement (2018), les hommes étaient – comme lors des précédentes éditions – surreprésentés par rapport aux femmes : ces dernières représenteraient 22,4 % du public sans abri. On sait toutefois que ces chiffres ne reflètent pas la réalité du sans-abrisme féminin : pour éviter la violence de la rue, de nombreuses femmes préfèrent souvent les solutions de débrouille…

Ces dernières années, on observe une augmentation des femmes en rue : 68 % en plus dans l’espace public par rapport au dernier recensement (155 en 2018 ; 75 en 2016). Ce chiffre est particulièrement alarmant lorsqu’on sait les difficultés rencontrées par les femmes en situation de sans-abrisme.

Les situations de vie sont très différentes les unes des autres : les femmes victimes de violences intrafamiliales et/ou conjugales, les femmes sans papiers, les femmes présentant des troubles psychologiques importants, etc.


L'Ilot en 2019

 

Tout don de minimum 40 euros donne droit à une réduction fiscale.

Pour les dons réalisés en 2020, vous bénéficiez d’une déduction exceptionnelle de 60 % (conformément aux conditions prévues à l’article 145/33 CIR 1992).

Le confinement des oublié·e·s 1024 379 L'Ilot

Le confinement des oublié·e·s

Au théâtre Marni, la saison reprend, et la solidarité avec. Lors de l’achat de votre place de spectacle, vous avez la possibilité d’offrir un repas pour une personne sans abri accompagnée par L’Ilot. C'est également l'occasion d'y découvrir le travail photographique de Chloé Thôme illustrant le quotidien au centre d'accueil de jour de L'Ilot durant le confinement.

« Loin des applaudissements à 20h, des craintes économiques pour le futur, du bouleversement de nos petites vies quotidiennes, de la perte accélérée et douloureuse de nos aîné·e·s… il se joue aussi et surtout un drame social. Une catastrophe humaine. Ce minuscule virus rend visibles les invisibles qui sont aujourd’hui les seuls à arpenter les rues de nos villes. Comment rester chez soi quand on n’a pas de chez soi ? Les associations - qui peinent déjà toute l’année à les accompagner dans cette lente agonie - ferment leurs portes les unes après les autres, faute de moyens, de personnel ou tout simplement de matériel. La tension monte. Les gens ont faim.

Je vous partage ces quelques images pour témoigner mon profond sentiment d’impuissance. Mais surtout mon IMMENSE respect pour mes collègues de terrain. Ils et elles sont là, chaque jour, pour continuer à faire le maximum, en mettant de côté le travail psychosocial de fond parce que là, c’est l’urgence absolue ; en fermant les yeux sur leurs idéaux ; en tenant bon parce qu’il le faut, parce qu’ils et elles ont choisi ce métier par engagement, militantisme et par altruisme.

À 20h, je pense à vous.

Et tout le reste de la journée. »

Chloé Thôme

Exposition accessible aux spectateurs du 11 septembre au 25 octobre au Théâtre Marni.
Découvrez la programmation ici.

Avec le soutien de visit.brussels et de la Région de Bruxelles-Capitale

MERCI 1024 390 L'Ilot

MERCI

Première récolte du miel de Jumet 1024 683 L'Ilot

Première récolte du miel de Jumet

C’est une première pour le centre d’accueil pour hommes de Jumet. Issue du travail de Georges, bénévole, et des hébergés, cette petite production récoltée pas plus loin qu’au fond du jardin du centre est destinée aux résidents. On a demandé à Georges quelques précisions sur sa démarche, il en a profité pour passer un appel aux dons.

Comment est né le miel de Jumet ?

L’idée du départ est que mon fils Simon, directeur du centre, voulait que je m’occupe du jardin en tant que bénévole. Il savait que j’étais débutant en apiculture, j’ai terminé ma formation il y a un an… Je lui ai donc proposé de mettre des ruches dans le cadre de son projet plus global de biodiversité. C’était son désir d’avoir des centres d’intérêt différents et plus ou moins attractifs. Les abeilles, c’est toujours attractif. Dès l’installation, quatre ou cinq résidents se sont intéressés au projet. L’objectif était d’intéresser les hébergés.

Comment réagissent les résidents ?

Certains résidents qui étaient intéressés ne sont plus là, ça tourne. Il y en a qui m’ont dit vouloir suivre des cours d’apiculture. J’ai déjà envoyé des notes de cours retravaillées à quelques résidents.

Que retirent-ils de l’expérience ?

Pour ceux qui ont pu participer à l’extraction du miel, c’est un souvenir qui va rester accroché dans leur tête. Il n’y en a pas beaucoup qui y ont participé parce que c’est techniquement compliqué d’inclure du monde. Mais il y aura d’autres occasions. En dehors de ça, il y a le miel que les résidents peuvent consommer. Mon objectif n’est pas de faire du miel pour moi, l’idée c’est que les pots vont à L’Ilot. On démarre avec une ruche, l’année prochaine j’espère qu’on en aura deux ou trois. La production sera alors trop importante pour L’Ilot Jumet donc quelques pots iront peut-être dans une maison d’hébergement à Bruxelles ou au Clos.

Il est bon, ce miel ?

Tous ceux qui l’ont goûté ont dit qu’ils n’avaient jamais mangé un miel comme ça. Nous n’avons rien fait pour le manipuler.

D’où viennent les premiers essaims ?

Deux des colonies qui se trouvent à Jumet sont issues du rucher Caramand (Rucher-Ecole « Abeille du Hain »). L’année passée j’ai acheté un essaim, je l’ai mis en colonie et puis il a été divisé en deux et une des parties de la division est partie à Jumet, s’est développée, a hiverné. On a pu en extraire du miel. L’autre essaim qui nous a été offert par le rucher Caramand a été amené directement à Jumet. Lorsque je leur ai parlé du projet, ils ont été emballés par l’idée et ont décidé de nous le donner.

Un appel à dons ?

Il y a toujours des apiculteurs en fin de carrière ou des familles qui héritent de ruches et ne savent qu’en faire et désirent en faire don dans un but social. Il y a du matériel qui dort. Je suis amateur de vieilles ruches à retaper, de ruchettes… mais nous avons surtout besoin de matériel nécessaire à l’extraction du miel, du matériel apicole quel qu’il soit. Pour l’instant, nous l’empruntons et c’est techniquement très compliqué à organiser. Nous avons la volonté de développer une activité et pour ça, nous avons besoin de matériel.

Par ici pour en savoir plus sur le travail qui a été effectué par Georges à Jumet.

Pour toute proposition de dons en nature, merci d’envoyer un mail à l’adresse n.closson@ilot.be.

L’Ilot accueille Sophie*… et ses jumeaux 560 315 L'Ilot

L’Ilot accueille Sophie*… et ses jumeaux

Du bonheur pour l'Ilot: au coeur du projet hôtel, nous accueillons Sophie* ... et d'ici quelques semaines, ses jumeaux!

 

Grand moment, grand chambardement. Sophie a besoin de tout le nécessaire: poussettes, lits, biberons,.... En participant à cette liste de naissance**, vous préparez à nos côtés cette belle arrivée. Nous vous remercions d'avance et de tout coeur pour votre générosité et bien sûr, nous ne manquerons pas de vous tenir informés :-).

*Sophie est un nom d'emprunt.
** Il s'agit ici de dons symboliques, toute contribution de plus de 40 euros est déductible fiscalement.

L’injuste destin du pangolin 1024 683 L'Ilot

L’injuste destin du pangolin

L’injuste destin du pangolin, roman-feuilleton radiophonique diffusé sur La Première, chronique de la crise Covid-19, est publié sous la forme d’un petit livre. Les droits d’auteur et bénéfices sont reversés à trois associations : L’Ilot, Cœur SDF et Plateforme Citoyenne BXLRefugees.

Questions à Myriam Leroy

Quelle était l’intention derrière le projet ?

Le livre documente la crise. C’était un peu un prétexte pour parler de ce que l’on traverse tous, pour parler des infos anxiogènes dont on nous gavait jusqu’à la nausée, de ce truc qu’il faudrait ne pas oublier. Documenter sous une forme de fiction permettait de s’amuser en tant qu’auteur, de travailler, et on a tous pensé, sans trop savoir l’expliquer, que ça pourrait être bien de conserver une trace de ce truc pour s’en souvenir, pour pas oublier. Je pense que le ton du texte change aussi avec le temps. On ne raconte plus du tout les choses de la même manière à la fin qu’au début. Au début c’est très nerveux, on se demandait ce que l’on allait devenir, si on n’allait pas tous mourir. A la fin ça se dilate un peu, ça se permet aussi des incursions dans des choses un peu plus humoristiques, plus anecdotiques. Je pense que l’idée était réellement de prendre le pouls de la situation et notre pouls à nous et d’en conserver une trace.

De l’oral à l’écrit… ?

A l’origine, c’est vraiment un projet radio. Ce n’était pas destiné à être un livre. C’est plutôt un souvenir. Ce livre est un souvenir du feuilleton radio. La radio est un média dans lequel beaucoup de gens se sont réfugiés. On a assisté à un retour aux médias traditionnels. Les gens ont voulu s’abreuver à des sources d’info qu’ils considéraient fiables et dignes de confiance. On a l’impression d’avoir été rarement autant écoutés que pendant le confinement.

Pourquoi avoir décidé de soutenir des associations dont L’Ilot ?

Il a toujours été évident pour nous qu’il aurait été indécent de vendre un livre pareil pour notre pomme. Je parle en mon nom personnel : j’ai remarqué que soutenir des associations de manière concrète, c’était une manière de rester ancré dans le réel et de ne pas se sentir totalement inutile et impuissant. Ce qu’il y avait de particulièrement angoissant dans cette crise, c’est que l’on ne pouvait rien y faire. Donner un coup de pouce financier, ou un coup de main sur le terrain à des associations, personnellement, ça m’a fait du bien. Je pense que je ne suis pas la seule à m’être engagée parmi les auteurs du livre.

Jérôme Colin a proposé de faire ça pour des associations, ce qui nous semblait couler de source. Il nous a alors demandé de soumettre des noms d’associations. Les trois qui ont été choisies sont celles qui sont sorties plusieurs fois et ça aurait pu être trois autres aussi. 

La question du sans-abrisme, je pense que tout le monde se l’est posée en temps de Covid. On n’a pas arrêté de réfléchir au fait de chez-soi, de maison, de territoire, de liberté. De maison comme protection, comme seconde peau, comme écran entre soi et les malheurs du monde. On a tous pensé aux mal logés, et forcément aux pas vraiment logés du tout. Cette crise a jeté une lumière crue sur des choses que l’on savait déjà mais là il n’est plus possible d’ignorer qu’il existe des inégalités profondes et structurelles, qu’il y a des laissés pour compte, des gens qui ont été complètement abandonnés.