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Jérémie

Incendie à Jumet : « à deux minutes près, j’étais mort. » 700 503 L'Ilot

Incendie à Jumet : « à deux minutes près, j’étais mort. »

Philippe* a failli perdre la vie dans l'incendie qui a ravagé notre maison d'accueil pour hommes à Jumet.

Choqué, hospitalisé suite au drame, il n'a désormais plus d'endroit stable et sécurisé pour notamment passer un peu de temps avec sa fille de trois ans.

*Prénom d'emprunt

Incendie à Jumet : le reportage de Télésambre 1024 578 L'Ilot

Incendie à Jumet : le reportage de Télésambre

 

Dans la nuit du 14 au 15 mai, un incendie a ravagé notre maison d'accueil pour hommes de Jumet. Nos équipes témoignent sur Télésambre.

Ariane Dierickx, Directrice de L'Ilot, et Simon Niset, Directeur de la Maison d'accueil pour hommes de Jumet, témoignent sur Télésambre de l'ampleur de la catastrophe et de l'absolue nécessité de rapidement trouver des solutions et des fonds pour rouvrir la maison au plus vite et apporter des solutions aux personnes sans abri de la région de Charleroi.

Le reportage dans son intégralité

Photo d'illustration : © Télésambre

Incendie à Jumet : « Voir la maison vide, je n’y aurais jamais cru… » 1024 1013 L'Ilot

Incendie à Jumet : « Voir la maison vide, je n’y aurais jamais cru… »

Dans la nuit du 14 au 15 mai, un incendie a ravagé notre maison d'accueil pour hommes de Jumet. Eric, responsable du potager participatif et ancien usager de la maison, témoigne.

Éric, sur place depuis plusieurs jours, est perdu au milieu des décombres. Épuisé, il est submergé par l’ampleur des dégâts et leur impact psychologique sur l’équipe sociale et les résidents. Il nous décrit son désarroi et ses craintes pour l’avenir.

Un incendie ravage notre Maison d’accueil de Jumet 1024 768 L'Ilot

Un incendie ravage notre Maison d’accueil de Jumet

Un véritable drame s’est joué ce week-end à Jumet : un incendie a pris dans les étages de notre Maison d'accueil pour hommes, ravageant le bâtiment et mettant en danger les résidents comme l'équipe éducative. Grâce aux efforts combinés de l'éducatrice présente sur place et des pompiers, aucun blessé grave n'est à déplorer. Trois résidents ont néanmoins été intoxiqués par les dégagements de fumée. Leurs jours ne sont, fort heureusement, pas en danger.

Si les dégâts physiques sont minimes, notre Maison d'accueil est, en revanche, détruite et hors d'usage : la toiture est partie en fumée, les flammes ont attaqué la structure du bâtiment, les litres d'eau déversés par les pompiers ont terminé de rendre le lieu inutilisable pour une période indéterminée… Une situation catastrophique pour les hommes sans abri qui y étaient hébergés et pour lesquels des solutions d'urgence – et donc temporaires – ont dû être trouvées.

Cet événement tragique met en péril nos solutions d'accueil dans la région de Charleroi, de même que toutes les personnes fragilisées dont la survie en dépendait. Nous avons urgemment besoin du soutien de chacun et chacune pour leur assurer des alternatives viables et dignes et réparer les dégâts – matériels comme émotionnels – engendrés par les flammes.

L’Ilot : 5 axes de travail 1024 389 L'Ilot

L’Ilot : 5 axes de travail

L’Ilot développe son action autour de cinq axes de travail : l'accueil d’urgence, l'hébergement temporaire, la santé alimentaire, l'emploi et la formation et le logement.

Merci à Ariane, Charline, Philip, Kasole, Stephan, Ana, Simon, Eric, Khalid, Véronique, Fred, Julie, Edgar, aux travailleurs et travailleuses, aux bénévoles et aux résident·e·s qui participent à la vie de L’Ilot jour après jour.

Centre de jour femmes sans abri
Aidez-nous à trouver un lieu pour notre futur Centre de jour pour femmes sans abri ! 820 312 L'Ilot

Aidez-nous à trouver un lieu pour notre futur Centre de jour pour femmes sans abri !

L’Ilot ambitionne de créer le premier centre de jour pour femmes en situation de sans-abrisme à Bruxelles.Ces derniers mois, j'ai travaillé sur les besoins spécifiques des femmes en situation de sans-abrisme et j'ai imaginé, avec elles, le projet « idéal » de dispositif d’accueil de jour, bas seuil, uniquement pour femmes.Mes constats, mes recommandations et la description de ce projet, co-construit avec des femmes ayant connu l’errance, avec des associations du secteur sans-abri, du secteur féministe et des académiques, sont à lire dans le rapport« Sans-abrisme au féminin : sortir de l’invisibilité » disponible ici. Retrouvez aussi mon intervention sur les réalités du sans-abrisme féminin dans la vidéo ci-dessous.

Il est maintenant temps de passer du rêve à la réalité !

Et cela implique avant tout de trouver un espace où installer ce fameux centre,« le point fixe des femmes sans domicile », comme l’a qualifié Marie, l’une des expertes du vécu ayant planché avec nous sur ce projet.

Et nous avons besoin de vous ! Pour résumer nos critères de recherche  :

  • Superficie à partir de 300 m², idéalement 600 m²
  • Localisation centrale (dans le pentagone)
  • Proche d’une station de métro/tram

Peut-être avez-vous connaissance, dans vos réseaux, de bâtiments inoccupés, de propriétaires engagés désireux de s’investir avec nous dans ce projet novateur ?  

De nombreux types de bâtiments pourraient nous convenir : grands espaces modulables, type équipements communautaires (ancienne école, salle de sport, etc.), grande maison unifamiliale à réaménager, rez-de-chaussée commercial, anciens bureaux, …

Le temps nous est compté ! Un lieu doit être trouvé avant le 30 juin. N’hésitez pas à en parler autour de vous, et à nous contacter si vous avez une quelconque piste concrète à nous proposer.

Nous avons la conviction qu’un dispositif d’accueil de jour, uniquement orienté vers le public sans-abri féminin, avec une approche « genre » et une équipe entièrement formée à ces problématiques, est malheureusement une nécessité, et une urgence, dans la capitale de l’Europe. Vous pouvez peut-être contribuer à faire de ce projet une réalité !  

Contactez-moi en répondant par mail ou par téléphone au 0489.67.28.53. Merci de tout cœur !Elodie BlogieChargée de projet "Centre de jour pour femmes"

Je m’appelle Olivia. J’ai 5 ans. 900 414 L'Ilot

Je m’appelle Olivia. J’ai 5 ans.

Je m’appelle Olivia. J’ai 5 ans.

J’aime beaucoup mon papa, ma maman, mon papy, mes copines. Et Elmer aussi. C’est mon nounours préféré.

Notre maison est super. J’ai une grande chambre pour tous mes jouets. J’aime bien jouer dans ma chambre. Mon Papa m’a fait une cabane. Il est trop fort !

Parfois maman et papa crient. Alors on se cache dans la cabane avec Elmer. J’ai moins peur quand il est là.

Ma Maman me réveille pendant la nuit. Papa dort, je l’entends. Elle dit qu’on part en vacances. Mais alors pourquoi on ne prend pas nos vêtements ? Je serre Elmer dans mes bras. Elle me dit de ne pas pleurer.

C’est tout noir. C’est la nuit. Je me réveille, il y a des lumières et du bruit. Beaucoup de voitures qui vont très vite quand je regarde à gauche.

Maman parle au téléphone, celui qui ne fait pas de vidéos, pas comme celui de Papa. Elle a une drôle de voix bizarre. J’ai quand même envie de pleurer.

Je me réveille, maman dort encore. Elle a mis des draps sur les fenêtres de la voiture.  Comme pour faire une cabane. Je vois des gens dans les trous. Je serre fort Elmer contre moi, je lui dis que tout va bien. J’ai un peu peur. C’est le matin, j’ai froid.

Maman et moi, on se lave dans les toilettes du parking. C’est un jeu, elle dit. On dirait la piscine, mais sans tobogan.

On doit se dépêcher, des gens nous regardent.

Maman me donne un pain au chocolat. Et aussi un jus de pomme. C’est trop bon ! Maman n’a pas faim, elle me dit qu’elle mangera plus tard.

Papy est là. Maman et lui se disputent, il dit que c’est sa faute. Je ne comprends pas tout. Il donne des sous à Maman et me fait un bisou. Papy claque la porte, ça me fait peur.

Maman dit qu’on va dormir encore une fois dans la voiture. Dans un autre parking.

Elle dit que c’est la dernière fois, que c’est promis. Elle a une voix bizarre.

Elle dit que je suis courageuse.

Il y a du bleu autour de son œil.

Et les papas dans tout ça ? 1024 564 L'Ilot

Et les papas dans tout ça ?

Trois maisons d’accueil de L’Ilot, une à Bruxelles et deux autres dans la région de Charleroi, accueillent exclusivement des hommes. Cela ne veut pas dire que les enfants y sont complètement étrangers : beaucoup de pères y sont actuellement hébergés et – tout en veillant au bon équilibre entre le bien-être de l’enfant, ses droits, et l’importance de recréer un noyau familial –, L’Ilot souhaite leur permettre d’y accueillir leur famille dans les meilleures conditions possibles. 

C’est dans cette optique que la maison d’accueil de Jumet a mis en place un « espace parentalité » : pour offrir la possibilité aux papas d’accueillir leurs enfants dans un endroit à part, spécialement pensé pour qu’ils se retrouvent pendant quelques heures et partagent de bons moments.

Équipé d’un salon, d’une cuisine, de sanitaires et de tout ce qu’il faut pour s’amuser ensemble (jouets, télévision, etc.), l’espace parentalité permettra aux papas et à leurs enfants de « rattraper le temps perdu » et recréer des liens loin des difficultés liées à leur parcours de vie.

Le témoignage de Giovanni, résident de la maison d'accueil pour hommes de Jumet.

Le témoignage d'Isabelle, assistante sociale de la maison d'accueil pour hommes de Jumet.

Téléchargez La Kart #3 "Enfance et sans-abrisme"

L’accueil spécifique des enfants à L’Ilot 900 414 L'Ilot

L’accueil spécifique des enfants à L’Ilot

Quand ils arrivent à L’Ilot, les enfants sont parfois considérés par leurs parents comme de simples bagages, des objets secondaires, plus des personnes à part entière. C’est le résultat des nombreuses souffrances que la famille a invariablement traversées avant de trouver refuge dans l’une de nos maisons d’accueil. Si l’amour qui les unit à leurs enfants demeure toujours le plus fort, beaucoup de mères et de pères, noyés dans les problèmes, rongés par les difficultés, envahis par la honte d’en être arrivés là, n’arrivent plus à gérer, n’ont plus la force de faire passer leurs petits en priorité. Mais qui l’aurait ? 

Les équipes sociales de notre association – et plus particulièrement les responsables du soutien à la parentalité et les référents enfants – sont notamment là pour redonner une place aux enfants dans le parcours de leurs parents, qui estiment souvent qu’un bébé ou un enfant en bas âge ne comprend pas grand-chose à la situation traversée. S’il n’a pas encore accès au langage, l’enfant ressent cependant beaucoup de choses : le stress, l’anxiété, l’insécurité… 

En fonction de leur âge, de la relation qu’ils entretiennent avec leurs proches, les enfants arrivent à L’Ilot plus ou moins perturbés par les épreuves qu’ils ont traversées. Certains n’expriment ou ne montrent pas non plus directement à quel point ils sont marqués par les évènements.  

Les professionnel·les sont donc particulièrement attentif·ves aux émotions exprimées, à la place qu’on laisse aux enfants, au respect de leurs besoins (de rythme, de jeux, d’écoute, etc.). Car quand les choses restent taboues, cela entraîne invariablement des conséquences négatives sur la famille. Un important travail est donc réalisé pour libérer la parole des enfants qui fréquentent la maison d’accueil, par le biais d’activités spécifiques et d’entretiens individuels. 

Les enfants, quand tout se passe bien, sont finalement très contents d’être à L’Ilot : il y a plein de copains, des jeux, des activités… C’est la continuité de l’école, un autre petit cocon loin des problèmes. Des liens d’affection et de confiance se créent, avec les éducateurs et éducatrices, d’autres résident·es et leurs enfants. L’équipe doit rester attentive à ce que ces liens n’entraînent pas plus de difficultés au moment du départ : quand on s’attache, il est encore plus difficile de dire « au revoir », de recommencer le processus de reconstruction dans une autre maison d’accueil ou dans son nouveau logement si notre équipe a pu en trouver un pour la famille. Pour palier cela, les activités de soutien à la parentalité peuvent continuer pendant un certain temps après le départ de la famille de la maison d’accueil de L’Ilot. 

Même si les équipes font tout ce qu’elles peuvent pour préserver leur innocence, les enfants sont régulièrement confrontés à la violence, aux crises ou aux problèmes de santé mentale des autres habitants et habitantes de la maison. Les membres de l’équipe socio-éducative peuvent en parler avec eux… à moins que leurs parents refusent, ce qui arrive, malheureusement, assez fréquemment. 

Beaucoup de progrès peuvent encore être faits pour que l’accueil et le séjour des enfants se déroule dans les meilleures conditions possibles, à commencer par des locaux mieux adaptés à leurs besoins spécifiques : il est actuellement impossible, dans la maison d’accueil, d’avoir un entretien avec un parent et / ou ses enfants sans être dérangé ou entendre des gens qui parlent, parfois hurlent, dans le couloir… 

Il est urgent que des moyens structurels soient dégagés pour que les enfants jouissent de locaux entièrement adaptés à leurs besoins et que des initiatives soient mises en place pour les accompagner, les encadrer, de la meilleure des manières dès que leur famille est touchée par la précarité. 

© Illustration Prisca Jourdain

On rêve qu’un jour un Premier ministre nous dise « ma priorité, c’est l’enfance » 900 414 L'Ilot

On rêve qu’un jour un Premier ministre nous dise « ma priorité, c’est l’enfance »

Illustration Prisca Jourdain

Françoise Pissart est directrice Justice sociale et Pauvreté à la Fondation Roi Baudouin. Forte d’une longue expérience des problématiques liées à l’enfance précarisée, elle nous partage son regard sur la situation actuelle, les obstacles qui se dressent face aux familles en situation de sans-abrisme ou de mal logement et les solutions qui pourraient / devraient être envisagées pour définitivement sortir les enfants de la rue. 

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Si l’on devait résumer le lien entre l’enfance et la pauvreté en trois mots… 

Le premier que je choisirais, c’est « déprivation ». Un enfant peut en effet subir l’exclusion sociale parce qu’il est quotidiennement privé d’une série de choses qui vont toucher à la pauvreté économique de la famille dans laquelle il vit et augmenter son sentiment d’exclusion : des habits neufs, des fruits et légumes frais chaque jour, des vacances, des jeux d’intérieur, etc. 

Mon deuxième mot, c’est « injustice ». Un enfant naît là où il naît ; en principe, il devrait avoir les mêmes chances que les autres, mais ce n’est pas toujours le cas. Certains enfants subissent déjà la précarité à la naissance, voire pendant la grossesse. 

Le troisième mot que je sélectionne, c’est « investissement » : on a cru pendant longtemps qu’il suffisait d’accroître le revenu des familles pauvres pour que les enfants s’en sortent. Aujourd’hui, il faut certainement travailler sur cet axe-là mais on peut aussi investir sur l’enfant : essayer de prévoir des moyens spécifiques pour qu’un enfant qui naît dans une famille en situation de pauvreté puisse quand-même bénéficier d’aides au niveau de l’éducation, la santé, etc. Il y a une responsabilité sociale pour l’aider à se préparer un avenir plus glorieux que ce à quoi le déterminisme classique pourrait le prédestiner. 

Les enfants touchés par la précarité, est-ce une question récente ? 

La problématique n’est pas récente. La façon dont on la regarde, par contre, est récente. Parce qu’on se rend compte que ça vaut la peine d’investir sur les enfants. À côté de tout ce qu’on peut faire sur les adultes, il faut regarder les enfants aussi comme un public cible important. Ils sont évidemment touchés par toutes les nouvelles formes de pauvreté auxquelles on assiste aujourd’hui. 

Un des groupes les plus à risque c’est les familles monoparentales : tout ce qui va toucher les mères seules avec enfant(s) va impacter l’avenir de l’enfant. Et les chiffres , même s’ils ne montrent pas l’ampleur et la gravité de la problématique, prouvent bien que ces dernières sont sur-représentées dans la catégorie du sans chez-soi. Nous avons besoin d’une méthodologie de dénombrement commune aux différents pouvoirs publics. Il n’est pas possible de développer une politique efficace si vous n’avez pas de données qualitatives, qui permettent d’analyser les profils des personnes, qui sont très différents. 

Que faire, concrètement, pour améliorer la situation ?

Il est nécessaire de travailler de manière transversale au sein des différents gouvernements, de croiser les niveaux institutionnels, d’œuvrer au niveau local. Mais la Belgique est ce qu’elle est ! On rêve qu’un jour un Premier ministre nous dise « ma priorité, c’est l’enfance ». 

On parle beaucoup de partenariats au niveau local, on dépense beaucoup d’énergie à se mettre en partenariat, mais ce qu’il faut ce sont des moyens qui viennent des différentes compétences. Être pauvre, c’est d’abord ne pas avoir accès à un logement de qualité, aux soins (souvent les mamans se sacrifient pour les enfants), ne pas avoir de loisirs - essentiel, pour tous les enfants, ne pas avoir de parcours éducatif sans problème particulier lié au niveau d’éducation des parents. Tout est dans tout évidemment dans une société, mais ce que nous prônons surtout, ce sont des politique volontaristes et positives : miser sur ceux qui font des choses positives, vouloir les montrer et inspirer les autres. 

Mettre la priorité sur l’enfance, c’est faire des économies pour l’avenir : et ça, c’est un raisonnement qui n’est pas encore assez présent au niveau politique.

Quel regard posez-vous sur le déterminisme social et la dimension générationnelle de la pauvreté ? 

Déterminisme… j’aime bien le mot comme sociologue, moins comme représentante d’une fondation active dans le secteur de la philanthropie. À la Fondation Roi Baudouin, nous préférons miser sur les solutions, regarder les gens qui ont, malgré tout, l’énergie pour faire bouger les choses. 

Il y a aussi des adultes qui ont été pauvres dans leur jeunesse et qui s’en sortent très bien. Quand vous discutez avec des gens, vous êtes parfois assez étonnée de voir qu’ils n’ont pas été gâtés par la vie pendant leur enfance. Cela veut dire qu’il y a des choses qui réussissent, des lieux de support et d’accompagnement qui fonctionnent, des parents qui ne vont pas bien mais qui sont capables de transmettre des éléments d’expérience qui vont aider leurs enfants à s’en sortir, des enseignants qui n’oublient pas au fond de la classe les petits qui ne sont habillés comme les autres… 

Quand on n’a plus d’énergie, qu’on a essayé tellement de choses, qu’on a pris autant de coups (au propre comme au figuré), c’est difficile de rebondir. En même temps, avoir un enfant, ça va aussi vous maintenir la tête hors de l’eau et vous pousser à utiliser les ressources, dont celles proposées par L’Ilot, qui sont essentielles. 

La question s’inscrit de toute façon, de plus en plus, à l’agenda de tout le monde : en Wallonie, un enfant sur quatre vit ce genre de situation. 40 % à Bruxelles ! Ça devient donc une question de société dans son ensemble.

Vous avez évoqué dans cette interview un∙e Premier∙ière ministre avec la casquette « enfance ». Et si, demain, c’était vous ? 

Tout d’abord, je réclame des moyens. Parce que si c’est pour être un « ministère-alibi » ou qu’on demande aux autres d’allouer des moyens marginaux pour la cause ça ne suffira pas. Si un jour on décide de mettre la priorité sur les problématiques liées à l’enfance et à la jeunesse, il faut y mettre les moyens. 

Et pour définir les politiques à mettre en place il faut une vision, partagée et qui repose sur l’expérience des gens qui savent, qui sont en contact avec les personnes. Cela ne sert à rien d’inventer des choses qui ne correspondront pas aux besoins des personnes. 

Il y a des acteurs qui ont des solutions, mais qui ne détiennent qu’une partie de la solution. C’est très bien, ils sont dynamiques, il faut continuer à les soutenir, mais il faut passer à une autre échelle : la problématique est beaucoup plus large que ce que les réponses proposent aujourd’hui. 

Un grand défi pour les publics dont on parle, et les enfants aussi, c’est simplement de les toucher. Il y a parfois des offres qui sont formidables mais qui ne sont pas fréquentées ; en tout cas pas par celles et ceux qui en ont le plus besoin.  On dit toujours qu’il n’y a pas assez de places. Mais si elles existaient, est-ce qu’on toucherait les enfants qui en ont le plus besoin ?

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